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TIC : une gestion anti démocratique et calamiteuse

Le monde passe à l’ère du numérique, après l’ère de la parole et celle du texte. Les enjeux économiques, financiers et sociétaux sont énormes et engagent durablement l’avenir du pays. On était en droit d’attendre de la part des dirigeants en place plus de circonspection, une démarche qui fait jouer tous les facteurs positifs. Espoir encore une fois déçu. Toutes les questions liées aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) sont traitées comme à l’accoutumée ; les intérêts particuliers du clan détenant les rênes du pouvoir priment sur toute autre considération. D’où cette impression désastreuse d’une navigation sans boussoles.

Le secteur comorien des TIC est en plein bouleversement. Feu la Société Nationale des Postes & Télécommunications (SNPT) a commencé à en ressentir les effets avec l’utilisation massive du courrier électronique au détriment du courrier postal classique. Les revenus des services postaux ont dégringolé. L’attitude a consisté à séparer les activités télécommunications des services postaux avec la disparition de la SNPT et la création de deux entités : Comores Télécoms et la SNPSF (Société Nationale des Postes et Services Financiers). Aujourd’hui on s’aperçoit que les dirigeants des TIC se sont débarrassés de services non rentables et la démarche s’accentue puisque l’on voit la SNPSF abandonner les services postaux pour se consacrer quasi exclusivement aux services financiers. Dans Moroni, il n’existe pratiquement plus de services postaux en dehors des lettres déposées dans les boites postales. Un service public a été liquidé sans bruit. Ailleurs l’imagination est aux commandes pour une nouvelle vie aux services postaux, chez nous on opte pour la facilité : on se consacre aux seuls CCP.

Aujourd’hui Comores Télécom découvre la dégringolade des télécommunications classiques au profit de l’Internet, un processus annoncé depuis belle lurette par la plupart des analystes du secteur des TIC et qui est observé dans la plupart des pays, et son attitude est de tenter de bloquer le processus, de faire tourner la roue de l’histoire à rebours. Empêcher les internautes des Comores d’utiliser la voix et l’image dans leurs communications avec le monde est une aberration mentale, une vision à court terme, un non-sens économique, une nuisance de dirigeants arrogants aveuglés par leur position dominante.

Comores Télécom (CT) a joué un rôle positif dans l’insertion du pays dans l’ère du numérique. Mais les pas accomplis imposent la restructuration du secteur. CT ne peut plus, sans freiner le développement du pays, être à la fois maître des réseaux, unique fournisseur de services télécoms, régulateur, gestionnaire du domaine KM, etc.. Malheureusement les dirigeants de CT n’acceptent pas l’évolution naturelle. On les a vus battre des pieds et des mains pour empêcher l’affirmation de l’ANRTIC (Agence Nationale de Régulation des TIC) refusant de payer leurs droits, faisant obstruction à la collecte d’informations par l’ANRTIC, abusant de leurs positions dominantes, d’Etat dans l’ Etat (comme l’a indiqué le Président Ikililou) pour faire du chantage à l’ANRTIC.

Le Directeur Général actuel de CT met en danger l’existence même de CT, ce bijou de famille auquel tient tant le pays. CT perd la gestion de la fibre optique qui va relever d’une nouvelle entité créée dans l’opacité par le pouvoir, le projet de privatisation semble en route et CT est incapable de formuler une opinion, d’opposer un projet quelconque aux prescriptions des bailleurs de fonds. Jusqu’ici CT a été juste capable, et encore ce fut l’action des employés et de leur syndicat, de faire barrage à Vocalpad, cette société qui semblait se faufiler vers la gestion de la passerelle internationale du pays.

La direction de CT semble dépasser, incapable de s’adapter ; elle met en danger la belle société que fut Comores Télécoms et en prime elle risque de faire sombrer le pays. Sauf que les internautes comoriens et leurs organisations se sont levés et il y a fort à paris que si cette direction n’entend pas raison, elle risque de se faire balayer par le courant salvateur qui pointe à l’horizon. Idriss(10/08/2013)

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