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Question de Mayotte « UN ETAT DEUX ADMINISTRATIONS »

La question de l’Ile comorienne de Mayotte s’est heureusement imposée dans le débat électoral.
Après la « sortie » de Mzimba qui a suscité un tollé général, le candidat Bianriffi, a eu du mal à cacher ses divergences avec son colistier.
Interviewé par HZK-LA GAZETTE DES COMORES, le candidat Abdou Djabir s’est aussi exprimé. Quand il parle de son amour pour les maorais, on s’aperçoit avec regret qu’il considère Mayotte comme une terre étrangère. Quoiqu’en termes plus mesurés, il rejoint quant au fond Mzimba dans les thèses qui rejettent la revendication pour faire primer la position des maorais comme voie de sortie.
Une opinion qui arbore le drapeau du pragmatisme pour cacher un ralliement avec armes et bagages au camp français. Car et il importe de bien le mettre en relief : le seul argument « crédible » des français se résume en une thèse : les maorais ne veulent pas réintégrer l’Etat comorien.
Depuis les années 1995, L’Etat français a mis les bouchées double en termes d’infrastructures, d’allocations diverses pour « ancrer » Mayotte dans la France. De l’autre côté, rien n’a été ménagé pour déstabiliser une Union des Comores pilotée par des équipes choisies à bon escient pour leur faible sentiment national, leur rapacité face aux deniers publiques, leur incurie, etc. On comprend dès lors que le simple bon sens conduit les maorais à ne pas vouloir entendre parler de ce pays dont la descente aux enfers, programmée par une puissance qui a fait ses preuves, rend la vie des simples gens de plus en plus difficile. Cela ne signifie pas que les maorais renoncent à leur comorianité ! Pas du tout, regardez-les défendre avec becs et ongles leur culture, leur langue, leur religion, etc. Non ce sentiment « anti-comorien » sur lequel surfe la propagande française s’observe sous d’autres formes dans les autres îles. Est-il loin le temps où le rattachisme à la France occupait les devants de la scène à Ndzuwani ? Pour échapper à la misère ambiante nombre de Comoriens opteraient pour n’importe quoi. Les regards sont principalement tournés vers l’extérieur, prêts à tout pour quitter le pays. Y a-t-il un pays au monde ayant le même pourcentage de population émigrée ? Cela ne signifie nullement une absence d’amour du pays, une absence de patriotisme. Non ! Cela traduit plutôt le découragement, l’absence de perspectives, le ras-le-bol face à une classe politique défaillante à tout point de vue, le dégoût face à ces « pseudo patriotes » qui se révèlent plus voraces encore.
Il faut donc que les équipes candidates aux présidentielles clarifient leurs orientations, qu’elles disent la politique qu’elles mettront en œuvre pour amener la France à restituer l’île comorienne de Mayotte.
Après bien des péripéties, des débats dans tous les sens, l’idée « UN ETAT DEUX ADMINISTRATIONS », formulée devant le monde entier par le Chef de l’Etat comorien a séduit et s’impose comme la proposition comorienne de règlement de la question de l’Ile comorienne de Mayotte.
Jusqu’ici la France la considèrerait en privé comme loufoque, officiellement elle ne s’est pas vraiment exprimée. Il ressort qu’elle éprouve une gêne certaine face à cette proposition si raisonnable qui met à nu son obstination insensé, un extrémisme indigne d’un grand pays membre du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Certains patriotes rechignent pourtant face à cette proposition, considérant la similitude avec le règlement de la question de Hong Kong comme grossière. Les situations sont bien évidement différentes à tout point de vue, mais pourquoi ne pas s’inspirer de l’expérience de ceux qui réussissent ? Les chinois devaient rassurer leurs compatriotes hongkongais qui craignaient le socialisme, nous devons rassurer nos compatriotes maorais qui craignent la misère, la déliquescence de l’Etat comorien, etc. Dans les deux cas, il faut ouvrir une période intérimaire pour permettre une vraie réconciliation, des retrouvailles entre frères et sœurs séparés depuis longtemps. Si la proposition chinoise marquait la fin d’un bail, nous, nous commençons, nous nous dotons d’une arme pour donner consistance à notre revendication, ce faisant nous mettons les français le dos au mur.
L’autre critique concerne la manière de procéder. Le Chef de l’Etat comorien l’a bien explicité. Une fois que la France aura reconnu la vocation de Mayotte à réintégrer l’Etat comorien, toutes les portes seront ouvertes. Des négociations seront engagées entre toutes les parties, y compris bien sûr des représentants de Mayotte, il faudra définir une période de transition durant laquelle l’île comorienne de Mayotte sera administrée d’une façon particulière, une administration provisoire à laquelle la France participera pour garantir les acquis sociaux des maorais. C’est le sens des « DEUX ADMINISTRATIONS », une, indépendante pour les trois îles et une conjointe, comoro-française à Mayotte, une concession importante mais nécessaire à des retrouvailles pacifiques et harmonieuses.
La proposition « UN ETAT, DEUX ADMINISTRATIONS » est devenue celle du pays tout entier, elle n’appartient à personne. Elle a été formulée par le Président Sambi au nom du pays, pas au nom d’une tendance politique.
Il est du devoir des candidats de se prononcer face à cette proposition. Il est du devoir des journalistes comoriens de pousser dans leurs interviews, les candidats à prendre clairement position. L’enjeu est de taille. Il y va du devenir du pays. Il n’est plus possible d’élire une équipe en ignorant ses vues sur Mayotte.
En tout cas, ceux qui savent bien observer les choses, notent une montée significative du sentiment national comorien. Un jour viendra où notre peuple dira à son tour qu’il est débout et qu’aucun pays ne pourra plus le remettre à genoux.
Idriss (14/10/2010)

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