Les législatives vont-elles calmer les inquiétudes sur la gestion du pays par le régime Sambi ? Vont-elles permettre au pays de sortir enfin des zones de turbulence et ouvrir la voie à une lutte résolue et intelligente contre la pauvreté ? Rien n’est moins sûr.
C’est tout le contraire. L’impression désagréable qui prédomine est celui d’un régime qui veut à tout prix garder son pouvoir et qui cherche à couvrir sa forfaiture par des élections bidon. La question est de savoir si le Président Sambi est derrière la machinerie ou s’il va la couvrir ou bien s’il va renouer avec le droit et rétablir de l’ordre dans la maison.
Il n’est en tout cas pas possible d’organiser des élections saines avant l’année prochaine. Les difficultés à surmonter sont immenses et de plusieurs ordres.
Il y a d’abord la modification du code électoral. Mal venue ! En l’absence d’un parlement, alors qu’on est impliqué dans la compétition électorale, que l’on se trouve à la veille de la compétition, comment peut-on raisonnablement changer les règles du jeu. La Cour Constitutionnelle n’aurait-elle pas été saisie ? Ne pouvait-elle pas s’élever contre pareille outrance aux usages. La droiture voudrait que l’on revienne à l’ancien code et que l’ordonnance soit annulée.
Vient ensuite le découpage électoral qui a entraîné des levées de bouclier. Il faut dire que les modifications intervenues sont trop grossières et témoignent d’une détermination du pouvoir à piper les cartes. L’honnêteté aurait exigé que l’on usât de critères objectifs : le nombre d’électeurs et sous ce prisme, Mitsamihuli – Mbude était largement prioritaire, d’autant plus qu’il s’agit de régions historiquement importantes.
Et puis comment organiser des législatives, élections fondamentales s’il en est, sans un travail transparent sur les listes électorales.
Il y a enfin un cercle vicieux juridique qui mérite de retenir l’attention. La Constitution commande l’harmonisation des élections des Exécutifs de l’Union et des Iles mais les députés n’ont pas le droit de modifier la durée des mandats du Président de l’Union ni des Gouverneurs ? Par ailleurs le Président de l’Union n’a pas le droit de nommer un Gouverneur !? Comment sortir de cet imbroglio ?
Si Sambi et les siens en font à leur tête, suivant leurs seules ambitions, ils pourront peut être l’emporter mais la légitimité du pouvoir prendra un sale coup et ce sera la porte ouverte à toute sorte d’aventure. Et il serait criminel de minimiser le danger séparatiste qui pourrait trouver alors à Ngazidja et Mwali beaucoup de grain à moudre. Miser sur la seule répression serait de la dangereuse myopie politique.
Le Président Sambi sera-t-il assez sage pour s’élever au dessus de la mêlée, prendre en compte les intérêts bien compris du pays ou se laissera-t-il emporté par la griserie du pouvoir ? Les prochains jours nous le diront si le pouvoir poursuit sa marche forcée vers les législatives ou s’il reporte les élections et recherche des voies d’apaisement.
Idriss 2009/10/06
C’est tout le contraire. L’impression désagréable qui prédomine est celui d’un régime qui veut à tout prix garder son pouvoir et qui cherche à couvrir sa forfaiture par des élections bidon. La question est de savoir si le Président Sambi est derrière la machinerie ou s’il va la couvrir ou bien s’il va renouer avec le droit et rétablir de l’ordre dans la maison.
Il n’est en tout cas pas possible d’organiser des élections saines avant l’année prochaine. Les difficultés à surmonter sont immenses et de plusieurs ordres.
Il y a d’abord la modification du code électoral. Mal venue ! En l’absence d’un parlement, alors qu’on est impliqué dans la compétition électorale, que l’on se trouve à la veille de la compétition, comment peut-on raisonnablement changer les règles du jeu. La Cour Constitutionnelle n’aurait-elle pas été saisie ? Ne pouvait-elle pas s’élever contre pareille outrance aux usages. La droiture voudrait que l’on revienne à l’ancien code et que l’ordonnance soit annulée.
Vient ensuite le découpage électoral qui a entraîné des levées de bouclier. Il faut dire que les modifications intervenues sont trop grossières et témoignent d’une détermination du pouvoir à piper les cartes. L’honnêteté aurait exigé que l’on usât de critères objectifs : le nombre d’électeurs et sous ce prisme, Mitsamihuli – Mbude était largement prioritaire, d’autant plus qu’il s’agit de régions historiquement importantes.
Et puis comment organiser des législatives, élections fondamentales s’il en est, sans un travail transparent sur les listes électorales.
Il y a enfin un cercle vicieux juridique qui mérite de retenir l’attention. La Constitution commande l’harmonisation des élections des Exécutifs de l’Union et des Iles mais les députés n’ont pas le droit de modifier la durée des mandats du Président de l’Union ni des Gouverneurs ? Par ailleurs le Président de l’Union n’a pas le droit de nommer un Gouverneur !? Comment sortir de cet imbroglio ?
Si Sambi et les siens en font à leur tête, suivant leurs seules ambitions, ils pourront peut être l’emporter mais la légitimité du pouvoir prendra un sale coup et ce sera la porte ouverte à toute sorte d’aventure. Et il serait criminel de minimiser le danger séparatiste qui pourrait trouver alors à Ngazidja et Mwali beaucoup de grain à moudre. Miser sur la seule répression serait de la dangereuse myopie politique.
Le Président Sambi sera-t-il assez sage pour s’élever au dessus de la mêlée, prendre en compte les intérêts bien compris du pays ou se laissera-t-il emporté par la griserie du pouvoir ? Les prochains jours nous le diront si le pouvoir poursuit sa marche forcée vers les législatives ou s’il reporte les élections et recherche des voies d’apaisement.
Idriss 2009/10/06
Commentaires
C'est bien les contre pouvoir mdjdjengo et aujourd'hui les gouverneurs bidons qui bloquent mais bon il est peut être tôt pour en parler on verra ça demain. time will tell disent les anglais