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Du choix quasi unanime des maorais pour la départementalisation

Mayotte magazine n°10, mars-avril 2009 a recueilli dans le cadre d'un micro trottoir quelques opinions de mahorais sur la consultation du 29 mars.
SYNTHESE
Mayotte Magazine rend compte honnêtement dans son micro trottoir de la réalité. Il y a ceux et celles qui ne savent pas. La meilleure illustration une mama au marché de Mamudzu : "Je ne peux pas vous dire si oui ou non je veux la départementalisation parce que je ne sais pas ce que c'est…tout le monde veut la départementalisation, ça ne peut pas être quelque chose de mauvais". Il y a les fidèles au passé. "je vote oui tout d'abord par respect pour le oui de 1976, de nos ancêtres. Il y a les intéressés par les prestations. " si je vote oui c'est pour aller de l'avant. Pour des choses qui n'existent pas à Mayotte RMI, etc." on en arrive à loucher vers le statut européen de RUP comme ce cadre qui "est intimement convaincu que la France ne peut pas à elle seule réussir à financer les gros projets à Mayotte. Il y a ceux qui brandissent la misère comorienne comme une sorte d'épouvantail. "nous voyons comment vivent les îles voisines. Voulons nous vivre comme les îles Comores ou comme la Réunion ?..Ils ont choisi l'indépendance et ils se sacrifient dans les eaux mahoraises à la recherche d'une vie meilleure". En face, il y a ceux qui s'interrogent. Un commerçant: "j'ai peur d'une chose : nous sommes des musulmans". Un taximen considère que "Mayotte n'est pas prêt à devenir département.. qui aura envie d'aller travailler alors qu'il gagnera de l'argent à ne rien faire " d'autres évoquent "l'identité mahoraise qui ne tient qu'à un fil", se demandent si les "anciens" ont simplement combattu pour de "l'argent gratuit". Il y a ceux qui ont peur. "si on affiche être contre la départementalisation, on risque de se créer des ennemis." Puis il y a ceux qui osent dire non. Comme cette personne "qui a effectué des hautes études universitaires" qui affirme : "je refuse d'opter pour un DOM seulement pour opter pour un DOM. …les fameuses chatouilleuses qui ont combattu pour maintenir Mayotte au sein de la France avaient-elles intégré la notion de départementalisation. Ces femmes à l'origine revendiquaient le retour de leurs époux envoyés en travaux aux Comores. De revendication en revendication, elles ont du être manipulées quelque part; cette notion de département d'où sort-elle ? …"
Deux observations majeures s'imposent 1) personne n'a revendiqué sa francité et 2) l'unanimisme pro-départementale apparaît pour ce qu'elle est : une fiction, produit d'une terreur, toute voix discordante est taxée d'anti mahorais et insulte suprême de pro comorien; il y a aussi des exactions qui ne sont pas le fait de chatouilleuses mais de "sorodats" comme ceux du MPM en 1975; Albalad n°30 du 13 avril 2009 rapporte que des lettres de menaces anonymes ont été expédiées à des communistes maorais qui ont osé afficher leur opposition, des pneus de voiture auraient été crevés, etc. C'est cette tendance qui est à la base de cette "pensée unique" qui domine encore à Maore.
Comme peut s'en apercevoir, toute personne non passionnée, on est loin d'une "Mayotte française". Mais le meilleur est à venir avec le compte rendu que je vous prépare sur un "petit déjeuner" regroupant Mahamoud Azihary et Rivo dans Mayotte Hebdo n° 421 du 27/03/2009.
"Mayotte française" ce n'est qu'un leurre et rira bien qui rira le dernier.
Idriss 15/04/09().

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