Le poids du FMI chez nous est immense. Quand ses « experts » débarquent, c’est le branle-bas de combat dans l’administration. Les innombrables sigles qu’il « crée », PAS, DSRP, PPTE, … sont érigés en marques de compétence. Le diktat aujourd’hui c’est le fameux « point d’achèvement » pour voir, nous assure-t-on, la suppression de la dette du pays.
La démarche du FMI a pourtant fait ses preuves. Exemple « En 2009, les pouvoirs publics des pays en développement avaient remboursé l’équivalent de 98 fois ce qu’ils devaient en 1970. Entre temps leur dette avait été multiplié par 32 » (in Monde diplomatique juillet 2011, article faut-il payer la dette).
La démarche fondée sur des pseudos équilibres macro-économiques a fait l’objet de critiques pertinentes par des autorités, dont des membres du sérail comme Stiglitz (économiste en chef de la Banque Mondiale de 1997 à 2000) et des personnalités reconnues pour leur travail qui chiffres à l’appui, ont démonté les mécanismes de destruction des pays du Tiers Monde par les prescriptions du FMI comme Eric Toussaint. Imaginez un personnage comme Henry Kissinger dénonçant comme insupportables « les compressions budgétaires des services sociaux exigées par les institutions internationales », eh bien il l’a fait en 1989 (op.cit.).
Et enfin il y a un bilan de plus de soixante ans. Depuis la crise de la dette en 1982 jusqu’à nos jours, les programmes de nos pays sont inspirés et supervisés par les fameux institutions de Brettons Wood. Bien sûr les dirigeants de nos pays ont leur lourde part de responsabilité, une responsabilité d’exécutant mais celle de l’orientation désastreuse revient au FMI.
Rien ne paraissait ébranler les monstres. Mais les choses sont entrain de changer. Car le capitalisme financier a étendu la crise financière au nord. La crise de la dette n’est plus l’apanage du Tiers Monde, elle touche l’Europe et les USA. Elle atteint des niveaux inimaginables : 191% du PIB en Grèce, 205% en France, 245% au Portugal, 1137% en Irlande. Et voilà les institutions financières, FMI en tête qui rappliquent avec leurs remèdes poison : il faut tout privatiser, dépouiller l’Etat des services publics, réduire les salaires, réduire à défaut de pouvoir supprimer les prestations sociales, etc. La Grèce doit vendre tout son service public aux privés. Et bien évidement, les peuples s’insurgent. Là où le tiers monde courbe l’échine et ronronne, l’Europe descend dans la rue, revendique. Voilà pourquoi le Monde Diplomatique pose aujourd’hui la question « faut-il payer la dette ». On découvre subitement la pertinence de ce qu’avançait Stiglitz sur la vanité de la dictature de la dette. Face à une faillite, les créances disparaissent. On se réapproprie des expériences comme celle de l’Argentine qui en 2001, malgré un tollé général, a suspendu le paiement de sa dette, imposé à ses créanciers privés une réduction substantielle de sa dette, avec pour résultat plus de 8% de croissance de 2001 à 2003.
Nos dirigeants doivent ouvrir les yeux, ne plus s’abandonner aux « fourches caudines » du FMI et de la Banque Mondiale. Nous devons avoir notre propre modèle de développement et créer les conditions pour l’émergence d’un capitalisme national prospère qui aide à mettre le pays au travail. Nous devons garder notre secteur public. Les entreprises publiques, bien gérées, pourraient être une source du budget national ; cela avait été le cas avant qu’elles ne soient dévalisées par des prédateurs sans foi ni loi. Les expériences de privatisation ont été désastreuses. Il nous faut inventer une société qui combine judicieusement Etat et privé au niveau du capital social et qui assure une gestion quasi privée avec des dirigeants appréciés sur la base de leurs résultats. Comment imaginer un développement de notre pays sans investir massivement et de façon volontariste dans l’enseignement et dans la santé ? Or c’est précisément ce que nous demande le FMI avec son DSCRP. Comment croire qu’un fonctionnaire peut travailler efficacement s’il n’est pas régulièrement payé et suffisamment pour vivre décemment. En nous focalisant sur la seule masse salariale, le FMI nous conduit à ne pas bien poser le problème de notre FOP et de son déploiement conséquent, etc. etc.
Encore faudrait-il que ce soit le pays qui préoccupe les dirigeants et non des intérêts particuliers.
Idriss (10/11/2011)
La démarche du FMI a pourtant fait ses preuves. Exemple « En 2009, les pouvoirs publics des pays en développement avaient remboursé l’équivalent de 98 fois ce qu’ils devaient en 1970. Entre temps leur dette avait été multiplié par 32 » (in Monde diplomatique juillet 2011, article faut-il payer la dette).
La démarche fondée sur des pseudos équilibres macro-économiques a fait l’objet de critiques pertinentes par des autorités, dont des membres du sérail comme Stiglitz (économiste en chef de la Banque Mondiale de 1997 à 2000) et des personnalités reconnues pour leur travail qui chiffres à l’appui, ont démonté les mécanismes de destruction des pays du Tiers Monde par les prescriptions du FMI comme Eric Toussaint. Imaginez un personnage comme Henry Kissinger dénonçant comme insupportables « les compressions budgétaires des services sociaux exigées par les institutions internationales », eh bien il l’a fait en 1989 (op.cit.).
Et enfin il y a un bilan de plus de soixante ans. Depuis la crise de la dette en 1982 jusqu’à nos jours, les programmes de nos pays sont inspirés et supervisés par les fameux institutions de Brettons Wood. Bien sûr les dirigeants de nos pays ont leur lourde part de responsabilité, une responsabilité d’exécutant mais celle de l’orientation désastreuse revient au FMI.
Rien ne paraissait ébranler les monstres. Mais les choses sont entrain de changer. Car le capitalisme financier a étendu la crise financière au nord. La crise de la dette n’est plus l’apanage du Tiers Monde, elle touche l’Europe et les USA. Elle atteint des niveaux inimaginables : 191% du PIB en Grèce, 205% en France, 245% au Portugal, 1137% en Irlande. Et voilà les institutions financières, FMI en tête qui rappliquent avec leurs remèdes poison : il faut tout privatiser, dépouiller l’Etat des services publics, réduire les salaires, réduire à défaut de pouvoir supprimer les prestations sociales, etc. La Grèce doit vendre tout son service public aux privés. Et bien évidement, les peuples s’insurgent. Là où le tiers monde courbe l’échine et ronronne, l’Europe descend dans la rue, revendique. Voilà pourquoi le Monde Diplomatique pose aujourd’hui la question « faut-il payer la dette ». On découvre subitement la pertinence de ce qu’avançait Stiglitz sur la vanité de la dictature de la dette. Face à une faillite, les créances disparaissent. On se réapproprie des expériences comme celle de l’Argentine qui en 2001, malgré un tollé général, a suspendu le paiement de sa dette, imposé à ses créanciers privés une réduction substantielle de sa dette, avec pour résultat plus de 8% de croissance de 2001 à 2003.
Nos dirigeants doivent ouvrir les yeux, ne plus s’abandonner aux « fourches caudines » du FMI et de la Banque Mondiale. Nous devons avoir notre propre modèle de développement et créer les conditions pour l’émergence d’un capitalisme national prospère qui aide à mettre le pays au travail. Nous devons garder notre secteur public. Les entreprises publiques, bien gérées, pourraient être une source du budget national ; cela avait été le cas avant qu’elles ne soient dévalisées par des prédateurs sans foi ni loi. Les expériences de privatisation ont été désastreuses. Il nous faut inventer une société qui combine judicieusement Etat et privé au niveau du capital social et qui assure une gestion quasi privée avec des dirigeants appréciés sur la base de leurs résultats. Comment imaginer un développement de notre pays sans investir massivement et de façon volontariste dans l’enseignement et dans la santé ? Or c’est précisément ce que nous demande le FMI avec son DSCRP. Comment croire qu’un fonctionnaire peut travailler efficacement s’il n’est pas régulièrement payé et suffisamment pour vivre décemment. En nous focalisant sur la seule masse salariale, le FMI nous conduit à ne pas bien poser le problème de notre FOP et de son déploiement conséquent, etc. etc.
Encore faudrait-il que ce soit le pays qui préoccupe les dirigeants et non des intérêts particuliers.
Idriss (10/11/2011)
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