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Affichage des articles du mars, 2018

Les Comoriens ont-ils perdu le nord ?

Une Maoraise a posté une vidéo sur Facebook. Métisse (Réunion – Mayotte) elle s'est battue pour s'installer avec sa famille à Maore, dans son île insiste-t-elle, la chair de sa chair (et elle a essuyé une larme), malheureusement la situation à Maore se dégrade au fil des mois (les larmes se bousculent). Elle demande aux Comoriens de rentrer chez eux, de quitter son île. Mais elle a deux frères anjouannais qu'elle ne veut pas, qu'elle ne peut pas renier (montée des larmes) elle stigmatise la politique de Macron incapable de sécuriser un territoire français et d'Azali incapable de retenir son peuple dans son pays. Elle dénonce les exactions commises envers les Comoriens, elle note que les délinquants ne demandent pas les papiers de leurs victimes avant de les dépouiller et les maltraiter. Elle se demande enfin si les Maorais n'ont pas perdu leur humanité. Le trouble de cette jeune femme et ses contradictions (ses frères étrangers dans son île !) m'a touché.

Maore : quelle issue à la crise ?

La crise est profonde, elle dure, elle cause des dégâts inestimables, elle peut conduire à des affrontements, elle aura des répercussions sur les destinées de l'Archipel des Comores. Les responsables politiques en charge de la vie des personnes devraient s'efforcer de se situer au-dessus de la mêlée et ne considérer que les intérêts bien compris des populations et des pays. Car cette crise, paradoxalement, peut être considérée comme une opportunité pour ouvrir des négociations entre les parties prenantes. Il faudrait pour cela, commencer par éviter les surenchères opportunistes et prendre en considération les paramètres fondamentaux de la situation, à savoir : • La langue commune, les usages communs (mariages, religions, etc.) qui montrent bien que les 4 îles constituent une nation, un peuple original doté d'une culture originale que l'on ne peut pas rayer de la carte du monde par la force. Qu'il n'y ait pas eu d'Etat comorien avant la colonisation tradui

HISTOIRE D’UN INSOUMIS

"Je publie in extenso un bel article de l'artiste patriote Souef Elbadaoui d'hommage à Abdoubacar Boina" A près de 85 ans, Abdou Bakari Boina, leader incontesté du MOLINACO, grande figure de la lutte pour l’indépendance des Comores, vient de mourir, ce mercredi 14 mars 2018. Un homme intègre à qui l’histoire n’a pas toujours su rendre grâce depuis 1975, année de l’indépendance comorienne. Portrait express d’un homme libre pour ceux qui ne l’ont pas assez connu. C’était un homme intègre au sens plein du terme. Un des rares à se maintenir debout dans l’histoire politique de l’archipel, sans devoir se justifier sur ses faits et gestes, durant les cinquante dernières années. Abdou Bakari Boina est entré en politique, avec l’innocence d’un révolté : « Je contestais l’ordre établi. Je ne me sentais pas partie prenante de cette société. Je me sentais plutôt à la marge ». Issu d’une longue lignée de déclassés, au sein de laquelle l’enfance avait encore le goût de la terr

Crise à Maore : silence tonitruant des Comoriens

Depuis le 20 février, près d'un mois, Maore est en ébullition. En cause l'insécurité endémique qui sévit et qui rend la vie insupportable pour le commun des mortels. Cible visée : les émigrés, entendez les Comoriens non Maorais. Boucs émissaires de prédilection des extrémistes maorais plus français que les français de France, ces Comoriens vivent dans la terreur, subissant les pires horreurs. Hier "décasés", maisons détruites et pillées, réduits à vivre dans la rue. Aujourd'hui Mansour Kamardine, ce plus français que les Niçois revendique-t-il, parle de guerre civile avec tout ce que cela peut signifier! La revendication est "limpide" : le 101ème département français demande à l'Etat français d'utiliser la force contre les "envahisseurs comoriens" et de sécuriser leur bout de France. Pour les Français de base de France, qui n'ont pas d'idées précises de ce minuscule département d'outre-mer, le schéma est classique : inva

Crise à Mayotte : l'aveuglement de la France.

L'insécurité à Mayotte s'aggrave au fil des jours devenant insupportable. Ce qui a conduit à un quasi soulèvement de la population. Mayotte est au bord de l'explosion! La France vient d'y dépêcher des renforts policiers. Car on s'en tient toujours à la seule option sécuritaire même si l'expérience prouve que cela ne marche pas. Et quoi de mieux que de cibler des boucs émissaires : les immigrés, ces clandestins dans leur propre pays ! On cherche à calmer le jeu, à gagner du temps en attendant la prochaine explosion qui suivra et qui risque d'être plus violente. Cycle infernal s'il en est ! Comment ne pas s'interroger sur ce qu'il faut bien caractériser d'aveuglement français ? En 1974, des dirigeants français de premier plan, soulignaient la nécessité de respecter l'unité des Comores, "un peuple uni et homogène" , un ministre français de l'époque a même déclaré "la France n'a pas à diviser les pays au moment de le