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Manifester en masse le 29 mars

Même si les perspectives s'assombrissent, la situation n'est tout de même pas désespérée. Quelle que soit la suite, il est évident que Mayotte ne sera jamais définitivement française.
Malgré l'obstination de Sambi et de son ministre des relations extérieures, le Groupe de Travail de haut Niveau est mort consacrant la vanité de la démarche française visant à valider le fait accompli à Mayotte. Les buts principaux du GTHN sont tombés aux oubliettes, la visite de Sarkozy aux Comores au premier trimestre 2009 pour signer un traité d'amitié et de coopération Comores – France, la fameuse visite qui avait fait couler beaucoup d'encre est tout simplement rayée de l'actualité.
Et cette vive et large réprobation en France même que suscite la consultation française à Mayotte. S'il y avait des certitudes du coté d'Organisations comme Survie, les Verts, l'extrême gauche, etc. S'il y avait quelques attentes du coté de la gauche comme le PCF, etc. On pouvait difficilement imaginer la révolte du journal Marianne, symbole de la République Française. On aurait eu du mal à penser à des organisations locales comme celle d'une commune alsacienne qui a pris fermement position contre la consultation française. Quant à un Balladur émettant des doutes, cela dépasse l'entendement. Il faut dire que Dieu lui-même s'en est mêlé avec cette explosion soudaine de tout l'outre mer français qui part de revendications purement économiques, la misère nourrie par l'assistanat, pour s'étendre à des revendications identitaires; comme s'il fallait attirer la vigilance des Maorais pour qu'ils évitent l'aventure départementale.
A Mayotte même des secteurs osent s'exprimer contre la départementalisation. Et nous n'évoquons pas ces élus maorais qui ont compris avant les autres que la départementalisation engendrera trop de contraintes fiscales et sociétales, que les flux financiers France - Maore risquent de diminuer et qui travaillent en sous-mains. Non, il s'agit de ces ulemas qui sont entrés en campagne contre la consultation française. Il s'agit de ces jeunes Maorais désœuvrés qui prennent de plus en plus conscience de l'impasse de la colonisation. Il s'agit aussi de ces français de France qui n'ont pas renoncé aux valeurs humaines qui imposent le respect de certains principes dans les relations entre les pays et les peuples. Il s'agit enfin de ces vieux nationalistes comoriens vivant dans l'île comorienne qui poursuivent vaille que vaille, le combat libertaire.
Dans la partie indépendante du pays et dans la diaspora, la mobilisation réchauffe. Rien ne parvient vraiment à éclipser les préoccupations liées à la départementalisation de Mayotte. Le référendum constitutionnel a même été rejeté par la Cour Constitutionnelle et ne pourra vraisemblablement se tenir qu'en avril ou plus tard encore. Lors du dialogue inter comorien de la semaine dernière, une vague spontanée de protestation s'est soulevée contre la non prise en compte de la question de Mayotte et contre le discours d'ouverture du Président. Comment comprendre et tolérer qu'à trois semaines d'une consultation organisée dans une partie du pays, le Président s'adressant au gotha de la politique comorienne et à la communauté internationale présente à Moroni, moment solennel s'il en est, le Président zappe cette consultation, le Président ne prononce même pas une fois, le nom de cette île ? Eh bien Sambi l'a fait et un jour viendra où il faudra qu'il s'en explique.
Au total, il ressort que le pays dispose d'atouts qui nous aurait permis de faire échec à la consultation française. La capitulation honteuse de Sambi pèse donc lourd dans la balance.
Il n'en reste pas moins, que le 29 mars, le peuple comorien sera dans la rue pour dénoncer un vrai faux ami, pour montrer au monde que les Comores ne renonceront jamais et qu'ils finiront un jour ou l'autre à faire triompher leur droit imprescriptible à préserver leur intégrité territoriale.
Idriss (10/03/09)

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