Pitoyable, voilà comment le Ministre des Affaires Etrangères français qualifia une prestation publique de Kadhafi lors de la visite officielle du Chef de l'Etat libyen en France début décembre 2007. Cette arrogance de pays puissant qui considère ses opinions comme vérité première ne peut que soulever l'indignation de ceux qui en souffrent et conduire à des positions qui font le jeu des dictateurs les plus détestables.
Comment les membres du gouvernement d'un pays accueillant un Chef d'Etat étranger peuvent-ils se permettre de formuler publiquement des attaques virulentes contre ce dernier ? Quel sens élevé de l'hospitalité, du respect des autres peuples !
Face aux attaques le Président français en rajouta : accueillir Kadhafi c'est le mener dans la voie de la respectabilité ! Incroyable mais vrai. Mais qui décide des normes de la respectabilité ? Et Bush parla des Etats voyous !
Quand Kadhafi parla des droits des immigrés africains en France, ce fut le tollé, l'indignation fut à son comble dans tous les milieux. Une certaine presse française s'offusqua de l'attitude des africains à l'UNESCO, une parfaite mise en scène du leader libyen à ce qu'il semble ! Mais est ce que les droits des immigrés sont scrupuleusement respectés en France ? Combien de rapports d'association de défense du droit de l'Homme ont épinglé la France en matière d'expulsion de clandestins et autres mauvais traitements infligés aux habitants des banlieues ? Et je ne parle pas de ce qui se passe à Mayotte, lointain contrée "française" où une vedette de la police française peut jouer à renverser les embarcations de fortune des "clandestins comoriens", les Kwassa-kwassa, faisant impunément des centaines de morts par mois.
Certains ont condamné Kadhafi de soutenir le terrorisme des faibles. Ils auraient mieux fait de se taire. Bien sûr, toute personne sensée ne peut que s'opposer résolument au terrorisme, mais alors à tous les terrorismes, en premier lieu à celui des forts, ces forts qui broient les petits dans leurs machines infernales, ces forts qui ne respectent aucune règle, ces forts qui peuvent dépecer les pays, les bombarder à volonté; c'est le terrorisme des forts qui engendrent celui des faibles. Que peuvent les Comores face au maintien d'une partie de leur territoire sous administration française ? Comment les comoriens peuvent-ils accepter d'être traités en immigrés clandestins dans leur propre pays ? Comment accepter ces centaines de morts par an du visa Balladur ? Face à la force française, quelle est l'alternative qui se présente à eux ? Doivent-ils renoncer à l'intégrité de leur pays face à plus fort qu'eux ? Pour éviter le pire la France doit accepter la discussion, qui plus est face à une proposition minimaliste comme celle du Comité Maore sur un pays, deux administrations. C'est une leçon de choses à laquelle les gouvernants français doivent refléchir.
Le monde offre un visage pitoyable annonciateur de catastrophes. Les grands imposent leurs intérêts comme lois. Contrairement à ce que l'on pourrait souhaiter, les grands imposent au monde les lois de la jungle. Sur toutes les questions : commerce international, réchauffement climatique, gouvernance d'Internet, armement nucléaires,… chaque grand pays met en avant ses propres intérêts et le plus fort l'emporte.
Si les petits pouvaient s'émanciper de la tutelle des grands, s'unir et devenir alors plus fort que le plus fort, un autre monde universaliste prendrait corps… utopie humaniste d'un rêveur impénitent. Que serait le monde sans le rêve ?14/12/07
Comment les membres du gouvernement d'un pays accueillant un Chef d'Etat étranger peuvent-ils se permettre de formuler publiquement des attaques virulentes contre ce dernier ? Quel sens élevé de l'hospitalité, du respect des autres peuples !
Face aux attaques le Président français en rajouta : accueillir Kadhafi c'est le mener dans la voie de la respectabilité ! Incroyable mais vrai. Mais qui décide des normes de la respectabilité ? Et Bush parla des Etats voyous !
Quand Kadhafi parla des droits des immigrés africains en France, ce fut le tollé, l'indignation fut à son comble dans tous les milieux. Une certaine presse française s'offusqua de l'attitude des africains à l'UNESCO, une parfaite mise en scène du leader libyen à ce qu'il semble ! Mais est ce que les droits des immigrés sont scrupuleusement respectés en France ? Combien de rapports d'association de défense du droit de l'Homme ont épinglé la France en matière d'expulsion de clandestins et autres mauvais traitements infligés aux habitants des banlieues ? Et je ne parle pas de ce qui se passe à Mayotte, lointain contrée "française" où une vedette de la police française peut jouer à renverser les embarcations de fortune des "clandestins comoriens", les Kwassa-kwassa, faisant impunément des centaines de morts par mois.
Certains ont condamné Kadhafi de soutenir le terrorisme des faibles. Ils auraient mieux fait de se taire. Bien sûr, toute personne sensée ne peut que s'opposer résolument au terrorisme, mais alors à tous les terrorismes, en premier lieu à celui des forts, ces forts qui broient les petits dans leurs machines infernales, ces forts qui ne respectent aucune règle, ces forts qui peuvent dépecer les pays, les bombarder à volonté; c'est le terrorisme des forts qui engendrent celui des faibles. Que peuvent les Comores face au maintien d'une partie de leur territoire sous administration française ? Comment les comoriens peuvent-ils accepter d'être traités en immigrés clandestins dans leur propre pays ? Comment accepter ces centaines de morts par an du visa Balladur ? Face à la force française, quelle est l'alternative qui se présente à eux ? Doivent-ils renoncer à l'intégrité de leur pays face à plus fort qu'eux ? Pour éviter le pire la France doit accepter la discussion, qui plus est face à une proposition minimaliste comme celle du Comité Maore sur un pays, deux administrations. C'est une leçon de choses à laquelle les gouvernants français doivent refléchir.
Le monde offre un visage pitoyable annonciateur de catastrophes. Les grands imposent leurs intérêts comme lois. Contrairement à ce que l'on pourrait souhaiter, les grands imposent au monde les lois de la jungle. Sur toutes les questions : commerce international, réchauffement climatique, gouvernance d'Internet, armement nucléaires,… chaque grand pays met en avant ses propres intérêts et le plus fort l'emporte.
Si les petits pouvaient s'émanciper de la tutelle des grands, s'unir et devenir alors plus fort que le plus fort, un autre monde universaliste prendrait corps… utopie humaniste d'un rêveur impénitent. Que serait le monde sans le rêve ?14/12/07
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