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LA DEMOCRATIE COMORIENNE A L’EPREUVE

Démocratie comorienne ? Oui malgré ses lacunes et sa fragilité.

Rappelons-nous l’époque des comités où la peur régnait partout ; où pour un oui ou pour un non, c’était la citerne et les coups.

Rappelons-nous l’époque où il n’était même pas possible de poser sa candidature aux présidentielles ; où on allait voter « owanahatru ».

Oui le pays est entré dans la démocratie malgré tout. Et à l’occasion des présidentielles de 2016, une alternative s’offre au pays : un bond en avant ou un retour en arrière.

L’alternance au sommet de l’Etat constitue un facteur clé pour apprécier l’étendue de la démocratie. Jusqu’ici cette question ne se posait pas vraiment. On se passait en quelque sorte le relais. L’échec du candidat d’Azali en 2002 fut exceptionnel du fait de l’implication de l’Afrique du Sud et de l’ampleur du triomphe de Sambi. Le choc d’une alternance fut considérablement atténué. Ce qui n’est pas le cas d’aujourd’hui.

Au tour préliminaire, le pouvoir a gagné. Tout s’est relativement bien passé malgré bien de fraudes dénoncées par les 14 candidats. Pourquoi tant de troubles aujourd’hui ? Pourquoi tant d'hésitations à publier les résultats? Pourquoi trouvait-on ridicule « NARAWAZE » et aujourd’hui avance-t-on des artifices qui vont jusqu’à réclamer une sorte de 3ème tour ? Pourquoi hier le candidat Mamadou était-il du pouvoir et aujourd’hui ne le serait-il plus ? Pourquoi hier l’Etat n’a pas imposé un black-out aux médias avant la proclamation des résultats et pourquoi le fait-il aujourd’hui ? Etc.

Autant de questions qui laissent à penser que le candidat du pouvoir est battu mais l’alternance est difficile à passer. Le sentiment est que le pouvoir cherche les moyens d’imposer à tout prix son poulain ou ses poulains. Car si le Chef de l’Etat Ikililou s’efforce d’être au-dessus de la mêlée malgré la candidature de sa femme, son gouvernement s’est investi à fond derrière Mamadou. D’où l’usage des moyens de l’Etat au service du candidat, d’où l’interférence du Ministre en charge des élections qui a même oser dicter publiquement sa position à la CENI. Telle est l’origine de la tension qui persiste dans le pays et qui peut conduire à des lendemains électoraux désastreux.

Au total comme pour les résultats de la CENI où le Chef de l’Etat et le Chef d’Etat-major de l’armée ont pu faire respecter la loi, à savoir que la CENI publie des résultats provisoires sur la base de ce qui lui est parvenu et cela dans un délai de cinq jours ; Ces deux personnages clé seront-ils capables de faire respecter la volonté des électeurs pour assurer une paix civile fondée sur le respect strict de la loi ? On l’espère et on en formule le vœu.

Idriss (28/04/2016)

Commentaires

Unknown a dit…
Il est clair que la démocratie existe mais elle est très fragile du fait même de la capacité des comoriens à l'entretenir et à la pérenniser. La pauvreté également qui plombe le pays rend perméable à la corruption ceux là même chargés de défendre cette démocratie. Enfin les délais entre la fermeture des urnes et la proclamation des résultats sont trop importants laissant ainsi le champs libre aux manipulateurs et aux corrupteurs.
Vive la démocratie, vive la paix, vive l'intégrité des comorien et vive l’intégrité de Comores.

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