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Articles

Affichage des articles du juillet, 2018

Référendum du 30/07/2018 : les premiers enseignements

L'échec du président Azali est un fait qu'aucune propagande ne peut ni cacher ni atténuer. Car la participation était très faible. Les 63% reconnus par le ministre de l'intérieur est un aveu, lui qui annonçait en fin de matinée plus de 40%. Les résultats provisoires annoncés pour le début de la soirée n'ont pas encore été publiés ! Les 10h sont largement dépassées en ce 31/07/2018. Des signes tangibles d'un échec cuisant. Les méga meetings électoraux de la mouvance présidentielle ne furent que des cirques, des gigantesques tromperies des proches du président. M. Azali va-t-il enfin ouvrir ses yeux sur ses errements ou va-t-il encore foncer tête baissée, accentuer son isolement et ses dérives totalitaires. Rien ne l'indique, au contraire on doit s'attendre à une polarisation accrue de la "classe politique" qui risque d'ouvrir la porte à toutes sortes d'aventures sur fond de rivalités de puissances impérialistes se disputant les re

Des Ulémas demandent une vraie séparation entre l'Etat et la religion

C'est Alwatwan numéro 3475 du lundi 23 juillet 2018 qui le rapporte dans sa couverture de la conférence de presse tenue samedi 21 juillet par les ulémas comoriens. Ces derniers mettent dos à dos pouvoir et opposition et les appellent à tenir une table ronde ouverte à tous pour réconcilier la nation, tourner le dos "à tous les séparatismes", apaiser les esprits afin d'initier une dynamique nouvelle susceptible d'épargner le pays de tout cataclysme politique et social. Comme il est bon d'entendre une telle voix. Elle nous renvoie au meilleur de nos traditions dans les procédures de règlement pacifique des conflits, dans notre légendaire cohésion sociale qui permettait à tout un chacun de vivre sa foi dans la liberté. Elle condamne ceux qui instrumentalise la religion pour des fins obscurs. Bien évidemment le président Azali ne les entendra pas enfermé comme il est dans ses ambitions de pouvoir. Certains hauts responsables continueront de jeter de l&#

LES FONDEMENTS DE LA NATION COMORIENNE AUX ORIGINES DU PEUPLE COMORIEN

Les français ne nous ont pas unis au contraire. Ils ont tenté de nous faire disparaître en faisant du pays un territoire malgache, disparition alors des Comores. C’est la lutte des premières élites comoriennes conduites par Said Mohamed Cheikh qui ont permis à la « personnalité comorienne » comme ils disaient à l’époque de refaire surface. La France s’est donc adaptée à une réalité vivante, l’unité de l’Archipel, dans son administration. Au moment de passer à l’indépendance, la France nous a charcuté. Une conférence de Damir Ben Ali (novembre 2014) permet de mieux comprendre le processus d’émergence d’une nation comorienne composée par nos 4 îles. Extraits : Un auteur a écrit que les civilisations tirent leur originalité des éléments constitutifs des milieux naturels qui les portent et de l’expérience collective de la société dont elles sont l’expression. Dans ces îles de faibles dimensions, le trait caractéristique de l’environnement naturel est la fugacité des aspects physiqu

Pourquoi la loi n’est-elle pas respectée

C’est une des questions essentielles du thème de l’Etat – Nation. Il s’agit ici de soulever la problématique en espérant les éclairages des contributeurs. On peut considérer que la base de l’Etat ce sont ses lois qui structurent et spécifient des modes de fonctionnement avec en toile de fond la force (militaire, sociale, etc.) qui imposent le respect de ces lois. Pourquoi cela ne marche pas chez nous ? Avant la colonisation les Comores étaient parvenus à un niveau d’organisation sociale qui s’apparente à un Etat avec ses usages et ses règles, même si cela n’était pas formalisé dans des textes ni ne couvrait pas le pays tout entier (soulignons néanmoins les similitudes qui aiguillent vers la notion de nation). La société était structurée en fonction du cycle de vie des personnes et des événements marquants la vie (naissance, circoncision, puberté, mariage, etc.). Les valeurs étaient fortes et respectées par tous. Les sanctions étaient aussi graduée (mau, hulavwa, wuu, gungu, etc

Des enjeux du référendum constitutionnel du 30/07/2018

Alwatwan du 17/07/2018 rapporte les paroles du Président Azali lors d'un meeting dans le Nymakele : "Le référendum est fini. Il reste des formalités " et il prédit le Oui à plus de 88%. Personne n'en doutait. Malgré tout le pouvoir cherche à lui donner un minimum de crédit. On a donc recours à une momie. Le PASOCO est ressuscité, usurpation flagrante et grossière d'une icône, tentative maladroite de créer de toute pièce des partisans sérieux au Non. On a donc raison de boycotter le référendum, d'en contester fermement la tenue et de s'en tenir à une position de principe. La victoire insensée du Oui au référendum sera de toutes les façons bananière. Comme les assises, le référendum sera donc celui d'Azali et de ses affidés. On verra la suite. Le Président Azali qui semble éprouver des craintes a invité ses partisans à la prière. Il espère un "départ honorable" du pouvoir loin des huées qui ont marqué la fin de son premier mandat (voir Masiwa

Des lycéens privés de BAC par une notabilité

Ils sont plus d'une centaine dans Kurani Ya Sima dans le Badjini. Certaines voix s'étaient élevées pour appeler à la raison, pour souligner l'absurdité de condamner 137 lycéens de Terminale à une année blanche pour de la vanité villageoise. Les carottes sont cuites, la notabilité a persisté et les terminalistes ont boycotté les épreuves du BAC. Ils repasseront peut être l'année prochaine. La Mouvance présidentielle a tenu un grand meeting hier (Alwatwan du 11/07/2018) à Fumbuni, capitale de la région Badjini sans un mot sur cette grave question qui devrait interpeller tout comorien responsable. Interrogé par Alwatwan du 11/07/2018, le Secrétaire Général du Ministère de l'Education regrette seulement et calme sa conscience avec une pirouette : les lycéens en voudront, croit-il, à leurs parents mais pas au gouvernement. Ce fait qui peut paraître local, insignifiant est gravissime à mes yeux. Il révèle la réalité de l'Etat comorien. A ceux qui se réclament

Le référendum : un crime contre le pays ?

Ça en a tout l'air ! Il reste que la question traduit plus une inquiétude qu'une accusation ! La tension croissante générée par la perspective du référendum a ému l'Union Africaine qui a trouvé utile de souligner son attachement à la Constitution de 2001 et d'appeler à renoncer au référendum du 30 juillet. Un ancien, Said Hassane Said Hachim, se posant en sage, a appelé à la retenue, à l'apaisement et au dialogue. Il a à juste titre invité les grands élus à se rencontrer dans une atmosphère de paix et de réconciliation. Rien n'y fait. La détermination du pouvoir s'affirme malgré des indices tangibles qui font craindre le pire. Des jeunes excédés par les mauvais traitements des dirigeants de l'opposition et par la répression abattue sur des manifestants non violents, se laissent aller à des débordements séparatistes, s'armant de machettes et se livrant à des provocations. Face à ces dérives dangereuses, le sommet de l'Etat, en la personn

Référendum du 30 juillet : le pays en danger

Le référendum constitutionnel soulève d'innombrables questions de principe qui mettent le pays en danger : Il y a les dimensions politiques, les dimensions procédurales dans l'organisation du scrutin, les dimensions juridiques et le contenu lui même de la "nouvelle" Constitution et ses inductions. Les deux post ci-dessous jettent une lumière crue sur bien d'aspects http://comoresdroit.centerblog.net/2321-referendum-un-cadre-juridique-vicie http://comoresdroit.centerblog.net/2320-30-juillet-l-empire-contre-attaque Idriss (07/07/2018)

DES ELEVES EMPÊCHES DE PASSER LES EXAMENS DE FIN D'ANNEE

83 n'ont pas passé le concours d'entrée en 6ème. Quel sera leur sort ? Redoublement insensé !? 104 pourraient être privés de l'examen du BEPC ! 137 lycéens risquent de rater le Bac par forfait !? Et tout cela pourquoi ? Par orgueil villageoise. On peut comprendre les frustrations de notables estimant que leur village ou région est humilié par l'Etat ou autres. Mais de là à sacrifier plus de 300 jeunes du village il y a un gouffre que l'on ne devait pas franchir. Mais où sont les intérêts véritables du village en dehors de l'éducation des enfants ? Et l'Etat ne réagit pas ! Et les partis politiques ne réagissent pas! Et les syndicats et autres associations et mouvements divers ne réagissent pas. Seul le journal Alwatwan a pris l'initiative d'une prière pour les sacrifiés de la vanité villageoise sur laquelle joue les séparatistes de tout bord. Incroyable mais vrai ! Il faut dire que le pays en voit de toutes les couleurs en matière d'é

Le référendum de tous les dangers

La "machine est en route, rien ne peut l'empêcher" ! Vous avez dit "consensus", quel consensus, des "élections-consensus" !? Un raccourci qui reflète les prises de position du pouvoir pour justifier la marche forcée vers le référendum de juillet prochain ! La question à laquelle devrait réfléchir le Président est celle de l'environnement propice ou pas à l'organisation d'un référendum constitutionnel. Bien sûr que M. Azali s'est trop engagé, qu'il lui est difficile de revenir en arrière mais il est de notre droit et de notre devoir d'attirer son attention sur les dangers consécutifs à l'usage exclusif de la force que confère le pouvoir pour imposer sa volonté, quelle qu'en soit par ailleurs la pertinence, la légitimité ou le bien-fondé. A danser plus vite que la musique on peut se mêler les pieds ! Les questions brûlantes sont gravissimes et ne peuvent pas être éludées par un revers de main d'un dirigeant de premi