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GARE A L’EUPHORIE

Oui le pays a remporté une victoire précieuse, d’autant que l’opération militaire de rétablissement de l’ordre à Ndzuani n’a pas produit les dégâts humains et matériels attendus. Oui, il convient de saluer le Président Sambi, l’ Armée Nationale de Développement et les pays frères d’Afrique. Oui, il faut que les Comoriens se félicitent, s’encouragent et fassent le plein d’optimisme.
Mais il ne faut pas tomber dans le triomphalisme, il ne faut pas sombrer dans l’euphorie.
Car Il faut faire immédiatement face à certains proches du pouvoir (et ceux qui voudraient s’y infiltrer) qui veulent surfer sur la victoire pour assouvir leur soif de pouvoir, ce qui peut ramener le pays vers d’autres impasses. L’Histoire du pays doit nous instruire. Les parrains du « PERE DE L’UNITE NATIONALE » nous rappellent étrangement ceux du « PERE DE L’INDEPENDANCE » et ceux du « PERE DE LA DEMOCRATIE », chaque fois le pays s’est fait voler sa victoire et s’est mordu les doigts.
Car même s’il a reçu un « coup sur le nez » et qu’il saigne abondamment, le séparatisme n’est pas totalement écrasé, loin s’en faut. Sa mère nourricière, en soustrayant Mohamed Bacar de la justice comorienne, manifeste clairement sa détermination a poursuivre sa sale besogne. Tant qu’une issue ne sera pas trouvée à la question de l’Ile comorienne de Mayotte, la France, l’officielle comme l’autre, complotera contre l’unité et le développement des Comores. Et il se trouvera toujours des comoriens prêts à servir les intérêts étrangers comme cela a toujours été le cas dans le passé et dans tous les pays dominés. D’un autre coté les sentiments insulaires se sont renforcés depuis 1997 et offrent un terrain propice aux manipulations de toutes sortes.
Car le combat politicien qui perd de vue les intérêts du pays et met en avant l’esprit partisan est encore vivace dans le pays. N’est-il pas inconcevable de constater que certaines organisations politiques, craignant à juste titre une vague pro-Sambi, n’hésitent pas à soutenir Mohamed Bacar quitte même à saboter les manifestations comoriennes réclamant l’extradition du Chef séparatiste de la France vers les Comores.
Il s’ensuit que ceux qui ont la charge de conduire les affaires de ce pays doivent bien mesurer la portée toutes les décisions qu’ils prennent dans un contexte aussi délicat.
L’Ile de Ndzuani ne se trouve pas dans une transition ordinaire qui permet une application des dispositions de la Loi Fondamentale de l’Ile. Comment éviter de tomber dans une « chasse aux sorcières » tout en veillant à ce que la transition ne donne pas un nouveau souffle aux séparatistes anjouannais ? Dans la liste des personnalités sanctionnées, diffusée dans le monde entier, certains sont arrêtés alors que d’autres sont promus !? Considérer la situation à Ndzuani comme exceptionnelle n’est pas un argument tiré par les cheveux.
Dans une telle situation, ou bien on tombe dans l’arbitraire de ceux qui sont portés par la vague de la victoire ou bien on imagine des voies plus adaptées.
Dans son discours d’ouverture de la 1ère session ordinaire 2008 du Parlement, un discours de haute tenue, un discours d’Homme d’Etat mû par un patriotisme éclairé et des fortes convictions démocratiques, le Président Said Dhoifir Bounou indique le chemin à suivre : un rapprochement sincère et effectif de l’Exécutif et du Législatif. Ce qui permettrait de mettre au point les lois adaptées à la période de transition exceptionnelle à Ndzuani, de respecter réellement les principes d’un véritable Etat de droit et d’ouvrir la voie à une véritable stabilité institutionnelle et prouverait au monde que la raison française aux Comores n’est que la loi du plus fort, la loi d’un grand pays, membre du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui peut se permettre de fouler au pieds les résolutions de l’ONU qui le dérangent.

Idriss 05/04/08

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