Accéder au contenu principal

FAIRE ECHOUER MAMADOU

Je crois qu’on peut dire que l’immense majorité des Comoriens ont été écœurés par la fraude qui a marqué la première vague des élections. Les institutions CENI, Cour Constitutionnel se sont déshonorées ; elles ont donné de notre pays, l’image d’une république bananière. Ikililou et son gouvernement ont été contraints de le reconnaître, même s’ils ont usé d’euphémisme. Sinon pourquoi cette commission et ce protocole de sécurisation du tour du 10 avril.

Cette honteuse tricherie à grande échelle et à ciel ouvert, devrait suffire à convaincre tous ceux qui ont à cœur les intérêts du pays : il faut à tout prix empêcher Mamadou d’accéder à la magistrature suprême. Il faut en finir avec ce système de passage du relais au sommet de l’Etat. C’est aujourd’hui, la seule façon de ne pas boucher les horizons.

C’est sous ce prisme que j’aimerais m’adresser aux militants de Juwa. Narawaze est un mot d’ordre juste. Votre frustration est immense. Elle est partagée par tous ceux, et ils sont nombreux, qui pensaient que Fahami était le moins mauvais des candidats susceptibles de parvenir au pouvoir contre Mamadou. Mais après l’ouverture de la campagne du 2ème tour, la situation a changé fondamentalement. Fahami est définitivement hors course. Le clan Ikililou-Mamadou-Msaidié fait la sourde oreille comme chacun s’y attendait, il n’y a donc plus que trois alternatives : déclencher une guerre civile autour de Narawaze ou tourner le dos aux présidentielles et se faisant soutenir objectivement Mamadou ou s’engager pour Azali, le candidat susceptible de l’emporter contre Mamadou. Bien sûr on comprend leur dilemme. Mais il faut comprendre que dans les faits ne pas choisir revient à choisir Mamadou. Cela doit être clair. C’est pour cela que j’ai opté pour Azali. Une position de compromis qui place les intérêts bien compris du pays au-dessus des siens n’est absolument pas évident, crée des incompréhensions et nourrit des polémiques sans fins.

Et force est de reconnaître qu’il n’est pas aisé d’opter pour Azali. Ce n’est certainement pas le Président rêvé pour notre pays. Mais il n’y a pas le choix. Il faut passer par là. Et puis il me semble qu’il faut tenir compte des 10 ans passés sans le pouvoir, à ruminer, à batailler pour se donner une nouvelle chance de parvenir au sommet, cela peut avoir changé l’homme et est susceptible d’atténuer les tendances à servir avant tout des intérêts étrangers.

Enfin il y a cette tendance à considérer que Mamadou sera élu puisque personne ne pourra empêcher la fraude. Nous avons la même CENI et la même Cour Constitutionnelle. Certes mais l’on ne peut pas abandonner la partie. Il faudra batailler en tenant compte du contexte réel. Tant que les carottes ne sont pas cuites, il faudra continuer, faire jouer au maximum le protocole, trouver les moyens de déjouer les achats des acteurs du dépouillement, raccourcir les délais de transmission des résultats et veiller à les publier bureau de vote par bureau de vote dès la fin des décomptes, comme cela se faisait dans le temps.

En tout état de cause, le pire c’est Mamadou, il doit être vaincu et il sera vaincu.

Idriss (24/032016)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

EL MAAROUF : un chancre sur le visage du pays !

Ces derniers jours la grève à EL MAAROUF fait réagir et a conduit le Gouvernement à sanctionner un de ses piliers! Le fonds de la question bien évidemment sera maquillé. Il n'en restera pas moins comme ce fut toujours le cas que le "principal" hôpital du pays donnera une image fidèle de la réalité lamentable de notre pays. Et chaque comorien en porte sa part de responsabilité. D'abord les dirigeants qui se sont succédés à la tête du pays. Tous sans exception, ceux qui sont passés et ceux qui terminent leur mandat. La situation d'EL MAAROUF illustre leur incurie, leur irresponsabilité et les condamnent sans réserve. Et pourtant l'argent a coulé à flots ! Durant ces vingt dernières années les soutiens des partenaires bi et multilatéraux sont innombrables. Des beaux bâtiments entrain de tomber en ruines ! Les experts se sont bousculés au chevet d'EL MAAROUF. Rien, rien de rien ! On a eu droit comme il est d'usage, à ces fameux "séminaires-défoulemen

Des manuels d'histoire des Comores au service de la France

Un historien comorien a adressé au Comité Maore le courrier suivant. Il dénonce des falsifications de l'Histoire des Comores destinées à conforter les thèses française sur Mayotte française. Je le publie en intégralité Je vous écris pour vous mettre au courant ou vous rappeler qu'un manuel scolaire d'histoire pour les classes de 6e et 5e vient d'être édité pour application à la rentrée prochaine. L'aspect pédagogique laisse moins de place à la critique. Mais certains choix des documents frisent à la collaboration. Il y a en effet entre autres les titres de "Mayotte et les Comores", et "L'archipel aux sultans batailleurs". Les jeunes comoriens vont apprendre que Mayotte ne fait pas partie des Comores. "L'archipel aux sultans batailleurs" est un raccourci servant de justification à la colonisation française qui y a remis de l'ordre. En même temps c'est une abnégation de l'existence d'un Etat comorien avant

AZALI A L’ONU : ENTRE RIDICULE, HONTE ET REVOLTE

Il s’agit bien évidemment du discours d’Azali devant la 78 ème AG de l’ONU. Ridicule quand le président de l’Union Africaine (UA) joue à la « grenouille qui veut se faire aussi grosse que la vache » sous les applaudissements soutenus de son clan. S’attribuer un succès illusoire comme l’inclusion de l’UA dans le G20 relève de l’usurpation. Car il s’agit d’une revendication de longue date des Chefs d’Etat pro français comme Ouattara, Macky Sall, Talon, etc. Le G20 qui regroupe des pays intègre un continent !? L’immense Afrique avec ses 54 nations, ravalée au niveau d’un pays. Réduire la lame de fond qui secoue l’Afrique dite francophone à des simples « changements anticonstitutionnels » relève de la prestidigitation lorsque cette caractérisation provient d’Azali, un putschiste multi récidiviste qui s’apprête à commettre un holdup électoral. Réclamer « un multilatéralisme plus juste, … l’accompagnement des partenaires de la Communauté Internationale, … miser sur la réalisation de