Accéder au contenu principal

BIC / NICOM : "UN PAS EN AVANT OU DEUX PAS EN ARRIERE"

Plus de deux ans depuis que l'affaire est sur les devants de la scène et va de rebondissements en rebondissements. Le dernier en date : le Chef de l'Etat en personne qui monte au créneau, dénonce des pratiques inadmissibles, indexe des magistrats "mercenaires" dépourvus de tout patriotisme, etc. Et comme l'on pouvait s'y attendre c'est l'émoi dans le monde judiciaire comorien et une certaine presse internationale s'en fait l'écho dénonçant un style de "république bananière".
La justice comorienne est mal en point. La corruption s'y est fait une place depuis belle lurette. Personne ne peut le nier. Des nombreux scandales en témoignent. Mieux ou Pire, le candidat Sambi avait mis au premier plan de ses priorités : l'assainissement de la justice. Et les électeurs avaient suivi en masse car sans assurer la sécurité des gens rien ne peut fonctionner, une société au sein de laquelle les lois ne sont pas respectées, ne peut que sombrer et c'est ce qui nous menace. La question est donc de savoir si le Président Sambi va, à l'occasion de ce scandale, prendre le taureau par les cornes et nettoyer les écuries d'Augias ou si un discours et quelques sanctions vont suffire à le calmer et à tourner la page comme on peut le craindre.
Une des questions clé de l'affaire BIC / NICOM concerne le montant exorbitant des dommages et intérêts demandés par NICOM, près de 4 milliards de francs.
Comment NICOM justifie-t-elle des pertes aussi astronomiques ? NICOM aurait eu recours à une société étrangère ! Alors vous comprenez, la vérité a toujours été étrangère aux Comores. Le Président ne cherche-t-il pas des magistrats étrangers pour sauver la justice comorienne. Regardez partout, rien que des sociétés étrangères, même là où des compétences comoriennes sont avérées.
Comment se fait-il que la BIC qui détenait les comptes commerciaux de NICOM n'ait pas contesté les prétentions de son client et adversaire, ou demandé une contre expertise ? Assise sur son monopole et la puissante aura française, l'arrogante Direction de la BIC a sous estimé la situation et est allé droit au mur comme un bleu.
Comment se fait-il que l'Etat 2ème principal actionnaire de la BIC n'ait pas actionné tous les leviers à sa disposition pour remettre les pendules à l'heure ?
Comment se fait-il que les magistrats comoriens n'aient pas compris le caractère stratégique de l'affaire car enfin, il s'agit de la seule banque commerciale du pays, un pays qui dépend en tout de ses importations (on a manqué de riz, de ciment, etc. faute de lettres de crédit), comment des adultes sains d'esprit n'ont pas mesurer que réclamer d'un coup 4 milliards à la BIC c'est mettre cette banque en péril et donc ouvrir la voie à une crise économique et sociale sans précédent ?
Enfin d'où vient l'appétit gargantuesque des patrons de NICOM ? Comment ont-ils pu s'aventurer ainsi ? Bénéficieraient-ils de soutiens occultes ? D'où vient la fortune de nos premiers milliardaires (quand on peut perdre près de 4 milliards, c'est qu'on est multimilliardaire) ?
L'affaire BIC / NICOM est trop complexe et ne peut être envisagé sous le seul angle des principes intangibles car chaque partie pourra en trouver et s'y arc-bouter, il faut examiner les questions concrètes et y apporter des réponses précises. S'agissant des magistrats comoriens sur lesquels se penchent le Président, ils sont comme tous les autres fonctionnaires, en délicatesse avec les fins de mois, donc incapables de travailler correctement, donc une proie facile aux corrupteurs, etc. Des magistrats étrangers non payés feraient pire que les nôtres. Des magistrats comoriens bien payés feront mieux que les étrangers. Il faut avoir confiance en notre pays, en ses ressources et s'y appuyer pour révolutionner la fonction publique si on veut bâtir un Etat solide, capable d'assumer ses responsabilités dans le respect du droit. (Idriss 18/12/07)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

MAORE : OFFENSIVES ANTI COMORIENNES DE LA FRANCE

Après le désastre provoqué par le cyclone Chido, tout le monde attendait de la France, la puissance occupante un plan de reconstruction de Maore. Que nenni. Trois mois après le désastre, le gouvernement français gesticule, fait du bruit sans parvenir à rétablir la situation des plus démunis. L’approvisionnement en nourriture, eau, électricité ne couvre pas tous les besoins, tant s’en faut. Au lieu de chercher des solutions provisoires pour loger les sans-abris, les autorités françaises ont interdit la vente de tôles utilisées pour la construction d’habitat de fortune sans pour autant proposer des alternatives comme les logements provisoires sous des tentes comme cela est d’usage après les catastrophes naturelles. Non, la France traite les Maorais en mendiants dans le cadre de son assistanat et tente de les enfumer en indexant les « clandestins », bouc émissaire de prédilection. Une tactique payante en vogue depuis toujours. Mais le gouvernement français est allé encore p...

3ème séminaire gouvernemental : encore une messe d’autosatisfaction

Qui pourrait contester l’opportunité de tenir un séminaire gouvernemental pour évaluer le PCE (Plan Comores Emergent) à travers ses PTA (Plan de travail Annuel) dont l’objectif affiché est de servir « l’intérêt supérieur de la Nation et la volonté commune de bâtir des Comores prospères et paisibles » (Discours du président Azali cité dans Alwatwan du 13/05/2025). La pertinence de la démarche est malheureusement anéantie par des thèses du style « … des transformations structurelles et tangibles ont déjà été engendrées au bénéfice de notre peuple » (propos de la Commissaire au plan rapportés » par la Gazette des Comores du 14/05/2025). Inévitablement la montagne accouchera d’une souris. Comme à son habitude, le pouvoir se congratule dans des messes budgétivores niant complètement une réalité abominable qui pourtant saute aux yeux de tous. Car on n’a pas besoin d’indicateurs sophistiqués pour appréhender la ruine du pays. Oui des nouvelles routes ont été goudronnées mais cela compense-t-i...

𝐔𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐬𝐬𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥'é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

L’école constitue le socle d’une société Il me semble utile de souligner avec force l’importance de l’école même si l’on peut considérer cela comme des banalités que l’on rabâche à tout bout de champs. Il s’agit d’œuvrer pour une large prise de conscience de la population comorienne.   L’école occupe une place centrale dans la construction du futur d’une société. Elle ne se limite pas à la simple transmission de savoirs : elle façonne les citoyens de demain, leur transmet des valeurs, des compétences et des outils essentiels pour s’insérer dans la vie sociale, économique et culturelle. Une éducation de qualité est l’un des leviers les plus puissants pour lutter contre la pauvreté, améliorer la santé, promouvoir l’égalité hommes-femmes, renforcer la cohésion sociale et assurer la stabilité politique. Elle favorise aussi la compréhension des enjeux politiques et sociaux, encourage la participation citoyenne et contribue à la réduction des inégalités. En somme, l’école est le socl...