Les positions comoriennes rapportées dans la presse comorienne sur la 4ème session du Groupe de Travail de Haut Niveau tenue à Moroni du 10 au 12 décembre dernier soulèvent les pires inquiétudes. Une interrogation fondamentale s’impose : quelle est la stratégie comorienne sur la question de l’Ile comorienne de Mayotte ? Avons-nous notre propre point de vue ou subissons-nous les positions françaises ? Sous ce prisme, je voudrais exprimer mon avis sur trois questions.
Le GTHN est-il purement technique ? La réponse de l’ambassadeur de France aux Comores est claire c’est NON. Et c’est une lapalissade. Le traité préparé par le GTHN qui devrait être signé par les présidents des 2 pays, peut-t-il être purement technique ? La circulation des personnes entre les îles comoriennes est-elle une question technique ? Tout ce qui touche à Mayotte et à ses relations avec ses îles sœurs ne saurait être envisagé sous un angle purement technique ! En réalité c’est la France qui pousse en coulisse vers cette vision « technicienne » car c’est la meilleure façon pour elle d’imposer le fait accompli et de prouver au monde que dans les faits, les Comores ont accepté l’appartenance de Mayotte à la France.
Le GTHN, un cadre de négociations sans précédent qu’il faut préserver ! Certains au Ministère des Relations Extérieures (MIREX) s’y accrochent comme à une bouée de sauvetage. Quittes à refaire l’Histoire des relations comoro-françaises. On en arrive même à de l’auto flagellation : nous n’avons jamais bien défendu l’intégrité du pays. C’est un fait réel malheureusement utilisé ici pour masquer l’attitude extrémiste de la France qui n’a jamais rien concédé sur la question de Mayotte, qui refuse toute discussion sur les questions de fond, qui vise, par le biais du GTHN, à faire avaliser subrepticement ce qu’elle appelle « l’ancrage définitif de Mayotte dans la République Française »
« Rapprocher les maorais de leurs frères des autres îles », une thèse française rabâchée depuis 1976, repris par un MIREX apparemment désorienté. On fait semblant d’oublier que la « séparation » est une œuvre française ; que les maorais ne se sont pas éloignés de leurs frères des autres îles mais préfèrent un meilleur être économique, fut-il colonial ; qu’à Maore même, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent contre l’invasion française de l’île, contre les « mzunguland » qui confinent à l’apartheid, contre la marginalisation des maorais au profit d’immigrants français et réunionnais, contre le droit commun français déculturant, etc. Comme on peut l’imaginer ces voix sont étouffées mais elles gagneront en force au fil du temps et les français les entendront alors. Et puis comment des diplomates sachant ce qui se passe en Géorgie peuvent-ils se laisser embobiner par une propagande sur « les aspirations légitimes » de population d’une région, fut-elle une île ? Comment le pays qui n’a jamais donné la parole à des corses en lutte armée depuis des dizaines d’années, peut-il se prévaloir des sentiments des populations pour justifier l’injustifiable ?.
A mon humble avis, continuer le GTHN alors que la France poursuit son projet de consultation est un signal fort à la communauté internationale que l’on pourrait traduire ainsi : «nos déclarations contre la départementalisation de Mayotte ne sont que des simples gesticulations, en réalité nous nous plions face à la loi du plus fort ». Imaginer le Président français aux Comores, signant un traité avec le Président comorien, en janvier 2009 alors qu’en mars 2009 la France organise à Mayotte, une consultation, dépasse toutes les bornes du supportable. On comprend pourquoi le sens du discours de Sambi à l’ONU interpelle : s’agissait-il de simple poudre aux yeux des Comoriens ? La participation du Gouvernement à la célébration du 12 novembre 2008 et l’adhésion à l’important mémorandum remis à la France, des simples simagrées ? Le pays attend que le Président en personne monte au créneau comme il l’a fait lorsque il le fallait pour « sauver » Anjouan, qu’il lance une large mobilisation et secoue son MIREX !
Idriss (16/12/2008)
Le GTHN est-il purement technique ? La réponse de l’ambassadeur de France aux Comores est claire c’est NON. Et c’est une lapalissade. Le traité préparé par le GTHN qui devrait être signé par les présidents des 2 pays, peut-t-il être purement technique ? La circulation des personnes entre les îles comoriennes est-elle une question technique ? Tout ce qui touche à Mayotte et à ses relations avec ses îles sœurs ne saurait être envisagé sous un angle purement technique ! En réalité c’est la France qui pousse en coulisse vers cette vision « technicienne » car c’est la meilleure façon pour elle d’imposer le fait accompli et de prouver au monde que dans les faits, les Comores ont accepté l’appartenance de Mayotte à la France.
Le GTHN, un cadre de négociations sans précédent qu’il faut préserver ! Certains au Ministère des Relations Extérieures (MIREX) s’y accrochent comme à une bouée de sauvetage. Quittes à refaire l’Histoire des relations comoro-françaises. On en arrive même à de l’auto flagellation : nous n’avons jamais bien défendu l’intégrité du pays. C’est un fait réel malheureusement utilisé ici pour masquer l’attitude extrémiste de la France qui n’a jamais rien concédé sur la question de Mayotte, qui refuse toute discussion sur les questions de fond, qui vise, par le biais du GTHN, à faire avaliser subrepticement ce qu’elle appelle « l’ancrage définitif de Mayotte dans la République Française »
« Rapprocher les maorais de leurs frères des autres îles », une thèse française rabâchée depuis 1976, repris par un MIREX apparemment désorienté. On fait semblant d’oublier que la « séparation » est une œuvre française ; que les maorais ne se sont pas éloignés de leurs frères des autres îles mais préfèrent un meilleur être économique, fut-il colonial ; qu’à Maore même, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent contre l’invasion française de l’île, contre les « mzunguland » qui confinent à l’apartheid, contre la marginalisation des maorais au profit d’immigrants français et réunionnais, contre le droit commun français déculturant, etc. Comme on peut l’imaginer ces voix sont étouffées mais elles gagneront en force au fil du temps et les français les entendront alors. Et puis comment des diplomates sachant ce qui se passe en Géorgie peuvent-ils se laisser embobiner par une propagande sur « les aspirations légitimes » de population d’une région, fut-elle une île ? Comment le pays qui n’a jamais donné la parole à des corses en lutte armée depuis des dizaines d’années, peut-il se prévaloir des sentiments des populations pour justifier l’injustifiable ?.
A mon humble avis, continuer le GTHN alors que la France poursuit son projet de consultation est un signal fort à la communauté internationale que l’on pourrait traduire ainsi : «nos déclarations contre la départementalisation de Mayotte ne sont que des simples gesticulations, en réalité nous nous plions face à la loi du plus fort ». Imaginer le Président français aux Comores, signant un traité avec le Président comorien, en janvier 2009 alors qu’en mars 2009 la France organise à Mayotte, une consultation, dépasse toutes les bornes du supportable. On comprend pourquoi le sens du discours de Sambi à l’ONU interpelle : s’agissait-il de simple poudre aux yeux des Comoriens ? La participation du Gouvernement à la célébration du 12 novembre 2008 et l’adhésion à l’important mémorandum remis à la France, des simples simagrées ? Le pays attend que le Président en personne monte au créneau comme il l’a fait lorsque il le fallait pour « sauver » Anjouan, qu’il lance une large mobilisation et secoue son MIREX !
Idriss (16/12/2008)
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