Accéder au contenu principal

APPEL A UN LARGE RASSEMBLEMENT DES PATRIOTES ET DEMOCRATES COMORIENS

Le référendum initié par le Président Sambi sur des modifications de la Constitution offre (ou aurait du offrir) l’occasion de s’apesantir sur les problèmes institutionnels du pays. Ces derniers constituent, à notre avis, un des sous produits les plus nuisibles du séparatisme insulaire.
Le séparatisme mayottais n’a pas permis au pays d’accéder à l’indépendance dans l’unité et dans une ambiance relativement apaisée, condition indispensable à l’élaboration d’une Constitution équilibrée base d’un Etat stable. Le pays bascula dans les putsch et les Constitutions taillées sur mesures présidentielles.
Le séparatisme anjouanais mena le pays au bord de l’abîme. La Constitution de 2001 devait éviter l’éclatement du pays à un moment où le séparatisme anjouanais pouvait imposer ses désiderata. D’où le caractère fondamentalement séparatiste de la Constitution actuelle. Fédéraliste dans l’esprit, elle dériva vers une confédération, les Exécutifs des îles s’affirmant comme des Etats dans l’Etat.
La question institutionnelle principale, mais aussi politique et sociétale, réside donc dans le combat contre le séparatisme. Il faut le déraciner. Et malheureusement, malgré ses proclamations mielleuses, le Président Sambi n’en prend pas le chemin. Pire, on doit constater que sa proposition de réforme est viciée :
1. Le point de départ de la réforme de Sambi serait la victoire sur le séparatisme anjouanais. Or l’écrasement du rebelle Mohamed Bacar n’a pas conduit à l’écrasement du venin séparatiste dans le pays, et encore moins à Anjouan. Les principaux Chefs séparatistes ont fui et coulent des jours paisibles à l’étranger, menaçant même de revenir en force. Les dirigeants politiques de premier plan qui avaient rallié par cupidité le pouvoir séparatiste ont simplement passé quelques jours de prison. Il n’y a eu aucun procès retentissant, personne n’a eu à répondre de ses actes anti nationaux. On voit les premiers « Présidents de l’Etat d’Anjouan » se glorifier de leur passé sans être nullement inquiétés. De quelle victoire s’agit-il donc ?
2. Les modifications proposées ressemblent à du rafistolage. Suffit-il de changer des désignations pour modifier le fonctionnement des institutions ? Peut-on considérer la Constitution actuelle comme un cadre à améliorer ou faut-il en faire table rase pour en élaborer une nouvelle ?
3. La modification de la durée du mandat présidentiel, avec l’éventualité de prolonger le mandat de Sambi, est vecu par les mohéliens comme une sorte de provocation qui risque de replonger cette île dans une nouvelle forme de séparatisme
4. L’absence de respect des principes républicains soulèvent les pires inquiétudes. Que sont ces éléctions sur des listes datant de plus de 2 ans, listes toujours non affichées ? A analyser la campagne des partisans de Sambi, l’enjeu n’est pas précisé, on se contente de lapalissades du genre un micro pays de 4 présidents, etc.
Au total, loin de contribuer à l’apaisement et à la stabilité, ce qu’il faut bien appeler, la mascarade référendaire de Sambi, fait peser sur le pays des gros risques. Déjà, l’esprit partisan a pris le pas sur la raison, on assiste même à des affrontements violents avec des blessés graves. La victoire annoncée du OUI dans un contexte de vide institutionnel (fin du mandat des assemblées, Union comme île) fait craindre le pire et en face aucune perspective, mettant en avant les intérêts du pays, ne prend forme.
D’où l’initiative de cette conférence de presse du Comité pour un large rassemblement des patriotes et démocrates comoriens. Les circonstances imposent de lever la voix du pays. En l’état actuel de la situation :
§ Nous mettons en garde le Président Sambi contre la tentation de s’éterniser au pouvoir et l’invitons à respecter l’échéance de 2010.
§ Nous appelons le peuple à ne pas se rendre aux urnes, à rester chez eux. Le dimanche 17 mai doit devenir une journée ville morte dans tout le pays
§ Nous invitons tous ceux qui sont déterminés à apporter une contribution positive à l’émergence d’une force politique capable de porter les intérêts du pays et de constituer une véritable alternative aux divers pouvoirs qui se sont succédés à la tête du pays, à se joindre à nous.
GARDER L’ESPOIR DE BATIR UN PAYS DEMOCRATIQUE où IL FERA BON VIVRE
Pour le Comité
Idriss

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

EL MAAROUF : un chancre sur le visage du pays !

Ces derniers jours la grève à EL MAAROUF fait réagir et a conduit le Gouvernement à sanctionner un de ses piliers! Le fonds de la question bien évidemment sera maquillé. Il n'en restera pas moins comme ce fut toujours le cas que le "principal" hôpital du pays donnera une image fidèle de la réalité lamentable de notre pays. Et chaque comorien en porte sa part de responsabilité. D'abord les dirigeants qui se sont succédés à la tête du pays. Tous sans exception, ceux qui sont passés et ceux qui terminent leur mandat. La situation d'EL MAAROUF illustre leur incurie, leur irresponsabilité et les condamnent sans réserve. Et pourtant l'argent a coulé à flots ! Durant ces vingt dernières années les soutiens des partenaires bi et multilatéraux sont innombrables. Des beaux bâtiments entrain de tomber en ruines ! Les experts se sont bousculés au chevet d'EL MAAROUF. Rien, rien de rien ! On a eu droit comme il est d'usage, à ces fameux "séminaires-défoulemen

Des manuels d'histoire des Comores au service de la France

Un historien comorien a adressé au Comité Maore le courrier suivant. Il dénonce des falsifications de l'Histoire des Comores destinées à conforter les thèses française sur Mayotte française. Je le publie en intégralité Je vous écris pour vous mettre au courant ou vous rappeler qu'un manuel scolaire d'histoire pour les classes de 6e et 5e vient d'être édité pour application à la rentrée prochaine. L'aspect pédagogique laisse moins de place à la critique. Mais certains choix des documents frisent à la collaboration. Il y a en effet entre autres les titres de "Mayotte et les Comores", et "L'archipel aux sultans batailleurs". Les jeunes comoriens vont apprendre que Mayotte ne fait pas partie des Comores. "L'archipel aux sultans batailleurs" est un raccourci servant de justification à la colonisation française qui y a remis de l'ordre. En même temps c'est une abnégation de l'existence d'un Etat comorien avant

AZALI A L’ONU : ENTRE RIDICULE, HONTE ET REVOLTE

Il s’agit bien évidemment du discours d’Azali devant la 78 ème AG de l’ONU. Ridicule quand le président de l’Union Africaine (UA) joue à la « grenouille qui veut se faire aussi grosse que la vache » sous les applaudissements soutenus de son clan. S’attribuer un succès illusoire comme l’inclusion de l’UA dans le G20 relève de l’usurpation. Car il s’agit d’une revendication de longue date des Chefs d’Etat pro français comme Ouattara, Macky Sall, Talon, etc. Le G20 qui regroupe des pays intègre un continent !? L’immense Afrique avec ses 54 nations, ravalée au niveau d’un pays. Réduire la lame de fond qui secoue l’Afrique dite francophone à des simples « changements anticonstitutionnels » relève de la prestidigitation lorsque cette caractérisation provient d’Azali, un putschiste multi récidiviste qui s’apprête à commettre un holdup électoral. Réclamer « un multilatéralisme plus juste, … l’accompagnement des partenaires de la Communauté Internationale, … miser sur la réalisation de