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Elections 2016 : Maore zappée, les Comores en péril

En décembre 2015, on s’interrogeait : « Maore est-elle encore une île comorienne ? ». Car le tour de Maore était sauté sans la moindre protestation des garants de la loi ni des contrôleurs de l’Exécutif, puisque Ikililou a tranché (fin du cycle de la Tournante sans Maore et début d’un nouveau cycle commençant par Ngazidja) sur une question qui ne relevait pas de ses prérogatives de Président de l’Union. Enfin on soulignait le fait que tous les candidats, sans exception, ne faisaient pas figurer dans leur liste respective, de Vice-Président de Maore. Ils ont tous limité l’Union à 3 îles à la grande satisfaction de la France.

La campagne bat son plein depuis plusieurs semaines et rares sont les candidats qui évoquent la question de l’île comorienne de Mayotte. Pire, les drames continuent, un kwasa au moins, chavire toutes les semaines. Mais à ce qu’il semble, les morts et disparus sur le bras de mer Ndzuani / Maore ne provoquent aucune émotion visible sur les gouvernants sortants ni sur la vingtaine de prétendants au trône. En somme on confirme à la France que l’hécatombe continuera comme par le passé, comme durant les vingt dernières années, sans que cela provoque des vagues, comme s’il s’agissait de catastrophes naturelles qui se répètent toutes les semaines.

Certains soutiennent : Maore, c’est une ritournelle sans lendemain, mettons cela de coté et parlons développement. On ignore ainsi que la question de Maore détermine dans une large mesure les destinées du pays. Il ne convient pas de croire qu’il s’agit seulement de défendre l’intégrité territoriale du pays. Il s’agit aussi et peut-être surtout de nos relations avec la France, considérée comme un ami et comme le principal contributeur du pays. Car lorsqu’on examine à fond, les questions économiques et sociales auxquelles le pays est confronté, on y décèle un rôle prépondérant joué par la France, directement ou indirectement. Surtout indirectement via des pressions sur les Gouvernements ou via des Comoriens qui servent la France pour des intérêts égoïstes ou/et qui sont manipulés.

Dans la situation désastreuse actuelle la responsabilité de la France est immense. Triomphe du séparatisme à Maore avec l’appui direct des dirigeants français comme Debré, Messmer,… ; Coup d’Etat à moins d’un mois de la déclaration d’indépendance ; plus de dix ans de règne des mercenaires sous la houlette du français Bob Denard qui a été officiellement reconnu, par les tribunaux français, comme d’utilité publique ; triomphe du séparatisme à Ndzuani avec l’appui direct des bases arrières à Maore et à la Réunion. Sans dédouaner ou mieux, tout en condamnant avec la dernière énergie les gouvernants comoriens qui se sont succédés à la tête de l’Etat, on ne peut pas ne pas considérer l’instabilité créé et maintenu par la France, laquelle instabilité empêche toute politique de progrès économique et social. Le séparatisme insulaire dans sa forme actuelle est un pur produit d’une politique habile menée par une grande puissance qui dispose d’une riche expérience en matière de diviser pour dominer et qui est doté de moyens considérables pour parvenir à ses fins.

L’amitié de la France envers les Comores n’est qu’une stratégie qui permet à l’ambassade de France de mieux s’ingérer dans nos affaires intérieures pour saborder notre développement. Qui ne comprend pas que le développement des 3 îles indépendantes entraînerait inéluctablement la fin du maintien de la France à Maore ? Qui ne voit pas que le principal argument de l’Etat français pour justifier l’annexion de l’île comorienne, c’est la misère épouvantable des 3 îles ? Qui n’entend pas les dirigeants maorais justifier leur démission nationale par la déchéance de l’Etat comorien ?

Au total, la question de l’île comorienne de Mayotte est cardinale et elle devrait amener les candidats à poser la question de nos relations avec la France. Tout en poursuivant fermement la politique comorienne d’un règlement pacifique, force est de reconnaître que les simagrées sur l’amitié et la coopération ont conduit à une impasse (Maore est devenue un département français et une Région ultra périphérique européenne) et à une radicalisation de la position française qui ne reconnaît plus que Mayotte est comorienne (l’ambassadeur de France n’avait-il pas osé déclarer dans une conférence de presse à Mwali que Mayotte est française). Il faut donc changer le fusil d’épaule : abandonner l’idée d’une négociation bilatérale, ne plus parler d’amitié mais de respect mutuel, poursuivre M Balladur devant la Cour Pénale Internationale pour crime contre l’Humanité avec son visa, utiliser toutes les pressions possibles et imaginables sur la scène internationale.

Les Comores peuvent l’emporter, les Comores doivent l’emporter enfin pour pouvoir tourner la page de la descente aux enfers pour passer au développement dans l’unité nationale. C’est l’enjeu principal des présidentielles !

Idriss (07/02/2016)

Commentaires

Anonyme a dit…
Mon frère idris à raison il faut dénoncé Balladur à la cour pénal pour génocides. J 'ajouterai qu' il faudra rompre les relations avec le
Mbeberu s'il n'engage pas des démarches pour nous donner notre ile:Maore.
Anonyme a dit…
Que la France quitte Maore.
Abdou a dit…
On aurais du voir tout de meme notre cher Idriss défiler dans les rues de Moroni pour nous mettre de la poudre aux yeux , en revendiquant haut et fort que l' union des comores doit laisser la tournante aux Maorés .
Quels hypocrisie de notre cher Idriss et son comité , ah lala c'est un vrai nationaliste .......;
Aucune crédibilité de cet homme , lui meme vit grâce à Mayotte , en envoyant sa fille ici à Mayotte pr lui envoyer son gagne pain.

Alors Mr Idriss arrête de prendre les gens comme des cons , Monsieur Hautement diplômé en droit international et planétaire .

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