Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du octobre, 2018

La libération de Salami : un enjeu décisif

Le gouverneur de Dzuwani est maintenant « sécurisé ». Le ministre de l’intérieur l’avait désigné comme le commanditaire de l’insurrection dès le début des tirs. Deux jours après l’accalmie, le président confirme l’accusation : "qu’il y ait des hommes politiques qui soutiennent ces choses-là, c’est regrettable» . (interview dans la médina le 23/10/2018 diffusé dans Habarizacomores.com). Et bien évidement la justice suit. On apprend (Masiwa n°124 du 24/10/2018). que le Dr Salami sera déferré devant la Cour de Sûreté de l’État. Le Procureur de la République qui officie aussi à la Cour Suprême a retenu sept chefs d’inculpation «  meurtre, sécession, entrave à la circulation, coups et blessures volontaires, incitation à la violence, et port illégal d’armes » Pas moins. Il risque donc la peine de mort. Incroyable mais vrai ! Le Président Azali vient de franchir un grand pas dans sa conquête du pouvoir absolu. Parvenir à mettre hors jeu le Dr Salami, celui qui s’obstinait à s

Quelle issue à la crise ?

Le pays tout entier est bouleversé. Des affrontements armés qui durent ! Des morts, des blessés ! Le scénario est loin de celui d’août 1997. Nous sommes en présence d’une véritable guérilla urbaine. Comment cela est-il possible dans notre petit pays si pacifique. (Mandela avait en son temps indiqué : c’est le pouvoir qui impose le choix des armes.) Les insurgés de Dzuwani mettent le pays à rude épreuve. Le pouvoir a tenté de les présenter comme des jeunes drogués manipulés puis comme des terroristes, en vain. On a affaire à des combattants décidés, qui mettent en œuvre des stratégies et des tactiques réfléchies. Ils ne communiquent pas formellement, ce qui déséquilibre l’opinion. Alors chacun y va de son commentaire passionné : soutien, condamnation, affabulation, etc. Les déclarations des organisations et les post dans les réseaux sociaux et les blogs se multiplient. Mais comment arrêter le massacre ? Comment sortir de la crise? Le pouvoir a compris qu’il ne pourra pas mât

Dzuwani : un crime inexpugnable contre le pays

Que s’est-il passé à Nduwani dans la nuit du 14 au 15/10/2018 ? Qu’est ce qui a déclenché le départ de ce qu’il faut bien appeler une tentative de soulèvement. Car il faut bien le reconnaître, le sentiment de révolte est général dans le pays et cela dure depuis la dissolution cavalière de la Cour Constitutionnelle. Il a donc bien fallu un événement déclencheur. Ou bien s’agit-il d’un complot. La décision du Président Azali de s’emparer définitivement du pouvoir pour le restant de sa vie a changé la donne dans le pays. Il y a bien évidemment l’autoritarisme, le piétinement des lois, l’usage abusif de la force publique, la multiplication des arrestations, etc. Mais on doit aussi noter des faits étranges. Ils s’accumulent occasionnant des emprisonnements d’opposants au régime, des prisonniers politiques qu’on cherche à cacher sous des chefs d’accusation fantaisiste. Il y eut l’attentat contre le VP Moustadroine. Une bizarrerie époustouflante. Une voiture non blindée attaquée à la k

Pour le redressement de la justice comorienne

Tout le monde sait combien le droit est piétiné dans notre pays. Cela dure depuis des années et cela s’aggrave au fil des mois. Le blog comoresdroit qui fait autorité en la matière le décrit avec brio (voir http://comoresdroit.centerblog.net/2360-le-droit-en-veilleuse-dans-ce-pays ). La situation est devenue intenable. Les excès du pouvoir en place, en particulier du Ministre de l’Intérieur, ont conduit à une vive réaction des avocats. L’avocat du Président Sambi s’est signalé par son refus du non respect des procédures et des mauvais traitements qu’on lui fait subir. Des avocats, même les plus proches du pouvoir, se sont solidarisés avec leur confrère et exigent que les conditions de la défense soient respectées, réfutant du même coup les arguties du parquet. Face aux mauvais traitements que la justice fait subir aux prisonniers et aux risques de décès de certains gravement malades et privés de soin, le Bâtonnier des avocats s’est insurgé, sonnant en quelque sorte la charge

Le Président Azali à l’ONU : un changement de cap ?

Chaque année, en septembre, on a droit à un discours du Chef de l’État comorien à la tribune officielle de l’Assemblée Générale annuelle de l’ONU. Il disserte sur les problèmes du Monde presque dans les mêmes termes d’une année sur l’autre. Discours coupés des préoccupations du pays, un rite devenant de plus en plus indigeste. Si chaque président comorien consacre une partie de son discours à la question de l’île comorienne de Mayotte, il ne s’agit en réalité que d’une simple formalité destiné à duper le peuple comorien. Les dénonciations du colonialisme français par Ali Soilih, la guerre de la salive d’Ahmed Abdallah ont peu à peu laissé la place à des jérémiades de moins en moins incisives. Aucun impact sur le règlement de la question qui n’est plus débattue à l’ONU, la dernière résolution de l’ONU dénonçant la politique française à Mayotte remonte au siècle dernier ! Plus de vingt ans et rien n’est engagé pour changer cette situation. Les diplomates comoriens se cachent sur