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Adresse publique au Président de l'Union des Comores

"je publie in extenso l'adresse publique que le Comité Maore a adressé au Président Ikililou"

Comité Maore | Maison des Droits de l’Homme BP 1497 Moroni
Monsieur IKILILOU DHOININE
Président de l’Union des Comores
Palais de Beït Salam
Moroni

Objet : adresse publique portant sur la politique menée par votre Gouvernement Sur la question de l’île comorienne de Mayotte

Excellence, Monsieur le Président de l’Union des Comores,

Ces derniers mois, malgré vos prises de position publiques réaffirmant l’appartenance de Mayotte à l’Union des Comores, des faits sont posés qui non seulement prennent le contrepied de votre orientation mais aliènent l’avenir de notre pays en confortant les prétentions françaises à ancrer définitivement Mayotte dans sa république.

L’accueil par nos autorités judiciaires d’une Commission Rogatoire Internationale délivrée par le juge d’instruction français BOEHRER, à partir de l’île comorienne de Mayotte occupée a dépassé toutes les limites, saccagé les bornes de notre constitution.

Il est encore plus inadmissible que non content de délivrer une commission rogatoire internationale insultante, cet homme soit autorisé à venir enquêter sur la zone non occupée de notre pays, flanqué de trois policiers.

Cela est d’autant plus inacceptable qu’il s’agit d’instruire sur des faits qui n’ont aucune qualification délictuelle aux Comores puisqu’il s’agit d’enquêter sur les déplacements de Comoriens de Mohéli, d’Anjouan ou de la Grande-Comore vers Mayotte occupée.

Si ces déplacements devaient faire l’objet d’une enquête quelconque ce ne serait certainement pas M.BOEHRER, ni aucun autre juge français qui serait compétent, mais bien nos magistrats comoriens.

La Venue de ce Monsieur sur notre territoire avec ses trois policiers pour enquêter sur les « clandestins comoriens à Mayotte » est une insulte insupportable à notre souveraineté et à notre dignité nationales.

La mise sur pied d’une Commission Rogatoire Internationale qui autorise un juge d’instruction français à venir dans la partie indépendante du pays instruire une information judiciaire lancée à partir de Mayotte contre des ressortissants des autres îles comoriennes constitue à cet égard un acte juridique grave dont il est difficile d’apprécier toute la portée en termes de jurisprudence et de preuve de l’acceptation comorienne du fait accompli français à Mayotte. L’accueil par nos autorités judiciaires d’une Commission Rogatoire Internationale délivrée par le juge d’instruction français BOEHRER, à partir de l’île comorienne de Mayotte occupée a dépassé toutes les limites, saccagé les bornes de notre constitution.

Il est encore plus inadmissible que non content de délivrer une commission rogatoire internationale insultante, cet homme soit autorisé à venir enquêter sur la zone non occupée de notre pays, flanqué de trois policiers.

Cela est d’autant plus inacceptable qu’il s’agit d’instruire sur des faits qui n’ont aucune qualification délictuelle aux Comores puisqu’il s’agit d’enquêter sur les déplacements de Comoriens de Mohéli, d’Anjouan ou de la Grande-Comore vers Mayotte occupée.

Si ces déplacements devaient faire l’objet d’une enquête quelconque ce ne serait certainement pas M.BOEHRER, ni aucun autre juge français qui serait compétent, mais bien nos magistrats comoriens.

La Venue de ce Monsieur sur notre territoire avec ses trois policiers pour enquêter sur les « clandestins comoriens à Mayotte » est une insulte insupportable à notre souveraineté et à notre dignité nationales.

Dans un passé récent, l’Etat comorien avait refusé qu’un concitoyen arrêté à Madagascar soit expulsé vers Mayotte. Le Chef de l’Etat comorien s’était personnellement engagé et avait considéré l’attitude malgache comme foncièrement inamical et entachant gravement les relations fraternelles entre les peuples comorien et malgache. Mieux encore, la justice comorienne avait refusé qu’un Comorien qui avait violée une française à Mayotte soit remis à la justice française. Ce malfaiteur a été jugé à Moroni et purge sa lourde peine dans nos prisons. Que s’est-il donc passé entre temps pour qu’aujourd’hui on autorise des juges et des enquêteurs français opérant à Mayotte à venir mener des enquêtes à Ngazidja et Ndzuwani ?

Nous tenons à rappeler qu’aux yeux des Comores, les déplacements entre les 4 îles sont complètement libres. Le problème concerne les conditions de voyage par mer et par air entre les 4 îles et cela ne concerne pas seulement les mouvements entre Maore et les autres îles. Comment peut-on autoriser ceux qui occupent par la force notre île à venir investiguer dans la partie indépendante de notre pays sur les déplacements entre Mayotte et les autres îles ? Notre Etat qui a plié face au chantage français sur le visa n’aurait-il aucune dignité ? Comment des hommes de loi comoriens peuvent-ils accepter de piétiner la Constitution du pays pour plaire à un pays étranger qui malmène notre pays des dizaines d’années durant ?

En agissant ainsi, la justice comorienne légitime l’annexion de Mayotte par la France et offre un argument de poids aux français dans leurs vaines tentatives de convaincre le monde sur la capitulation comorienne.

Nous vous demandons donc, Excellence, Monsieur le Président de l’Union des Comores, de réagir fermement et de mettre un terme à ce pseudo instruction et de faire annuler tous les actes engagés ainsi que toutes les autorisations administratives données au juge Boehrer.

Nous pensons qu’il convient de mettre le holà à toutes les manigances qui sapent notre lutte pour le retour de Mayotte en engageant dès aujourd’hui, et avec esprit de suite, un combat pour que la question de l’île comorienne de Mayotte soit débattue à la prochaine session de l’Assemblée Générale de l’ONU avec l’adoption d’une résolution condamnant la politique française sur l’ile comorienne de Mayotte.

C’est dans cet espoir que nous vous prions d’agrée Excellence, Monsieur le Président de l’Union des Comores, l’expression de notre profond respect et nos vœux pour l’exercice de vos fonctions stratégiques pour le pays.

Moroni le 25 février 2013

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