Naufrage du MADJIRIHA. Plus de 60 morts, un nouveau drame qui endeuille le peuple comorien et qui montre encore, s’il en était besoin, les extrémités auxquelles conduit l’irresponsabilité généralisée qui règne dans le pays. L’histoire semble se répéter à l’infini, que ce soi pour le SAMSON, pour le MOUBARAK, pour YEMENIA ou les innombrables accidents de la route. Emoi général, agitation des gouvernants, déclarations salutaires et puis rien. Tout est fait pour ne pas faire la lumière des catastrophes qui frappent, jamais de procès. Les familles éplorées pleurent jusqu’à ce que le train-train quotidien prenne le dessus. Même les comités de soutien, à l’exemple de ceux du SAMSON, finissent par rendre les armes face à l’obstruction et à l’incurie de l’Etat comorien.
La sécurité des personnes et des biens soulèvent les pires inquiétudes. Qui contrôle quoi ? Depuis les voitures, parées de leur fiche technique mais qui circulent sans freins, parfois sans feux avant ni arrière jusqu’aux vols domestiques de nos compagnies aériennes et le transport maritime régional ? Depuis les affrontements entre personnes jusqu’aux incendies criminelles et aux assassinats non élucidés ? Il suffit d’avoir à porter plainte à la gendarmerie pour mesurer la gravité de la situation : si vous ne désignez pas le coupable, voire même si vous ne l’amenez pas au poste, vous serez déboutez. Et que dire des kwasa-kwasa dans le bras de mer Ndzuani-Maore ? On parle de dix milles Comoriens morts ou disparus, victimes du visa Balladur ; ces crimes contre l’Humanité qui laissent impassibles nos gouvernants.
Peut-on continuer encore à se contenter de « NDIZO MGU YANDZAO ». Ne faudrait-il pas que nos chefs religieux éclairent le peuple sur cet enseignement qui ne doit pas conduire au fatalisme ni à la passivité.
Les peuples n’ont que ce qu’ils méritent. Ils ont des dirigeants à leur image et ils ne récoltent que ce qu’ils sèment. Bien sûr les responsabilités ne sont pas les mêmes pour tous. L’intelligentsia comorien, bardé de ses « miharumwa » occupe le premier rang et comme l’a si bien souligné avec le talent qui le caractérise, Swef ElBadawi, « RIPVWAYA ZERO ».
Reste les simples gens. N’est-il pas temps pour les victimes de l’irresponsabilité collective, ceux qui périssent dans ces boutres pourris, de descendre dans la rue pour demander des comptes à l’instar des révolutions arabes ? Un jour viendra où ils le feront et que ceux d’en haut se le disent !
Idriss (10/08/2011)
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