Accéder au contenu principal

LE SENS DE MA CANDIDATURE (aux élections de 2007 à la tête de Ngazidja)

"Un débat est engagé au sein du FD avec pour objectif la renaissance du FD et/ou plus largement du camp patriotique. C'est un vieux débat qui dure depuis 1990 et qui portait principalement sur le socialisme démocratique de Moustoifa. Ainsi naquirent mes divergences avec Moustoifa qui évoluèrent progressivement vers une rupture. Elle a été consommée avec ma candidature aux présidentielles de l'île de Ngazidja en 2007. Il m'a semblé utile de rendre public le texte interne ci-dessous que j'ai adressé aux membres du FD et que beaucoup n'ont pas vu. Pour les participants au débat en cours, débat qui gagnerait en l'élargissant à tous ceux qui se réclament du camp du peuple, je peux leur fournir deux textes éclairants produit à l'occasion de la préparation du VI° congrès, au lendemain des élections de 2002 : l'orientation de Moustoifa contre ceux qui s'opposaient à lui, un texte qui justifiait l'orientation suivie et proposait de la continuer et ma réponse qui indiquait que le FD était sur une fausse piste qui menait à un précipice. Plus de 10 ans sont passées. La vérité éclate aux yeux de tous. Malheureusement dans sa contribution au débat en cours, Moustoifa persiste dans son aveuglement, dans la voie qui a détruit le FD et le camp patriotique. "

Quelle que soit la suite que connaîtra ma candidature, je tiens à en clarifier le sens aux yeux des membres du FD. Tel est l’objet de ce texte interne.

Ma candidature : de l’indiscipline ?

Il est clair que certains s’évertuent à la caractériser ainsi car c’est la meilleure façon de tirer un trait dessus aux yeux des militants attachés au parti. Mais il n’en est rien !

Le Président du Parti, Moustoifa, l’a bien souligné, cette question dépasse le simple cadre de la discipline. Il suffit pour s’en rendre bien compte de se poser quelques questions simples :
 Comment comprendre que des vieux militants qui ont plusieurs dizaines d’années de combat cote à cote n’aient pas pu échanger franchement sur cette question de candidature ?
 Comment comprendre qu’en plus de six mois, le parti n’ait pas discuté d’une question qui avait surgi et qui occupait une bonne partie des discussions entre militants ?
 Comment comprendre que malgré la demande de quelques militants et d’au moins une structure, cette question n’ait pas été discutée au dernier Congrès fédéral de Ngazidja ?
 Comment comprendre une référence autoritaire à des règles dont personne ne peut préciser les procédures concrètes ?

Réduire à du simple formalisme le règlement des questions fondamentales est une attitude bien connue qui a toujours mené vers des impasses.

Après l’AG du 11/03, il était décidé de poursuivre les discussions, or le Secrétaire Provisoire du BF que j’ai sollicité semble peu empressé à organiser les échanges. Que faire alors que l’échéance du dépôt des candidatures est fixé au 23/03 ? On fait obstruction au débat pour après crier à l’indiscipline. C’est absolument inacceptable.

Ma candidature : une bataille pour le redressement du Parti

Le Parti va mal. Il est difficile de le reconnaître mais il faut le reconnaître car c’est la seule façon de prendre un nouveau départ. On ne peut plus et on ne doit pas se contenter de sophismes du style : « il faut être un intellectuel pour appréhender le rôle positif joué par le FD durant le mandat passé d’El Bak » !

Le peuple avait mis tant d’espoirs dans le FD et la déception est grande. Dans les quelques rencontres tenues dans le cadre de ma campagne, je mesure la COLERE des masses contre le FD et certains de ses dirigeants. Se voiler la face nous conduira vers un précipice qu’il nous est encore possible d’éviter.

Pour la première fois, le FD a connu de la durée dans un pouvoir, fut-il d’une île et quel bilan pouvons nous présenter au pays ? Ceux qui revendiquent le bilan dans des réunions internes devraient en faire l’expérience dans une réunion publique, ils seront hués !

On évoque les difficultés rencontrés du fait de l’attitude du pouvoir de l’Union contre le pouvoir de l’Ile. Mais cela ne suffit pas, loin de là. Bien au contraire cela soulève la question de la stratégie improductive d’El Bak consistant à faire alliance avec Bacar, une sorte d’alliance contre nature des Directions des Iles contre le pouvoir de l’Union, une stratégie que le centre du FD a cautionnée sinon soutenue. Qui ne perçoit pas que Mohamed Bacar est la cible principale de la lutte contre le séparatisme, la tache fondamentale de l’heure de tous les patriotes.

Quant à ceux qui brandissent la promotion de nombreux cadres du FD, ils montrent qu’ils se trouvent sur une très mauvaise pente. On comprend que pour eux, les enjeux des prochaines échéances sont uniquement des enjeux de pouvoir.

Depuis 1990, j’ai exprimé mes doutes sur la voie du « socialisme démocratique » indéfini proposé par Moustoifa comme orientation fondamentale du FD. J’avoue avoir vacillé face à la facilité avec laquelle les principes sur lesquels nous nous sommes battus des dizaines d’année durant furent jetés aux orties avec des formules toutes faites, « dépassés ». La confiance, le respect, l’affection m’ont conduit à suivre. Les choses n’étaient pas non plus aussi claires comme elles le sont aujourd’hui. Et je ne comprends pas cet aveuglement qui empêche de constater les dégâts :
 la fédération de Mwali a disparu depuis plus de 4 ans et il n’a pas été possible de la reconstruire
 la fédération de Maore comme celle de France sont dans des situations incertaines, existe-t-elle ou pas !?
 l’existence de la fédération de Ndzuwani est purement formelle. Certes un certain nombre de militants de Ndzuwani furent emportés par le séparatisme mais pourquoi ceux qui restent fidèles aux idéaux du parti ne parviennent pas à redresser la tête ou tout au moins à exister sauf le temps d’une campagne électorale. Le centre du FD n’a absolument pas tenu compte de leur rejet de la politique d’alliance avec Mohamed Bacar
 Le FD se trouve de fait, réduit à la fédération de Ngazidja.

Que faut-il pour ouvrir les yeux et se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard !? N’est-il pas temps de s’interroger sérieusement sur l’orientation fondamentale suivie.? Les conditions matérielles sont passées par là. Pendant un moment l’absence de moyens constituait l’argumentation massue pour rejeter toute tentative de remise sur le tapis des orientations. Jamais on a voulu comprendre que notre faible résistance face aux conditions d’existence, aux nouvelles responsabilités, tirait sa source profonde dans les orientations. Il n’est pas possible de serrer les rangs uniquement derrière une personnalité, surtout lorsque l’on se réclame de la révolution, du progrès social et des libertés individuelles. L’unité doit être scellée sur une vision commune. Son absence a conduit aux dérives politiciennes autour d’une certaine forme de clientélisme.

Mes interrogations m’ont peu à peu singularisé, suscité des interrogations sur mon engagement et ont peu à peu créé un fossé. N’est-il pas temps de comprendre que ceux qui veulent quitter le FD pour des cieux plus cléments le font sans état d’âmes et que ceux qui restent le font par conviction et qu’il convient donc de prendre honnêtement en compte leurs questionnements fondamentaux ? Nous en sommes arrivés à une situation où le débat apaisé devenait de plus en plus difficile.

Ma candidature vise à crever l’abcès pour des vrais retrouvailles qui ouvriront des perspectives de reconstruction du FD autour d’une vision concrète des taches de la révolution comorienne, de ses cibles, ses armes, ses méthodes, etc.

Ma candidature : une stratégie électorale pointue au service du FD

Lors de l’AG du 11/03, le centre du FD évoque la possibilité d’une candidature commune de l’Alliance qui constitue le Mdidjengo de Ngazidja ! C’est surprenant puisque l’opinion sait qu’EL BAK s’est déjà positionné. D’un autre coté comment croire à des négociations (qui n’ont pas encore commencé) pour désigner un candidat alors que nous nous trouvons à 5 jours de l’échéance du 23/03 pour le dépôt des dossiers de candidature ? Où se trouve l’anguille ? Qui est le dindon de la farce ?

Enfin est-il possible de présenter un candidat FD défendant le bilan Mdjidjengo et prônant la continuation de la politique EL BAK ? De toute évidence ce serait une attitude suicidaire.

Qu’on le veuille ou non, je suis positionné sur la scène politique nationale comme un FD indéfectible, de plus je bénéficie d’une bonne image pour n’avoir participé à aucun pouvoir et pour n’avoir pas été directement impliqué dans le Mdjidjengo de Ngazidja. A cela il faut ajouter l’action dans le cadre du Comité Maore. Pour de plus en plus de gens, je suis un de ceux qui incarnent les idéaux du FD.

Ma candidature pourrait et devrait donc constituer un symbole de renouveau du FD et au delà, de tout le camp patriotique.

C’est mon vœu et c’est la ligne que je suis. Il n’est pas question pour moi d’œuvrer pour une scission du FD, de créer un autre parti. Le FD est le produit de notre génération, mon vœu est que nous léguions aux jeunes, une arme acérée contre la domination néo-coloniale française, contre la mondialisation libérale, pour l’unité et le développement du pays.

Puisse ceux qui nous suivront dire de nous : « ils ont été soumis aux feux nourris de l’ennemi, ils ont connu bien des vicissitudes mais ils ont persévéré, inébranlables sur le chemin escarpé de la lutte pour l’indépendance, l’unité, le progrès social et les libertés individuelles. Idriss 18/03/07

Commentaires

ABDOUL a dit…
Bonjour Mr Idriss ,
Mais pourquoi vous n avez pas candidaté au Présidentiel de 2016 ?.
Le peuple comorien serait ravi d' élire un vrai PATRIOTE , NATALISTE,qui s'est toujours battu avec bec et ongle pour l' intégrité territoriale de Comores enfin pour tirer Mayotte vers le bas en profitant comme aux années 60 , de piller tout Mayotte et transférer tout à la Grande Comores , Anjouan et Mohélie .
Si vous étiez élu le retour de Mayotte serait imminent. Mayotte se verrait rattacher à l'union des Comores sans conditions et sans concession, ces ignorants allaient vous être livré comme de la bétail .
Vous pourriez ainsi user de tout votre pouvoir pour interdire les Mahorais de Gréver en empêchant la démocratie de s'exprimer . Nous contactions votre profond malaise à chaque fois que les Mahorais grève pour revendiquer leur droit et demander l' égalité réelle avec la Métropole . Biensur que c'est compréhensible puisque' au Comores vous ne jouissez pas de ce Droit de grève. " nous avons vu le collectif de mouvement NARIWAZÉ , comment ça tourné et d' autre encore .

En Métropole , au coeur du pays de droit de l'homme , il y a des grèves presque tous les jours, beaucoup plus qu' à Mayotte . Alors nous traitant avec tous vos vocabulaires et vos raisons inimaginables et imaginaires qui ne tiennent jamais debout , cela ne nous découragera jamais , ni ne nous empêchera jamais de grever ici à Mayotte .
Votre rencontre avec le président Azali a été fructueuse , nous attendons des mesures concrètes très prochainement sur le retour de Mayotte dans LE GIRON de l' union corrompue de Comores . Attendons en fin septembre 2016 , son discours à l' AGNU pour nous reciter la même chanson "Visa balladure", Mayotte est Comorienne est le restera à jamais " . etc ....

Pendant que nous nous battons pour l' égalité Républicaine et une vie meilleurs pour nos enfants , battez vous là bas pour le retour de votre ile comorienne de Mayotte et la vie meilleure viendra surement après avoir eu Mayotte .
M. Abdoul,

Merci pour l'intérêt que vous avez bien voulu accorder au blog. Permettez que je clarifie mon positionnement.

1- avant l'indépendance, les gouvernements comoriens comprenaient des Comoriens des 4 iles. Ils ployaient bien sûr sur le diktat du colon mais ils opprimaient les citoyens des 4 iles au profit de leur entourage, famille, village, etc. Le déplacement de la capitale vers Moroni ne pouvait pas se faire sans au moins l'approbation du colon. Ce transfert peut néanmoins s'expliquer par les mêmes raisons qui font qu'aujourd'hui ce n'est pas Dzaoudzi qui est la capitale de Mayotte mais Mamoudzou. La situation fut aggravée par l'absence de mesures sociales d'accompagnement du transfert.

2- Même si la situation à Maore est meilleure sous certains aspects que dans les autres iles, on ne peut pas affirmer que Maore est sur une bonne voie. L'ile est transfusée, produit de moins en moins et sombre dans l'assistanat. Comme leurs compatriotes des autres îles, les maorais de base cherche à partir vers la Réunion à défaut de la France.

3- Chaque être humain se bat pour vivre mieux dans la liberté et le respect de son identité. Notre objectif ce sont des Comores unies, dirigés par des patriotes et non par des laquais de la France, des Comores unies en progrès dans la lutte contre la pauvreté du grand nombre.

Je crois que malgré nos divergences, nous devrions oeuvrer pour des échanges apaisés entre personnes sensées. Moi je milite pour des retrouvailles entre frères et soeurs que l'histoire a séparé, des retrouvailles qui nous ouvriront les portes d'un progrès économique et social dans la dignité



Posts les plus consultés de ce blog

MAORE : OFFENSIVES ANTI COMORIENNES DE LA FRANCE

Après le désastre provoqué par le cyclone Chido, tout le monde attendait de la France, la puissance occupante un plan de reconstruction de Maore. Que nenni. Trois mois après le désastre, le gouvernement français gesticule, fait du bruit sans parvenir à rétablir la situation des plus démunis. L’approvisionnement en nourriture, eau, électricité ne couvre pas tous les besoins, tant s’en faut. Au lieu de chercher des solutions provisoires pour loger les sans-abris, les autorités françaises ont interdit la vente de tôles utilisées pour la construction d’habitat de fortune sans pour autant proposer des alternatives comme les logements provisoires sous des tentes comme cela est d’usage après les catastrophes naturelles. Non, la France traite les Maorais en mendiants dans le cadre de son assistanat et tente de les enfumer en indexant les « clandestins », bouc émissaire de prédilection. Une tactique payante en vogue depuis toujours. Mais le gouvernement français est allé encore p...

Quel avenir du Monde ?

 La 79° AG de l’ONU s’est ouverte mardi 10 septembre sous le thème : « l’unité dans la diversité, pour l’avancement de la paix, du développement durable et de la dignité humaine partout et pour tous ». Les dirigeants des 193 états membres vont donc se rendre à New York pour y prononcer des discours, des heures et des heures durant lesquelles on va rivaliser de joutes oratoires lénifiantes sur les crises qui tenaillent le monde et les problèmes particuliers de chaque pays. Des formalités qui coûtent chères au regard des sommes folles englouties dans des frais onéreux en déplacements, perdiem, etc. Un poids lourd sur les budgets de pays pauvres comme les Comores. Cette 79° AG pourra-t-elle se hisser à la hauteur des défis ? Difficile de le croire ! On se contentera de généralités. On n’osera pas dénoncer et sanctionner les USA en tant que parrain du massacre des Palestiniens. On n’osera pas dénoncer ceux qui ont dépecé le Soudan et qui sont à la manœu...

79° AG DE L’ONU : L’HUMANITE DANS LA DETRESSE

  Un génocide en direct et l’ONU peine à en parler ! Et ce n’est pas le boycott par quelques délégations, du discours de Netanyahou, le premier ministre suprémaciste israélien, qui en change la donne. Les instances internationales spécialisées comme la Cour Pénale Internationale, la Cour Internationale de Justice, les organisations de défense du droit humanitaire international, sont contraintes d’utiliser des euphémismes. Ce qui ne les préserve pas de pressions insupportables, voire d’attaques haineuses inimaginables des soutiens inconditionnels du sionisme israélien. Pire encore, si d’aventure il y aurait pire encore, Israël étend son champ d’action : de Gaza et Cisjordanie, le territoire palestinien, au Liban et à la Syrie. Le déluge des bombes ne lui suffisant pas, Tsahal se lance dans une invasion terrestre au Sud Liban. Cet aventurisme guerrier se généralisera-t-il jusqu’à l’Iran ? Tout le laisse croire. Au total, les simples humains assistent impuissants ...