Le pays sort d'un mois agité par le mouvement des étudiants et lycéens. Les deuxièmes assises de l'université des Comores font encore la une de l'actualité. La reprise des cours dans les lycées et facultés se fait à reculons. En somme rien de bien nouveau sous le ciel comorien. Pas de perspectives tangibles de sortie de crise de l'enseignement.
En plus des revendications purement salariales dont nous ont habitué les syndicats enseignants, il a été question cette fois-ci du "statut de l'enseignant". Question cardinale s'il en est. Malheureusement, les conséquences financières seules semblent préoccuper les acteurs du domaine. Le cycle des grèves n'est donc pas rompu. Les séminaires sur "l'enseignement pas les capacités", sur "l'introduction du comorien à l'école" et tutti quanti apaiseront certaines consciences, permettront aux spécialistes de se faire du beurre et le cancer qui ronge l'enseignement poursuivra ses ravages avec ses agitations épisodiques, cris d'alarme vain qui se perdent dans un pessimisme ambiant.
Et pourtant, le "statut de l'enseignant" pourrait ouvrir une brèche. Car il devrait permettre la professionnalisation de l'enseignement. Curieusement chez nous tout le monde peut être enseignant. Au mieux, il suffit d'avoir un diplôme universitaire, au pire il suffit de s'acoquiner avec un ministre de l'enseignement ou un Directeur d'école privée. Un ancien ministre "mdjidjengo", spécialiste du verbe, enseignant de son état, se gargarisait d'avoir ouvert des écoles dans beaucoup de village et d'y avoir placé des instituteurs au rabais. Un crime contre notre pays ! A cet "enseignant - politicien", il faut rappeler qu'enseigner est un métier !
Si tous les enseignants étaient des professionnels, nombre d'établissements privés fermeraient leurs portes et n'entretiendraient pas cette atmosphère délétère qui pollue la jeunesse.
Si tous les enseignants étaient des professionnels, l'enseignement, depuis le primaire jusqu'à l'université ne tomberait pas aussi bas.
Et le nerf de la guerre me direz-vous ? Car pour professionnaliser l'enseignement, il faut des compétences mais aussi des sous pour payer conséquemment les professeurs. Il faudrait évidement accroître la part du budget de l'Etat consacré à l'éducation mais le plus important me paraît être une bonne gestion des moyens disponibles. Et là, force est de s'interroger sur le bon sens de nos politiques et de nos administrateurs. Le pays a-t-il les moyens d'assurer un enseignement de qualité à plusieurs milliers d'étudiants, de lycéens et de collégiens, dont le nombre s'accroît chaque année ? La population scolaire croît de façon exponentielle et les moyens sont loin de suivre! Avons-nous une politique de l'éducation ? A mon humble avis, il serait plus raisonnable de miser sur la qualité et non sur la quantité des formés. Il faudrait assurer un bon niveau de base à tous, relever progressivement ce niveau chaque fois que les ressources le permettent mais dans la situation présente, il vaut mieux opter pour une sélection par concours, donner les moyens aux meilleurs d'aller le plus loin possible, assurer aux autres un minimum qui leur permettent de se faire une place dans la société. L'avenir du pays en dépend. N'est ce pas dans cette direction que devrait porter l'effort principal. Qu'en pensent les spécialistes de l'aide au développement !?
Idriss (23/02/2010)
En plus des revendications purement salariales dont nous ont habitué les syndicats enseignants, il a été question cette fois-ci du "statut de l'enseignant". Question cardinale s'il en est. Malheureusement, les conséquences financières seules semblent préoccuper les acteurs du domaine. Le cycle des grèves n'est donc pas rompu. Les séminaires sur "l'enseignement pas les capacités", sur "l'introduction du comorien à l'école" et tutti quanti apaiseront certaines consciences, permettront aux spécialistes de se faire du beurre et le cancer qui ronge l'enseignement poursuivra ses ravages avec ses agitations épisodiques, cris d'alarme vain qui se perdent dans un pessimisme ambiant.
Et pourtant, le "statut de l'enseignant" pourrait ouvrir une brèche. Car il devrait permettre la professionnalisation de l'enseignement. Curieusement chez nous tout le monde peut être enseignant. Au mieux, il suffit d'avoir un diplôme universitaire, au pire il suffit de s'acoquiner avec un ministre de l'enseignement ou un Directeur d'école privée. Un ancien ministre "mdjidjengo", spécialiste du verbe, enseignant de son état, se gargarisait d'avoir ouvert des écoles dans beaucoup de village et d'y avoir placé des instituteurs au rabais. Un crime contre notre pays ! A cet "enseignant - politicien", il faut rappeler qu'enseigner est un métier !
Si tous les enseignants étaient des professionnels, nombre d'établissements privés fermeraient leurs portes et n'entretiendraient pas cette atmosphère délétère qui pollue la jeunesse.
Si tous les enseignants étaient des professionnels, l'enseignement, depuis le primaire jusqu'à l'université ne tomberait pas aussi bas.
Et le nerf de la guerre me direz-vous ? Car pour professionnaliser l'enseignement, il faut des compétences mais aussi des sous pour payer conséquemment les professeurs. Il faudrait évidement accroître la part du budget de l'Etat consacré à l'éducation mais le plus important me paraît être une bonne gestion des moyens disponibles. Et là, force est de s'interroger sur le bon sens de nos politiques et de nos administrateurs. Le pays a-t-il les moyens d'assurer un enseignement de qualité à plusieurs milliers d'étudiants, de lycéens et de collégiens, dont le nombre s'accroît chaque année ? La population scolaire croît de façon exponentielle et les moyens sont loin de suivre! Avons-nous une politique de l'éducation ? A mon humble avis, il serait plus raisonnable de miser sur la qualité et non sur la quantité des formés. Il faudrait assurer un bon niveau de base à tous, relever progressivement ce niveau chaque fois que les ressources le permettent mais dans la situation présente, il vaut mieux opter pour une sélection par concours, donner les moyens aux meilleurs d'aller le plus loin possible, assurer aux autres un minimum qui leur permettent de se faire une place dans la société. L'avenir du pays en dépend. N'est ce pas dans cette direction que devrait porter l'effort principal. Qu'en pensent les spécialistes de l'aide au développement !?
Idriss (23/02/2010)
Commentaires
Nous connaissons nos moyens, nous connaissons nos faiblesses structurelles, nous connaissons les effectifs de nos écoles et pouvons prévoir leur évolution, pourquoi sommes-nous incapables d'avoir une politique d'éducation adaptée à nos réalités? Une politique où on se fixerait des objectifs permettant à long terme de sortir le système éducatif de l'abîme où il s'enfonce chaque année un peu plus!