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PRIVATISATION DE COMORES TELECOM OU REFONTE DU SECTEUR DES TIC

Le débat sur la privatisation de Comores Télécoms a heureusement surgi avec le rejet probable de la proposition de loi du gouvernement en la matière. Le débat est passionné ; prend des allures de débat idéologique ; subit les influences de corporatismes. Tout cela n’augure rien de bon pour le pays. Le secteur des télécommunications s’impose dans le monde d’aujourd’hui comme les poumons de l’économie et de la vie sociale. Les décisions qui seront prises pèseront lourd sur les destinées du pays.

Si on se limite à la situation de Comores Télécoms, on risque de prendre l’arbre pour la forêt. A mon avis, il faudrait envisager le secteur des TIC (Technologie de l’Information et de la Communication) dans sa globalité et le restructurer. Jusqu’ici, ce secteur était sous le monopole de Comores Télécoms, acteur unique, habitué à être un Etat dans l’Etat, furieusement opposé à l’intervention d’un autre acteur. Comores Télécoms gagne de l’argent puisque son secteur est rentable et puisqu’il est le seul acteur ; mais il porte un préjudice inestimable au pays avec ses pratiques abusives et ses services qui plombent ses utilisateurs. On ne peut donc pas en rester là. Certains évoquent un plan B du gouvernement qui consisterait à la vente d’une deuxième licence. Est-ce qu’on a estimé le risque d’effondrement de Comores Télécoms avec en conséquence le risque de tomber dans un monopole privé ?

A mon avis, il faudrait revoir tout le secteur. Je pense que nous devrions séparer les infrastructures, les services et les organes de contrôle. Cela nous permettrait d’éviter la multiplication des antennes et autres bornes relais qui dévisagent les villes et les campagnes ; qui accroissent l’exposition des personnes aux ondes électromagnétiques et puis cela mettrait tous les fournisseurs de services sur le même pied d’égalité. Il faudrait voir comment agencer Comores Télécoms et Comores Câbles, poser la question du maintien ou non de Comores Câbles ou tout au moins définir précisément la place et le rôle de chaque entité. Ces autoroutes par où passeront les données de toutes sortes devraient se trouver dans les mains de l’Etat en introduisant éventuellement une dose d’ouverture du capital. Par contre la vente des services aux utilisateurs devrait être complètement libre. Les fournisseurs signant un contrat bien ficelés avec des termes de référence clairs, susceptibles d’évaluation quantitative et qualitative. Pour finir l’ANRTIC devrait voir son autonome assurée et ses moyens de jouer pleinement son rôle de contrôle et de régulateur renforcés.

Notre pays dispose d’experts nationaux du domaine des TIC qui pourraient affiner tout cela et dessiner la meilleure perspective du pays pour les prochaines années. Il est aussi possible de bénéficier de l’expertise comorienne qui se trouve à l’extérieur.
Idriss (22/12/2013)

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