Le Président IKILILOU prône un dialogue direct avec les frères maorais pour surmonter les méfiances, réconcilier les cœurs afin d’avancer dans la voie de la résolution de la question de l’île comorienne de Mayotte. Et bien évidement, cela suscite bien de commentaires, chacun tentant de tirer la couverture à soi.
Il y a d’abord la France officielle qui chante sur tous les toits qu’elle se maintient à Mayotte par la seule volonté des maorais. Elle cherche donc à utiliser le dialogue d’Ikililou. Elle salue l’ouverture mais va l’empêcher ou la saborder comme elle l’a toujours fait et elle s’appuiera sur cet échec pour tenter de prouver au monde qu’elle a raison contre l’Histoire, la Géographie et les résolutions de la communauté internationale. Et dans cette lancée, ses serviteurs zélés applaudissent et veulent faire croire qu’Ikililou a rompu avec la proposition « un état deux administrations » et avec le combat diplomatique.
On trouve aussi des Comoriens, au passé chargé sur cette question de Mayotte, qui croient pouvoir se dédouaner à peu de frais en faisant croire qu’ils ont eu raison avant la lettre. Ils vont même jusqu’à chanter leur « pragmatisme » en glosant sur le combat d’un petit pays pauvre face à un pays puissant, etc.
Malheureusement certains patriotes tombent dans le piège des français et de leurs affidés. Ils font l’analogie avec le dialogue de ceux qui ont opté pour la capitulation, l’acceptation du fait accompli français à Mayotte. Ils en arrivent même à dénoncer précipitamment Ikililou comme s’ils voulaient le pousser dans le camp des pros français. Une faute stratégique incontestable !
Certains commentaires ironisent sur une « vieille idée nouvelle ». Cela fait 36 ans que tous les Comoriens prônent le dialogue, personne n’a opté pour la violence, au contraire. Depuis la « guerre de salive » d’Ahmed Abdallah Abdérémane en 1975 jusqu’à la proposition « un Etat deux administrations » du Président Sambi tout récemment en passant par le « dialogue tripartite » de Papa Djo, c’est le dialogue avec l’Etat français qui est mis en avant. Ikililou introduit une nuance de taille : pour la première fois, les maorais sont directement interpellés, ils sont invités à prendre leurs responsabilités historiques. C’est aussi une façon de s’adresser aux maorais partisans de l’unité du pays, aux maorais de plus en plus nombreux qui sont choqués par l’application d’un droit commun français à dix mille lieux de leur culture, de leur sens du droit, de leur religion, etc. Ces maorais doivent se faire entendre et pousser au dialogue fraternel.
Bien évidemment tout n’est pas rose. Il convient d’être vigilant. Pour dialoguer, il faut être deux. Or la France et la plupart des partis politiques maorais ne veulent pas parler de la question de fond : la décolonisation inachevée de l’Archipel des Comores. Le Président Comorien piétinerait la Constitution du pays s’il acceptait d’avaliser la départementalisation de Mayotte en acceptant un dialogue qui mettrait Mayotte et la Réunion au même niveau ; s’il donnait l’aval aux sportifs comorien de participer à des compétitions internationales où les Comores affronteraient Mayotte. Il faut veiller à ne rien faire qui puisse faire croire au monde que l’Union des Comores serait composé de 3 îles ni que Mayotte n’est pas partie intégrante de l’Union des Comores.
La réalité de la position du nouveau Président se mesurera vraiment à travers deux grandes questions. Il s’agit d’abord des jeux des Iles de l’Océan Indien. Notre pays va-t-il agir comme si la départementalisation n’a pas eu lieu ? La France va-t-elle accepter que les maorais participent aux jeux sous l’ancien statut ? Ou bien les nouvelles autorités vont-elles demander la suspension de la participation de Mayotte aux jeux des Iles et à toutes les institutions (Chambre de Commerce, etc.) de la Commission de l’Océan Indien ? Vient ensuite la prochaine Assemblée Générale de l’ONU qui commencera fin septembre 2011. La nouvelle diplomatie comorienne va-t-elle s’activer pour obtenir une dénonciation ferme et vigoureuse de la départementalisation de Mayotte ou va-t-elle tergiverser et se dévaloriser comme lors du dernier sommet de l’Union Africaine. En tout cas « 9 n’est pas loin de 10 » dit l’adage comorien.
Idriss 11/07/2011
Il y a d’abord la France officielle qui chante sur tous les toits qu’elle se maintient à Mayotte par la seule volonté des maorais. Elle cherche donc à utiliser le dialogue d’Ikililou. Elle salue l’ouverture mais va l’empêcher ou la saborder comme elle l’a toujours fait et elle s’appuiera sur cet échec pour tenter de prouver au monde qu’elle a raison contre l’Histoire, la Géographie et les résolutions de la communauté internationale. Et dans cette lancée, ses serviteurs zélés applaudissent et veulent faire croire qu’Ikililou a rompu avec la proposition « un état deux administrations » et avec le combat diplomatique.
On trouve aussi des Comoriens, au passé chargé sur cette question de Mayotte, qui croient pouvoir se dédouaner à peu de frais en faisant croire qu’ils ont eu raison avant la lettre. Ils vont même jusqu’à chanter leur « pragmatisme » en glosant sur le combat d’un petit pays pauvre face à un pays puissant, etc.
Malheureusement certains patriotes tombent dans le piège des français et de leurs affidés. Ils font l’analogie avec le dialogue de ceux qui ont opté pour la capitulation, l’acceptation du fait accompli français à Mayotte. Ils en arrivent même à dénoncer précipitamment Ikililou comme s’ils voulaient le pousser dans le camp des pros français. Une faute stratégique incontestable !
Certains commentaires ironisent sur une « vieille idée nouvelle ». Cela fait 36 ans que tous les Comoriens prônent le dialogue, personne n’a opté pour la violence, au contraire. Depuis la « guerre de salive » d’Ahmed Abdallah Abdérémane en 1975 jusqu’à la proposition « un Etat deux administrations » du Président Sambi tout récemment en passant par le « dialogue tripartite » de Papa Djo, c’est le dialogue avec l’Etat français qui est mis en avant. Ikililou introduit une nuance de taille : pour la première fois, les maorais sont directement interpellés, ils sont invités à prendre leurs responsabilités historiques. C’est aussi une façon de s’adresser aux maorais partisans de l’unité du pays, aux maorais de plus en plus nombreux qui sont choqués par l’application d’un droit commun français à dix mille lieux de leur culture, de leur sens du droit, de leur religion, etc. Ces maorais doivent se faire entendre et pousser au dialogue fraternel.
Bien évidemment tout n’est pas rose. Il convient d’être vigilant. Pour dialoguer, il faut être deux. Or la France et la plupart des partis politiques maorais ne veulent pas parler de la question de fond : la décolonisation inachevée de l’Archipel des Comores. Le Président Comorien piétinerait la Constitution du pays s’il acceptait d’avaliser la départementalisation de Mayotte en acceptant un dialogue qui mettrait Mayotte et la Réunion au même niveau ; s’il donnait l’aval aux sportifs comorien de participer à des compétitions internationales où les Comores affronteraient Mayotte. Il faut veiller à ne rien faire qui puisse faire croire au monde que l’Union des Comores serait composé de 3 îles ni que Mayotte n’est pas partie intégrante de l’Union des Comores.
La réalité de la position du nouveau Président se mesurera vraiment à travers deux grandes questions. Il s’agit d’abord des jeux des Iles de l’Océan Indien. Notre pays va-t-il agir comme si la départementalisation n’a pas eu lieu ? La France va-t-elle accepter que les maorais participent aux jeux sous l’ancien statut ? Ou bien les nouvelles autorités vont-elles demander la suspension de la participation de Mayotte aux jeux des Iles et à toutes les institutions (Chambre de Commerce, etc.) de la Commission de l’Océan Indien ? Vient ensuite la prochaine Assemblée Générale de l’ONU qui commencera fin septembre 2011. La nouvelle diplomatie comorienne va-t-elle s’activer pour obtenir une dénonciation ferme et vigoureuse de la départementalisation de Mayotte ou va-t-elle tergiverser et se dévaloriser comme lors du dernier sommet de l’Union Africaine. En tout cas « 9 n’est pas loin de 10 » dit l’adage comorien.
Idriss 11/07/2011
Commentaires
Le nouvel ambassadeur tentera, comme ses prédécesseurs, de trouver une nouvelle dénomination de sa structure de discussions bilatérales, après les fiascos de la partie comorienne avec la Commission mixte et le Groupe de travail de haut niveau. L'objectif est de réussir l'admission de Mayotte en région ultrapériphérique, tout en gardant l'espoir de trouver, un jour aux Comores, des interlocuteurs qui ratifieront un accord qui mettra définitivement en sourdine la revendication de notre souveraineté sur Mayotte.
Le nouvel ambassadeur de France aux Comores, Philippe Lacoste, prendra son poste officiellement après la présentation de ses lettres de créances auprès du président de l'Union des Comores. (suite)
Ahmed Ali Amir
Source : Al-watwan N° 1788 du mardi 19 juillet 2011
Le nouvel ambassadeur tentera, comme ses prédécesseurs, de trouver une nouvelle dénomination de sa structure de discussions bilatérales, après les fiascos de la partie comorienne avec la Commission mixte et le Groupe de travail de haut niveau. L'objectif est de réussir l'admission de Mayotte en région ultrapériphérique, tout en gardant l'espoir de trouver, un jour aux Comores, des interlocuteurs qui ratifieront un accord qui mettra définitivement en sourdine la revendication de notre souveraineté sur Mayotte.
Ahmed Ali Amir
Source : Al-watwan N° 1788 du mardi 19 juillet 2011
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