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La France s’est révélée au grand jour

L’engagement de la France pour faire élire Mamadou est devenu de plus en plus flagrant au fil du déroulement des présidentielles au fur et à mesure que l’échec de son poulain devenait de plus en plus probable. Au premier tour, il fallait absolument éliminer le candidat de Sambi. Ce fut accompli. Les réclamations du candidat Fahami sur les innombrables irrégularités qui ont émaillé le tour préliminaire n’ont pas été entendues et le Mouvement NARAWAZE fut écrasé par la force. La France et ses amis croyaient avoir écarté le danger. Mais Mamadou n’a obtenu que 17%, une misère face aux moyens déployés. Et pire encore, une alliance entre Azali et Sambi a surgi d'on ne sait où venant perturber les calculs de la France. Et finalement Mamadou fut battu.

Mais pas question pour autant de l’accepter. Les tripatouillages des résultats ne permettant pas de combler le trou séparant Azali de Mamadou, il fallait d’un côté empêcher la publication des résultats par la CENI afin de donner « du temps au temps » et de l’autre l’Union Européenne (UE), c’est-à-dire la France, formula directement sans aucun masque, l’idée du « 3ème tour ». Malgré le tollé que cela a suscité, malgré le fait que l’UE s’est déjugée publiquement, la machine française était lancée. On assista même à une conférence de presse dans un des palaces les plus huppés de la capitale française durant laquelle des « simples citoyens » français se sont indignés que des Comoriens aient été privés de leur droit de vote et réclamaient en conséquence des partielles d’une élection présidentielle. Il semble même que l'ambassadeur de France aux Comores aurait piqué une crise de colère après la publication des résultats par la CENI. La France étant la France aux Comores, l’impensable fut acté et les partielles se dérouleront le 11 mai prochain.

Ceux qui ont tendance à minimiser le poids de la France dans nos affaires intérieures doivent comprendre le sens de cette implication française dans les présidentielles. La stratégie française d’après les indépendances africaines se fonde sur le placement à la tête des Etats africains de marionnettes à leur solde. Ce qui lui permet de couvrir d’un voile blanc troué ses manigances et ses crimes sur la partie francophone du Continent noir. C’est ce qui se passe chez nous depuis l’indépendance. En dehors de Sambi, les présidents comoriens qui se sont succédés à la tête de l’Etat viennent du sérail français des Comores. Et l’expérience n’a pas laissé que des bons souvenirs, car même si Sambi fut infiltré et donc fut sous contrôle, son image de mollah iranien, l’ouverture du pays vers d’autres horizons que le français, … font craindre des mauvaises surprises. En tout cas cette expérience ne mérite pas d'être retentée. D’où cette hargne française contre Sambi qui s’est étendue à Azali pour s’être lié avec le « diable » qui fait peur avec son aura incompréhensible.

Mais il faut aussi intégrer le fait que même s’il fut installé au pouvoir par la France, même si il a ouvert la brèche dans le dispositif d’isolement d’une Mayotte française dans l’Océan Indien, Azali est devenu, malgré lui, suspect aux yeux des français. Les accords de février 2001 qui sont à l’origine du Nouvel Etat Comorien ont souligné l’appartenance de Mayotte à l’Etat comorien, ce qui avait suscité le courroux de l’ambassadeur de France de l’époque, lequel a refusé de signer ces accords pour le compte de l’UE. Et enfin, durant la campagne, Azali est le candidat qui a le plus évoqué la question de Maore et qui plus est a formulé une proposition pertinente : des assises nationales sur la question de l’île comorienne de Mayotte.

On ne doit pas non plus oublier qu’Azali au pouvoir avait cherché à développer le pays. J’en veux pour preuve l’Université, il faut peut être rappelé que les groupes électrogènes qui fonctionnent encore aujourd’hui sont ceux qu’Azali avait achetés sur fonds propres comoriens. Une entrave à la politique française aux Comores dont un des axes majeurs consiste à empêcher ou freiner le développement de la partie indépendante. Chacun comprend que des Comores en bonne santé économique et financière conduira inévitablement à la fin de Mayotte française. Ce n'est pas sans conséquence que la propagande française mise sur une Mayotte opulente face à des Comores miséreux pour asseoir son annexion de l'ile comorienne!

Il convient donc de mesurer la responsabilité de la France sur ce qui arrive à notre pays sans pour autant dédouaner les dirigeants comoriens qui pour leurs intérêts mesquins acceptent de servir un « ami qui nous fait horriblement mal ». Il convient aussi de mesurer les enjeux de ces présidentielles. Il y va de notre indépendance. Mamadou doit être battu à plate couture et que cela serve de leçons aux suivants.

Idriss (09/05/2016)

Commentaires

Anonyme a dit…
Salut Idriss,
Si il y a une implication de la France pour favoriser Mamadou, ils se donnent beaucoup de peines pour pas grand choses. Peut-être que je me trompe n'étant plus aux Comores pour suivre les événements, je ne pense pas qu' Azali fera du combat, pour la reconnaissance par l 'état français de Maore comme entité comorienne, une priorité.
Vive les Comores et que le choix du peuple comorien soit respecté.
Yannick le réunionnais.

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