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REVOLUTIONNER LA FOP

On peut se réjouir de voir le Président Ikililou insister sur la réforme de l’administration publique. La nouvelle direction du pays semble avoir compris que c’est par là qu’il faut commencer car sans une FOP opérationnelle, efficace, il n’y a pas d’Etat et le pays voguera tel un navire sans moteur ni voile ni rames. Il faut donc changer profondément et radicalement l’état lamentable de la FOP comorienne pour ouvrir des perspectives au pays.

Un travail pédagogique d’envergure s’impose pour amener le peuple à comprendre qu’elle doit changer de vision de la FOP, qu’il faut renverser les valeurs, qu’il ne faut plus intervenir pour du recrutement clientéliste, qu’il ne faut plus soutenir les enfants du village coupable de vol de des deniers publics. Le legs Historique pèse lourd, il faut s’en débarrasser pour avancer. A l’époque coloniale, l’administration était perçue comme un corps étranger ; la chose publique c’était seulement ce qui appartenait au village. Par la suite la FOP apparut comme réservée aux élites qui en tiraient prestige et enrichissement. Avec l’indépendance la situation empira. L’Etat, en abandonnant ses missions, s’éloigna des simples gens et apparut de plus en plus comme un terrain d’affrontements entre clans cherchant à profiter du pouvoir, à s’enrichir. La corruption et le clientélisme se généralisèrent. La gravité de la situation a petit à petit produit un éveil de la conscience. Et l’on commença à parler de réformes, de fonctionnaires fantômes et les plans se multiplièrent en vain.

Malheureusement on s’est toujours appuyé sur le cadre organique et on a multiplié les échecs. Il n’est pas possible d’éradiquer un mal profond par un artifice procédural. Ce n’est pas une définition à priori des postes de travail qui va empêcher les tripatouillages, au contraire, il suffit de bien maîtriser le système pour le contourner, jusqu’à faire percevoir des salaires à des morts. Il faut bâtir une FOP à nous, à partir de nos besoins et de nos contraintes. Toute solution à n’importe quelle question doit être enracinée dans la réalité vivante et singulière de notre pays. Bien sûr, il faut s’inspirer des expériences des autres mais personne, quelle que soit son expertise, ne peut se substituer à nous. Les experts doivent nous servir, se mettre à notre service et non apporter des solutions toutes faites, des solutions passe-partout conçues ailleurs sans nous.
Le Gouvernement peut et doit s’appuyer sur une expertise nationale pour bâtir une FOP nouvelle, unique (si un Gouvernorat ou une mairie a besoin de personnel, libre à lui de recruter des agents sur ses propres deniers et suivant ses propres critères tandis que les procédures de recrutement des fonctionnaires d’Etat (qui peuvent être affectés dans des gouvernorats) doivent être limpides et connus de tous). Il faut un travail d’élaboration qui part des missions à accomplir pour définir les contours des départements et services et spécifier les postes de travail, en tenant compte des contraintes financières. Il faudrait que ceux qui recrutent soient ceux qui paient. Il est possible d’informatiser toute l’administration, de mutualiser des ressources (parc automobile, impression de documents, Direction des systèmes d’information, etc.). Des voies existent.

Enfin, il faut trouver une sortie originale de la situation actuelle du style après la définition des postes de travail, organiser des concours internes pour recruter et mettre en place pour ceux qui doivent partir, un système d’appui à investir pour créer de micro et petite entreprise (MPE). Pas de pécule comme cela fut pratiqué, non, il faut un plan de création de MPE sur la base de projets présentés par les partants.

Penser par nous même pour trouver des solutions à nos problèmes ; aider à développer les ressources humaines nationales et à l’émergence d’unité professionnelle de haut niveau dans les différents domaines, tel est la clé de voûte du développement du pays.
Idriss 04/06/2011

Commentaires

COMORES a dit…
COMORES / France : JUSQU’OU CELA VA-T-IL ALLER ?

Par ABDOU MHOUMADI

Le Gouvernement français ne s’est pas contenté d’imposer son occupation de notre territoire et d’en chasser ses habitants. La violence verbale de l’ambassadeur de France à Moroni et l’humiliation faite à nos dirigeants par ce fonctionnaire étranger dans le pays qui l’accueille et le protège marque une phase nouvelle dans les relations entre nos deux pays.
Comment comprendre qu’une mesure aussi simple de sécurité à nos frontières nous vaut cette avalanche de boue et d’insultes de la part d’un simple fonctionnaire étranger?
Comment tolérer que les premiers visés par l’interdiction de sortie, nos dirigeants actuels (Nourdine Bourhane et Fouad Mohadji vice-présidents actuels et ministres sont les initiateurs de l’accord : Ndlr) sont les premiers à jeter aux chiens l’honneur et la dignité de la nation en signant le document de la honte de M. Hallade?
Dans ce pays reconnu de tous pour son hospitalité et sa tolérance, ceux qui s’en prennent à sa dignité en ont été chassés pour moins que ça. Bien sur ce n’étaient ni les mêmes autorités ni sous le même régime.
Nos voisins et amis de Tanzanie nous ont montré il ya longtemps la voie à suivre. En 1973 lorsque le Ministre français des affaires étrangères de l’époque Louis De Guirengo menaça d’annuler sa visite parce que le Gouvernement tanzanien évoqua la décolonisation des Comores, les autorités de Tanzanie l’ont hué et lui ont lancé l’inoubliable et fameux slogan «Au revoir Monsieur le Ministre ». La visite de Mr De Guirengo pris fin sur le champ. A l’époque nous n’avions ni République ni Etat mais tout simplement un conseil de Gouvernement dirigé par Ahmed Abdallah
Devons-nous laisser aux autres le soin de laver notre honte? Vous êtes nombreux et partout à ressentir l’agression de la France et l’affront de son ambassadeur contre notre pays et contre toute la nation.
Vous êtes dans les villes et dans les campagnes; dans les écoles et les universités; dans les hôpitaux, et les ministères, dans les Assemblées et les palais de justice ; dans les médias et les entreprises .Une nation « est une âme et un principe spirituel » disait Ernest Renan. Une nation ne peut avoir de sens que si la volonté de vivre ensemble se conjugue avec la volonté de défendre l’héritage commun reçu de ceux qui ont défendu la dignité de son peuple.
Il est temps de fédérer nos volontés partout où nous nous trouvons, de briser le joug colonial, de promouvoir à la tète de notre pays des dirigeants dont le souci ne sera plus de ramper devant l’ennemi pour obtenir des visas de tourisme.
Nous devons bâtir ensemble le parti d’envergure nationale capable de sortir la tête du pays hors de l’eau et de le placer sur l’orbite du vrai développement

Source : mKomori (la voix des patriotes comoriens)
n° 1 du mois de mai 2011

Participez à la création du nouveau parti du peuple comorien en contactant : mhoumadiabdou@yahoo.fr


Publié par http://wongo.skyrock.com/

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