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« LA FRANCE CHEZ NOUS »TSILI SHAMDUDU

La dernière livraison de « LA LETTRE ECONOMIQUE un espace qui diffuse exclusivement des informations du Ministère des Finances » du mercredi 8 mai 2013 fait le panégyrique de l’aide française aux Comores. Les deux pages, chiffres à l’appui, font des louanges de l’action française aux Comores. A se demander si le Ministère des Finances ne serait pas un organe de propagande de la France, si cette publicité serait fortuite !

La France a en effet dans sa ligne de mire la transformation de l’île comorienne de Mayotte en Région Ultra Périphérique. Tout est mis en œuvre dans cette perspective : rapport de la Commission de l’Océan Indien se référant frauduleusement au site de la présidence comorienne pour présenter l’Union des Comores comme composé de trois iles et non quatre ; tentative d’organiser un voyage d’Etat en France du Président comorien pour lui faire signer un traité d’amitié qui validerait sous une forme ou une autre le fait accompli français à Mayotte, pressions diverses pour que la question de l’île comorienne de Mayotte ne soit pas débattue à la prochaine AG de l’ONU, en septembre prochain, etc.

Certains soupçonnent même la France de manipulations sur le dernier vrai-faux coup d’Etat car chaque fois qu’un coup bas était accompli, l’opinion comorienne est détournée pour ne pas voir ce qui se tramait à Mayotte. Rappelons-nous : crise séparatiste à Anjouan pendant que Mayotte était mise sur les rails de la départementalisation ; référendum sur la constitution pendant que Mayotte votait la départementalisation et aujourd’hui la trouvaille française, ne serait-elle pas le vrai faux coup d’Etat doublé d’une campagne de communication perfide sur plusieurs fronts pour faire passer subrepticement la pilule ?

Sommet de la pertinence de notre Vice-Président chargé des finances, l’éditorial de sa lettre titre « LA FRANCE CHEZ NOUS » Parlons-en de la France chez nous.

5 milliards KMF/an injectés par la France aux Comores

Près de 14% du budget de l’Etat. C’est considérable mais il faudrait apprécier la part effective qui va aux Comores, celle qui part en France (expertises, équipements, fournitures), celle qui est habilement détournée et enfin celle qui bénéficie au pays.

Autre aspect des choses, cette manne financière permet à la France d’enfoncer des racines dans le pays, de pouvoir se poser en ami indispensable qui peut faire chanter nos gouvernants, de pouvoir saboter tout ce qui pourrait contribuer à l’édification de la nation (putsch, séparatisme, etc.)

Enfin, ces fameux 5 milliards compensent-ils l’annexion d’une partie de notre territoire ? Compensent-ils les milliers de morts du visa Balladur ?

Ne se rend-on pas compte que la France n’a aucun intérêt à un vrai développement de la partie indépendante du pays qui alors exercerait un fort attrait vers l’autre partie ? Quel est l’argument principal de l’annexion ?

Ne se rend-on pas compte que notre pays est ridicule aux yeux du monde en considérant le pays qui occupent une partie de son territoire comme son meilleur ami ?

Quant aux conditions de vie quotidienne de la population comorienne, elles empirent au fil de l’aide française, elles n’ont jamais été aussi bonnes que sous Ali Swalihi, lorsque le pays avait rompu avec son colonisateur.

Les Comores sont humiliées par la France

L’ambassadeur de France aux Comores occupe une place à part. On a parfois l’impression de revivre l’époque coloniale quand les autorités nationales rivalisaient de courbettes face au Haut-commissaire, quand les régions accueillaient en grande pompe le Haut-Commissaire dans ses tournées d’inspection ou d’inauguration, etc. Des officiels, dotés de passeports diplomatiques sont malmenés pour obtenir un visa Schengen.

Le chantage au visa ! Parce que l’Etat avait décidé d’exiger que tout voyageur entre les îles de l’archipel soit doté d’une pièce d’identité, la France a privé le pays du droit au visa, d’abord les officiels puis toute la population. Exiger une pièce à tout voyageur constituait aux yeux des autorités françaises, un crime puisqu'elle entraverait ses expulsions expéditives, contraires aux droits humanitaires. Les Comoriens ne pouvaient même pas se rendre dans les autres pays européens. Un chantage incroyable qui n’honore pas la France, jamais vu ailleurs. Et nos gouvernants ont cédé, ont négocié avec un simple ambassadeur la levée de la « punition », couvrant le pays d’une ignominie et nous autres de honte.

« La France chez nous » donne l’impression d’un aveuglement de ses dirigeants. Comment peut-on ignorer les liens intimes entre les peuples comoriens et français ? Comment peut-on autant minimiser, mépriser, maltraiter un peuple en lui parlant d’amitié et de coopération ? Vers où peut mener autant d’arrogance de puissance malmenant un petit pays ?

Comment la Communauté Internationale, l’ONU principalement, peut accepter que certains pays forts (la France en l’occurrence) puissent pratiquer la loi du plus fort. Est-il concevable de penser que les pays faibles n’ont qu’à subir et se taire? Bâtissons-nous un monde civilisé ou préparons-nous le terrain à un retour vers les lois de la jungle ?

Puisse Dieu nous préserver de la cécité politique des dirigeants comoriens et français.

Idriss (08/05/2013)

Commentaires

Mcomore a dit…
COMORES / CPI : examen préliminaire sur le raid contre la flottille de Gaza


Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé mardi l'ouverture d'un examen préliminaire sur le raid mené par Israël contre une flottille humanitaire à destination de Gaza en mai 2010 qui avait entraîné la mort de neuf Turcs.
"Mon bureau va entreprendre un examen préliminaire afin de déterminer si les critères pour ouvrir une enquête sont réunis", a indiqué le procureur, la Gambienne Fatou Bensouda, dans un communiqué.
Elle a précisé avoir été saisie de l'affaire par le gouvernement des Comores, un Etat partie au Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, mais aussi l'Etat auprès duquel était enregistré le Mavi Marmara, navire amiral de la flottille internationale d'aide humanitaire.
Les Comores ont demandé au procureur d'ouvrir une enquête pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, dont meurtre, torture et actes inhumains.
"J'annoncerai ma décision en temps opportun après une analyse approfondie de l'ensemble des informations disponibles", a précisé Mme Bensouda.
Le 31 mai 2010, les six navires composant la flottille avaient été arraisonnés dans les eaux internationales par un commando israélien alors qu'il tentait de rallier Gaza, sous blocus israélien, avec 10.000 tonnes de vivres, médicaments, vêtements, maisons préfabriquées et des aires de jeu pour enfants, notamment.
Neuf Turcs à bord du Mavi Marmara avaient été tués dans l'assaut, ce qui a provoqué une grave crise diplomatique entre la Turquie et Israël, autrefois alliés.
"Nous avons en notre possession toute une série de preuves, de témoins et de déclarations de victimes ainsi que des vidéos et des photos de l'événement", ont indiqué les avocats du gouvernement comorien, issus d'un cabinet basé à Istanbul, dans la plainte déposée devant la CPI et dont l'AFP a obtenu copie.
En septembre 2011, un rapport de l'ONU avait jugé "excessive" et déraisonnable cette intervention militaire, mais avait considéré comme étant légal le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.
Décrété en juin 2006 à la suite de la capture d'un soldat israélien --libéré en octobre 2011 en échange d'un millier de prisonniers palestiniens-- le blocus terrestre, maritime et aérien de la bande de Gaza a été renforcé en juin 2007 à la suite de la prise de contrôle de ce territoire par le mouvement islamiste Hamas, désormais considérée comme un "territoire hostile".
Déjà tendues depuis l'opération israélienne meurtrière "Plomb durci" dans la bande de Gaza (décembre 2008/janvier 2009), les relations entre la Turquie et Israël, alliés stratégiques dans les années 1990, s'étaient brutalement dégradées après le raid israélien de mai 2010.
A la demande pressante du président américain Barack Obama, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait présenté fin mars ses excuses à la Turquie, qui les réclamait avec insistance.
Depuis, des responsables turcs et israéliens se sont rencontrés pour discuter de l'indemnisation des familles des neuf victimes, première étape du réchauffement des relations entre les deux pays.
La justice turque avait ouvert en 2012 un procès contre les quatre anciens responsables militaires israéliens, qui sont jugés en leur absence.
Plus de 700 personnes avaient participé à la "Flottille de la liberté", pour la plupart des membres d'ONG internationales, des militants de différentes nationalités et religions. Trente-six nationalités étaient représentées, selon les avocats des Comores.

Source : lepoint.fr/monde
Mcomore a dit…
COMORES / CPI : examen préliminaire sur le raid contre la flottille de Gaza


Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé mardi l'ouverture d'un examen préliminaire sur le raid mené par Israël contre une flottille humanitaire à destination de Gaza en mai 2010 qui avait entraîné la mort de neuf Turcs.
"Mon bureau va entreprendre un examen préliminaire afin de déterminer si les critères pour ouvrir une enquête sont réunis", a indiqué le procureur, la Gambienne Fatou Bensouda, dans un communiqué.
Elle a précisé avoir été saisie de l'affaire par le gouvernement des Comores, un Etat partie au Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, mais aussi l'Etat auprès duquel était enregistré le Mavi Marmara, navire amiral de la flottille internationale d'aide humanitaire.
Les Comores ont demandé au procureur d'ouvrir une enquête pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, dont meurtre, torture et actes inhumains.
"J'annoncerai ma décision en temps opportun après une analyse approfondie de l'ensemble des informations disponibles", a précisé Mme Bensouda.
Le 31 mai 2010, les six navires composant la flottille avaient été arraisonnés dans les eaux internationales par un commando israélien alors qu'il tentait de rallier Gaza, sous blocus israélien, avec 10.000 tonnes de vivres, médicaments, vêtements, maisons préfabriquées et des aires de jeu pour enfants, notamment.
Neuf Turcs à bord du Mavi Marmara avaient été tués dans l'assaut, ce qui a provoqué une grave crise diplomatique entre la Turquie et Israël, autrefois alliés.
"Nous avons en notre possession toute une série de preuves, de témoins et de déclarations de victimes ainsi que des vidéos et des photos de l'événement", ont indiqué les avocats du gouvernement comorien, issus d'un cabinet basé à Istanbul, dans la plainte déposée devant la CPI et dont l'AFP a obtenu copie.
En septembre 2011, un rapport de l'ONU avait jugé "excessive" et déraisonnable cette intervention militaire, mais avait considéré comme étant légal le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.
Décrété en juin 2006 à la suite de la capture d'un soldat israélien --libéré en octobre 2011 en échange d'un millier de prisonniers palestiniens-- le blocus terrestre, maritime et aérien de la bande de Gaza a été renforcé en juin 2007 à la suite de la prise de contrôle de ce territoire par le mouvement islamiste Hamas, désormais considérée comme un "territoire hostile".
Déjà tendues depuis l'opération israélienne meurtrière "Plomb durci" dans la bande de Gaza (décembre 2008/janvier 2009), les relations entre la Turquie et Israël, alliés stratégiques dans les années 1990, s'étaient brutalement dégradées après le raid israélien de mai 2010.
A la demande pressante du président américain Barack Obama, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait présenté fin mars ses excuses à la Turquie, qui les réclamait avec insistance.
Depuis, des responsables turcs et israéliens se sont rencontrés pour discuter de l'indemnisation des familles des neuf victimes, première étape du réchauffement des relations entre les deux pays.
La justice turque avait ouvert en 2012 un procès contre les quatre anciens responsables militaires israéliens, qui sont jugés en leur absence.
Plus de 700 personnes avaient participé à la "Flottille de la liberté", pour la plupart des membres d'ONG internationales, des militants de différentes nationalités et religions. Trente-six nationalités étaient représentées, selon les avocats des Comores.

Source : lepoint.fr/monde

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