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Célébration officielle du 12 novembre 2007

Une résolution du Parlement contre la consultation française annoncée pour 2008 dans l'île comorienne de Mayotte
Une assistance de plus d'un millier de personnes (dans un pays de moins d'un million de personnes)
Ci-dessous le discours en français que j'ai prononcé pour le compte du Comité Maore
Excellences,

La célébration de la JOURNEE NATIONALE MAORE en cette année 2007, revêt une dimension particulière en ce qu'elle rassemble dans un même élan la nation entière à travers les institutions de l'Etat à tous les niveaux, exécutifs et parlementaires, les forces politiques dans leurs diversités et des organisations de la société civile, dont le Comité Maore. Qu'il me soit donc permis de vous adresser, au nom du peuple comorien, des vifs remerciements pour votre présence dans ce lieu hautement symbolique ce 12 novembre 2007.

La date du 12 novembre marque la reconnaissance universelle sans équivoque que les Comores c'est un pays composé des quatre îles principales Maore, Mwali, Ndzuani, Ngazidja.

En même temps, cette date révèle crûment la réalité des relations internationales : c'est la loi du plus fort qui gouverne le monde. Les belles proclamations universalistes sur le droit, la démocratie, la bonne gouvernance, ne pèsent pas lourds face aux intérêts égoïstes de certaines puissances. Autant les puissants de ce monde imposent, manu militari parfois, les résolutions de l'ONU, autant ils s'en dispensent; deux poids deux mesures. C'est ce qui explique que la France peut se permettre de bafouer un principe fondateur de la charte de l'ONU, celui du respect absolu des frontières des pays au moment de leur accession à l'indépendance, c'est ce qui explique que la France peut ignorer les multiples résolutions de l'ONU sur la question de l'Ile comorienne de Mayotte.

Quand la France brandit ses "consultations" dans l'île comorienne de Mayotte, elle affiche avec suffisance son mépris de la communauté internationale qui avait en 1976, déclaré nulle et non avenue toute consultation française dans l'île comorienne.

Quand la France disserte sur le "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" à propos de Maore, elle se ridiculise. Y-a-t-il un peuple maorais ? Sur quoi se fondent les éminents juristes français pour créer un "peuple" maorais.

Quand la France se réfère à sa constitution pour le règlement de la question de l'île comorienne de Mayotte, elle se moque du monde puisqu'il s'agit de toute évidence d'une question internationale qui met en jeu plusieurs nations et qui est discutée dans des instances internationales depuis plus de trente ans.

Quand la France cherche ses arguments dans la situation actuelle, produit des 32 ans de séparatisme, elle se livre à des tours de passe-passe, elle crée par la force une situation de non droit qu'elle cherche à faire passer comme une donnée de base.

Face à un pays puissant comme la France, que peut faire un petit pays comme le nôtre ? Les 32 ans passées et les vicissitudes innombrables ont semé le pessimisme. Les trahisons et/ou lâchetés parées de pragmatisme, l'explosion du séparatisme insulaire et régional sèment le découragement et le défaitisme. Notre pays traverse un moment difficile de son Histoire.

Il n'en reste pas moins et il faut s'en convaincre, que notre pays trouvera les ressources pour se redresser. C'est un enseignement de notre propre Histoire. Quand le colonialisme a vaincu les Masimu, Mtsala, et s'est installé, le combat pour l'indépendance paraissait un rêve fou d'illuminés et pourtant petit à petit l'idée d'indépendance s'est frayée un chemin, entraînant tout le pays et triomphant de la puissante France. Oui, c'est le petit Archipel des Comores qui est le deuxième pays d'Afrique noire à avoir proclamé son indépendance contre l'ancien colonisateur, qui a obtenu son indépendance par la force même si nous n'avions pas pris les armes.

Mais cette Histoire qui est la nôtre nous enseigne qu'il nous faut batailler avec courage et intelligence, qu'il faut savoir faire jouer au maximum la solidarité internationale.

Il nous faut donc aujourd'hui nous insurger avec force contre la prétendue consultation annoncée par la France pour 2008 dans l'île comorienne de Mayotte.
L'Etat comorien doit saisir de toute urgence l'ONU, rappeler les résolutions, notamment la résolution 34-76 du 21 octobre 1976 qui entre autre dénonçait les consultations organisées à Maore en février et avril 1976 et décidait que "toute consultation française dans l'île comorienne par la France serait nulle et non avenue".

L'Etat comorien doit mobiliser l'opinion internationale, tous les pays concernés par des problèmes similaires au nôtre pour exercer une forte pression et entraîner tout ce peut l'être.

La question de l'île comorienne de Mayotte transcende tous les clivages politiques, économiques et sociaux, toutes les forces comoriennes, partis politiques, organisations de la société civile, mouvement de jeunes et de femmes se doivent de faire converger leurs forces pour soulever une puissante vague qui entraînera tout le monde contre cette consultation anti-comorienne.

Si notre pays se mobilise réellement, si ceux qui ont en mains les rennes de l'Etat aux divers échelons ne tergiversent pas, osent lever le front face aux français, nous pourrons empêcher cette consultation inacceptable et illégale.

Excellence,

Comment en cette JOURNEE NATIONALE MAORE durant laquelle l'intégrité territoriale du pays nous préoccupe au plus haut point, comment donc ne pas soulever le séparatisme comorien de façon générale, le séparatisme à Ndzuani en particulier.

Le séparatisme à Maore a contaminé tout le pays. L'état de délabrement du pays nourri le désespoir et conduit à toutes sortes de déviance. Certains en arrivent même à croire que le cadre d'une île serait plus propice au développement socio-économique. Une telle situation ouvre grande les portes aux manipulations de ceux qui voudraient tirer un trait sur les Comores pour ne plus voir soulever la question de l'île comorienne de Mayotte. Résultat nous avons frôlé l'explosion du pays.

Oui, frôlé la catastrophe car le bout du tunnel apparaît à l'horizon. Les sanctions internationales, l'UA en tête, contre la rébellion de Mohamed Bacar annonce la fin honteuse d'un mouvement séparatiste qui a paralysé le pays pendant plus de 10 ans. Notre vœu est de voir les hommes politiques de premier plan tenir fermement, faire primer les intérêts nationaux aux petits calculs politiciens car c'est à cette seule condition que les rebelles ne trouveront pas de porte de sortie, que ceux qui ont commis des crimes contre notre pays pourront être jugés équitablement, que le séparatisme, au même titre que le recours aux mercenaires sera rejeté par tous et banni de la société comorienne.

Excellences,

Permettez-moi de vous présenter sommairement la proposition du Comité Maore pour le règlement de la question de l'île comorienne de Mayotte.

Les 32 ans d'évolution séparé de l'île sœur Maore n'ont pas, tant s'en faut, détruit l'appartenance de Maore à la nation comorienne. Dans cette île comme dans les 3 autres, on parle la même langue, la culture architecturée autour d'un islam tolérant est la même. L'étranger qui passe par nos îles est frappé par l'identité comorienne malgré la mer qui sépare nos îles. Lorsque les jeunes maorais, nés après l'indépendance, découvrent leurs frères et sœurs des autres îles à l'étranger, les liens naturels s'imposent malgré parfois quelques réticences que les points communs balaient rapidement.

Maore est une île comorienne, c'est une réalité Historique tangible, nous proposons à la France d'ouvrir les yeux, de tourner enfin le dos à une obstination nuisible pour les peuples comorien et français.

Il est évident que la présence française à Maore n'est ni une simple manifestation de sympathie ni une œuvre de charité. N'est ce pas l'éminent président français DEGAULLE qui a indiqué que les pays ne connaissaient que leurs intérêts. Quels sont les intérêts français qui seraient menacés par l'unité de nos 4 îles ? N'est ce pas plutôt le contraire, c'est la politique inamicale de la France envers les Comores qui est et sera nuisible aux intérêts français aux Comores, y compris à Maore même.

C'est pour cela qu'accepter le fait comorien, l'identité comorienne, la nation comorienne vivant dans l'Archipel des Comores composé de quatre îles principales Maore, Mwali, Ndzuani et Ngazidja va aussi dans le sens des intérêts bien compris de la France dans notre pays et la région Océan Indien.

Cette reconnaissance formelle affirmée clairement, tout sera alors possible. Nous croyons que le génie des 2 peuples permettraient de trouver une solution de compromis équitable et qui restaurerait dans des délais à définir l'unité comorienne et des relations d'Etat à Etat apaisées entre les Comores et la France. A l'instar des chinois et des anglais qui ont inventé "un pays 2 systèmes", pourquoi les comoriens et les français ne pourraient pas innover avec "un pays, 2 administrations".

En attendant de frayer cette voie nouvelle, il convient de trouver un terme au visa Balladur; il n'est pas tolérable que des gens soient considérés comme immigrés clandestins dans leur propre pays, il n'est pas humainement acceptable d'observer passivement ces milliers de morts dans les Kwassa Kwassa. Près de 5 000 morts et disparus dans le bras de mer Ndzuani – Maore depuis l'instauration du visa, 5 000 morts pour un pays de moins d'un million d'habitants, c'est une monstruosité qui ne peut plus continuer, que rien ne peut justifier. Nous demandons la suppression immédiate du visa et un traitement approprié de ce que l'on doit caractériser comme un exode rural.

Ces propositions raisonnables n'ont jusqu'ici pas été entendues par les dirigeants français, alors nous les reformulons et continuerons à le faire jusqu'à obtenir gain de cause.

En tout cas qu'on se le dise, qu'on le veuille ou non, quel que soit le statut qui lui sera conféré, "MAYOTTE EST COMORIENNE ET LE SERA A JAMAIS"

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