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L’ETAT DES COMORES

La Palice voudrait que l’on s’en fasse une idée à partir de questions fondamentales qui décident de la vie quotidienne des citoyens et qui pèsent sur le devenir du pays.

LA GESTION DES ORDURES. Il y eut Séléa, un projet qui semblait solide mais il a tourné court face à l’irresponsabilité, la veulerie et l’incurie. Séléa devint un dépotoir d’ordures. Une situation intenable qui a suscité la révolte des habitants des localités avoisinantes. Le point de rupture atteint, l’Etat a choisi les fuites en avant sous la forme de solutions provisoires. Contraint à quitter Séléa on opta provisoirement pour l’ancienne aérogare Moroni Ikoni. Contrairement aux espoirs, rien de concret ne fut mis en chantier. Un projet de site à Hamanvu s’envola sans que le pays soit informé des raisons de l’échec. L’accalmie ne dura que quelques mois. Rebelote. Nouvelle révolte du voisinage, situation extrême on se fixa provisoirement sur des containers. Toujours rien à l’horizon. Les containers pleins d’ordures en très peu de temps, Moroni retrouva son air de ville poubelle. Il a fallu l’intervention énergique des femmes qui ont bloqué la circulation pour qu’une issue soit avancée. Le puissant Directeur de Cabinet du Président pris les choses en main, Boléro s’engagea personnellement : Moroni allait être balayé et une solution définitive allait être trouvée. Et tout le monde y crut. Un accord fut signé avec le Comité de Pilotage de la région d’Itsundzu. Un site allait être aménagé, en attendant les ordures allaient être déposées provisoirement (encore !!!) dans des fosses creusées spécialement. Mais voilà, encore une fois, la pression ayant baissé, nos séides ont « oublié » leurs engagements et Itsundzu est devenu un dépotoir d’ordures à ciel ouvert. La tension monte, le Comité de Pilotage a sonné l’alarme et rien ne pointe à l’horizon. Doit-on parier que dans quelques mois l’Etat va se retrouver à chercher une nouvelle solution « provisoire ». UMA DZUNGUUSO

LA GESTION DE L’ELECTRICITE. Depuis 1997, le pays n’arrive pas à alimenter régulièrement les citoyens en eau et électricité. Pour la partie indépendante, il faudrait une cinquantaine de Mégawatts. Une misère. Quand la situation est critique, exemple les mois de ramadan, l’Etat trouve une solution provisoire. Et après on retombe inexorablement dans l’insécurité énergétique. Les files d’attente ponctuées de bagarre autour des bornes fontaines sont innombrables. Et que dire de LA SANTE et de L’EDUCATION. Là on peut parler d’abandon pur et simple. Les citoyens eux-mêmes ont démissionné. Ils n’y croient plus. Ils ne revendiquent plus. Chacun se démène comme il peut pour le privé, pour partir dans les pays de la région (Tanzanie, Madagascar) ou vers l’île administrée par la France.

Pour nombre de Comoriens, la seule issue réside dans l’émigration ou dans l’exode vers l’île occupée, quitte à mettre sa vie en danger, à mettre en jeu les économies familiales.

Le triomphalisme des gouvernants autour des routes en construction et de la suppression d’une bonne partie de la dette publique mériterait d’être pondéré, en tout cas il ne peut faire illusion. La réalité de l’ETAT DES COMORES, devrait être mieux mesurée pour donner lieu à des actions énergiques.
Idriss (15/03/2013)

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