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Affichage des articles du mai, 2019

IL FAUT CRÉER UN PARTI RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE

La donne politique d’après les élections de mars-avril 2019 impose une réévaluation du paysage politique comorien. Difficile de l’analyser dans le cadre de cet article. Tout au plus peut-on le dessiner à grands traits. A la base, les innombrables partis politiques comoriens. En réalité des regroupements, plus ou moins importants, autour d’un chef, leader à vie. Pas d’éléments consistants d’un programme politique. Tout au plus des slogans, des promesses. Du coté du pouvoir, les choses sont claires. L’Alliance de la Mouvance Présidentielles (AMP) a fait élire ses champions. Ils sont d’ores et déjà investis. L’AMP s’apprête à constituer un parti unique, le parti du président. Du classique sous nos cieux. M. Azali a donc parfaitement réussi son coup. Dévoyer les assises et s’en servir (la société civile, les anciens, …) pour justifier les coups fourrés qui lui ont permis de s’emparer à vie du pouvoir. Du coté de l’opposition, le flou persiste. Car si tout le monde s’accorde à

DE LA RÉPUBLIQUE CONTRE L’OPPRESSION

Dans sa lutte multiforme contre l’exploitation et l’oppression, l’humanité inventa la république. Marche longue et sinueuse, lutte sans fin qui continue aux différents époques et dans tous les pays. Contre les empereurs, les rois et les dynasties, on exigea des gouvernances fondées sur des lois. Contre l’usage de religion pour légitimer des pouvoirs absolus, de droit divin parfois, y compris des monarchies constitutionnelles, on érigea le principe de la séparation État - religion. Contre toutes les tentatives de dévoiement de la république, on associa république et démocratie. La république démocratique marche sur deux pas : la séparation des pouvoirs et des Constitutions garantissant le droit de chacun à la vie, à la liberté. Le but suprême est d’éviter tout abus et d’offrir à tout un chacun la possibilité de recours pour défendre ses droits fondamentaux : expression, organisation, liberté de conscience, etc. Malheureusement entre la réalité et la théorie, le fossé a touj

Mon hommage à M. Mroudjaé

Je l’ai admiré à la fin des années 1960. Il avait osé s’opposer frontalement à Cheikh. C’était une époque obscure durant laquelle Said Mohamed Cheikh régnait en maître absolu sur le pays avec la bénédiction d’un colonialisme rétrograde qui avait maintenu le pays hors du temps. Être candidat à la députation française contre Mohamed Dahalani, un proche de Cheikh, n’était pas alors une mince affaire. Mitsamihuli, fief agressif de Cheikh était en ébullition le jour du vote. Pierrot, son représentant sur place était sur la sellette. Darouèche Boina, pilier du RDPC dans le village, faillit se faire lyncher quand il a cherché à mettre un peu d’ordre dans les bureaux de vote. Je l’ai combattu à partir du début des années 1970 en tant que principal lieutenant d’Ahmed Abdallah ayant joué un rôle de premier plan (ministre, premier ministre, ministre d’État, etc.) durant la période des mercenaires. J’ai commencé à le côtoyer à partir de la fin des années 1990. Ce fut d’abord la lutte co