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Articles

Affichage des articles du juillet, 2013

Des manuels d'histoire des Comores au service de la France

Un historien comorien a adressé au Comité Maore le courrier suivant. Il dénonce des falsifications de l'Histoire des Comores destinées à conforter les thèses française sur Mayotte française. Je le publie en intégralité Je vous écris pour vous mettre au courant ou vous rappeler qu'un manuel scolaire d'histoire pour les classes de 6e et 5e vient d'être édité pour application à la rentrée prochaine. L'aspect pédagogique laisse moins de place à la critique. Mais certains choix des documents frisent à la collaboration. Il y a en effet entre autres les titres de "Mayotte et les Comores", et "L'archipel aux sultans batailleurs". Les jeunes comoriens vont apprendre que Mayotte ne fait pas partie des Comores. "L'archipel aux sultans batailleurs" est un raccourci servant de justification à la colonisation française qui y a remis de l'ordre. En même temps c'est une abnégation de l'existence d'un Etat comorien avant

LA CONSTITUTION DU PAYS EST VIOLE PAR SON GARANT !

Le premier Vice-Président affirme en public que le Président de la République a violé la Constitution. Cette grave accusation a été reprise par la presse. Chacun sait que cela est vrai car manifestement le Président n’a pas consulté son Vice-Président dans la composition de son dernier gouvernement. Et ça passe comme si de rien n’était. Aucune voix autorisée ne s’élève. La Cour Constitutionnelle reste de marbre puisqu’elle n’a pas été saisie (ne pourrait-elle pas s’autosaisir !?). Cette attitude du Président de l’Union consistant à traiter ses Vice-Présidents comme des simples ministres non révocables dénature la Constitution du pays avec pour conséquences : cette tendance à considérer que le pouvoir appartient à l’île dont est originaire le Président. Le problème du contreseing est récurrent depuis 2001. A part quelques protestations de pure forme (Caambi sous Azali, Idi sous Sambi et maintenant Fouad sous Ikililou), les Vice-Présidents semblent se résigner, n’osent pas défendre leu

Echec au bac : réagir !

Selon les projections que l’on peut faire après le 1er tour, au final le taux de réussite au bac 2013 sera de 11,31% donc 88,69% d’échec. Dans un autre pays le scandale serait telle que l’on pourrait s’attendre à une révolution, en tout cas à des protestations d’envergure des parents, des élèves, de tout le peuple. Les syndicats appelleraient à des manifestations contre le pouvoir. Car le principal responsable de cette catastrophe nationale c’est l’Etat comorien, ce sont les dirigeants qui se sont succédés à la tête de ce pays depuis l’indépendance. Les griots du régime avanceront des subterfuges du style : marchandisation de l’éducation par les écoles privées ou état calamiteux d’une grande partie de la jeunesse livrée à elle-même par des parents démissionnaires, etc. Ce sont des sophismes. La vraie démission est celle de l’Etat et des Gouvernorats. On se demande où va le budget de l’Etat consacré à l’éducation, à quoi servent les fonds des partenaires internationaux finançant des pro

Interview accordé au blog COMORESPLUS

COMORESplus : Mr IDRISS, vous êtes un activiste, connu d’une grande conviction. Autrement, membre très important du parti FD. Que pensez-vous de l’orientation politique et sociale des Comores, ces derniers temps ? IDRISS MOHAMED : Je n’appartiens plus au FD depuis 2007. J’ai démissionné. A mon avis, le FD ne s’est jamais relevé de la dure répression subie en mars 1985. La reconstruction entamée en 1989, après la libération de Moustoifa a échoué. Le pays traverse une période très difficile sur tous les plans. Je crois qu’il faut en chercher l’explication dans l’inexistence d’une force politique capable de porter la défense de l’intégrité territoriale ; le droit à la santé, à l’éducation et à la sécurité ; les libertés fondamentales et le progrès social. Cela se traduit par l’absence d’orientation d’aucune sorte. Les pouvoirs nous tombent dessus sans que l’on sache d’où ils viennent. Aucun parti politique ne propose un programme. Leurs dirigeants cherchent à se caser. Les simples citoy

Des questions sur notre combat pour Maore

Des échanges instaurés sur le net, via Facebook notamment, il ressort que des questions fondamentales de base reviennent de façon récurrente. Je me propose de donner succinctement mon avis. Les Iles Comores n’ont pas existé en tant qu’Etat avant que la France les réunisse. Les états-nations ont émergé suivant des processus historiques complexes. Au 19ème siècle, les français ont trouvé quatre îles qui avaient tissé des liens multiples sans bien évidement avoir créé un état moderne. La nation comorienne était en tout cas déjà là, elle est toujours là et elle est incontestable : unité ethnique, unité culturelle, une civilisation originale surgie autour d’un islam sunnite tolérant. La France a conquis Maore en premier lieu, il fallait qu’elle commence quelque part, elle ne pouvait pas gober les Comores en un coup et par la suite elle a intégré l’unité des 4 îles à travers les divers statuts administratifs. Au moment de l’accès l’indépendance la France a mené des propagandes pour prouver

Discours du 6 juillet : tour de passe-passe ou manifestation traumatique

Comme il est de tradition, le Chef de l’Etat reçoit la population dans l’après-midi du 6 juillet 2013 et s’adresse à la nation. Le discours du 6 juillet 2013 fera incontestablement date. Pour la première fois, l’allocution du Chef de l’Etat a été exclusivement consacrée à la question de l’île comorienne de Mayotte. Pourquoi un tel choix ? S’agit-il de la riposte à l’humiliation subie fin juin à Paris et qui continue de faire polémique ? Ou bien cherche-t-on à faire passer subrepticement un traitement douloureux de la question de l’île comorienne de Mayotte. Cette deuxième alternative recueillera, sans doute, l’adhésion de nombreux acteurs politiques et d’auteurs de blogs, ces seuls espaces de liberté pour nombre de Comoriens qui s’en donneront à cœur joie. Car enfin les dénonciations d’« une indépendance inachevée, (d’) une liberté tronquée, (d’) une humiliation avérée pour un Peuple pourtant respectueux des valeurs universelles qui guident notre monde moderne » n’a conduit à aucune