Séminaire gouvernemental à la fin de la semaine dernière pour apprécier l’activité menée durant les premiers six mois du Président Ikililou. Démarche louable qui malheureusement a tourné court. Car même si, comme le Président l’a reconnu dans son intervention télévisée de clôture du séminaire, les indicateurs de mesure des résultats obtenus manquaient, le gouvernement s’est néanmoins félicité et revendiquerait plus de 90% de réalisation de son « programme », un secret (le programme n’a pas été publié) bien gardé !
Ceux qui nous gouvernent seraient-ils des sourds-muets-aveugles ou vivraient-ils dans une bulle hors de l’espace et du temps comorien !? Comment un Gouvernement peut-il se satisfaire d’une situation marquée par des multiples pénuries (carburants, riz, sardines, eau minérale, etc.), par une production d’énergie insignifiante qui pénalise le pays, par ces innombrables difficultés de déplacements inter îles, etc. etc.
Quels résultats tangibles obtenus en six mois dans l’éducation, la santé ? Sait-on que Mitsamihuli, une des dix premières villes du pays n’a pas d’école primaire ? Ignore-t-on qu’une personne est décédée à El Maarouf faute de soins aux urgences, etc. etc. Le pays continue à tout importer et aucune unité de production dans quelque secteur que ce soit n’a vu le jour malgré les proclamations d’intentions de l’Agence Nationale de Promotion des Investissements. Le ministre de l’intérieur, homme éduqué sous la dictature des mercenaires, s’est permis de menacer la liberté de la presse dans ses vœux sans que cela choque qui que ce soit ! La France est entrain de faire de Mayotte une Région Ultra Périphérique européennes sans que le pays sache la réaction comorienne à la politique anti comorienne de la France ?
Un Conseiller du Président, s’est déployé à la télévision nationale pour nous convaincre des résultats obtenus. Et il n’y est pas allé de main morte en matière de réalisations. Mise en place de la Cour Suprême, de la Commission contre la Corruption, du Conseil d’Administration d’El Marouf, promesse d’un avion pour assurer les déplacements inter îles ! Et puis des dizaines de kilomètres entrain d’être goudronnées, un port de plaisance sorti de nulle part, en plein centre de la capitale, une signature avec un opérateur arabe qui aurait mis sur la table quelques 75 milliards pour renflouer MAMWE. Et cerise sur le gâteau, découverte de pétrole et de gaz qui auraient commencé à nous rapporter « mwashintru ». Une rengaine bien connue chez nous que le « relais qui rassure » continue à faire entonner. Il y a néanmoins une nouveauté : on ne parle plus de Mayotte et notre Conseiller a « oublié » de faire le bilan de la nouvelle orientation sur cette question fondamentale pour notre pays. Le Président Ikililou donne l’impression de s’attacher à la démarche en oubliant le contenu. Pire le sentiment de sincérité qu’il dégageait au début de sa prise de fonction s’effiloche au fil des nominations aux postes de responsabilité; car non seulement il ne respecte pas la loi en matière de désignation des DG des sociétés publiques mais aussi parce qu’il s’appuie sur les mêmes critères clientélistes et/ou de proximité. Et comment appréhender le manque d’énergie et de célérité dans le traitement des multiples affaires de détournement de fonds publics, et ces peines qui laissent perplexe : on substitue des centaines de millions et on est puni d’une amende de quelques dizaines de millions même s’il y a emprisonnement ! Résultats : désillusion généralisée. Reste à savoir si le Président Ikililou a les capacités d’ouvrir les yeux sur la catastrophe nationale qui s’annonce et s’il pourra redresser la barre. C’est tout le mal que l’on peut souhaiter au pays. Idriss (23/11/2012)
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