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CT-TC : la série en vogue !?

CT c’est Comores Télécom et TC c’est TelCo ou Telma Comores ou Telma ou les trois en même temps.

Episode 1 : TC remporte la licence et se voit offrir une convention d’établissement en or. Le pouvoir Ikililou-Mamadou-Msaidié impose ses désidératas à l’ANRTIC et à CT. CT qui en a vu d’autres, courbe l’échine, croit pouvoir laisser passer l’orage et ignore la menace. Pire, le pouvoir aggrave la situation avec d’innombrables recrutements électoralistes lors des présidentielles 2016. Tout cela se passe en toute discrétion et les Comoriens applaudissent la venue d’un opérateur télécoms stratégique, qui plus est de la région.

Episode 2 : Azali remporte les élections et nomme Mgomri à la tête de CT. Le nouveau DG se rebelle car il mesure le danger que représente TC pour CT. Il révèle les conditions pour le moins discutables de l’octroi de la licence à TC-TELMA, dénonce la convention d’établissement et bloque les négociations entre les deux opérateurs. Ce qui aurait pu passer sans vague soulève une tempête. Le public comorien découvre ce qu’il faut bien appeler le scandale TC-TELMA, le rapproche avec la « vente » de Handouli. D’un autre côté, la partition jouée par le nouveau pouvoir plonge le pays dans la confusion. Le public se partage entre d’une part des utilisateurs excédés par les pratiques de CT des décennies durant qui n’envisagent que les performances de TC et d’autre part des utilisateurs inquiets de voir la concurrence mener vers un monopole privé comme le pays l’a enduré dans le secteur de la banque commerciale.

Episode 3 : TC fait couper la connexion internet au pays par le Consortium Eassy. Plus de 30 heures de nuit agité, environ un milliard de KMF perdu par le pays en termes de PIB. Mgomri dénonce la supercherie : TC n’est pas Telma, la part de Telma dans TC est inférieur à 40% du capital. La clause qui justifierait la coupure de la connexion au câble Eassy ne devait pas jouer. Abus de pouvoir du Consortium ! De l’autre côté le gouvernement paniqué accepte les diktats de TC/Consortium. La gestion du câble Eassy est transférée à Comores Câbles, TC peut se connecter après moult péripéties. La connexion internet est rétablie. Mais rien sur les dommages causés par les 30 heures de coupure. CT aurait porté plainte mais que penser de l’attitude de l’Etat comorien qui semble accepter sans broncher la punition de tout un pays ? La confusion se fait plus épaisse et les doutes se font plus précises !

Episode 4 : Fort du soutien du Consortium TC pense triompher et imposer subrepticement sa loi. Il lance ses activités comme si toutes les questions étaient réglées. Une offensive bien menée avec des produits performants, des offres alléchantes et des cadeaux à la pelle. Sûr de leur fait, les dirigeants de TC se proclament d’emblée numéro 1 et affichent une certaine condescendance suffisante envers CT. CT qui n’aurait pas rendu les armes. Non seulement il refuse l’interconnexion entre les deux opérateurs, un gros handicap pour TC au regard du parc CT installé, mais il (CT) affirme haut et fort que TC se trouve seulement en phase de test. En somme CT se considère toujours comme le gérant du câble Eassy Comores et laisse planer la menace d’une déconnexion de TC ! Allons-nous vers un nouveau blocage ? Quelles en seront les conséquences !

Au-delà de ces péripéties qui alimentent les commentaires des places publiques il convient de mesurer les enjeux. Et ils sont de taille. Un deuxième opérateur de grande qualité dans le pays, c’est la promesse d’une véritable insertion du pays dans l’ère du numérique. Le secteur des TIC sera puissamment boosté, notre opérateur historique même pourra et devra en tirer un bénéfice fondamental (relation avec l’Etat, nouveau management, qualité des produits et services, etc.). La crainte c’est de voir CT disparaître comme le laisse penser la situation actuelle. Et alors notre pays aura raté une occasion en or pour son développement. TC aura les coudées franches et s’enrichira aux dépens du pays.

Idriss (20/12/2016)

Commentaires

Anonyme a dit…
Juste préciser 2 choses :
1- Dans aucun pays au monde un opérateur historique n'a disparu après la concurrence. Au contraire il s'améliore.
2- S'il y a une exception aux Comores et Comores telecom disparaît, en aucun cas telma ne sera en situation de monopole. l'anrtic peut octroyer une autre licence.
Puis les employés de Comores Telecom trouveront toujours un job chez le nouveau opérateur.

Pour ce qui concerne la convention bien entendu il n y avait aucune raison de privilégier telma au niveau fiscal. c'est un gros manque à gagner pour l'état et qui n'a aucune justification. Les Telecom c'est un secteur d'activité très lucratif. On aura des opérateurs à la pelle si on veut même un 3ème. Pour un secteur sinistré comme le tourisme oui, nous avons intérêt à "baisser la culotte" pour attirer les gros tour opérators et grands groupes hôteliers.
Anonyme a dit…
Juste préciser 2 choses :
1- Dans aucun pays au monde un opérateur historique n'a disparu après la concurrence. Au contraire il s'améliore.
2- S'il y a une exception aux Comores et Comores telecom disparaît, en aucun cas telma ne sera en situation de monopole. l'anrtic peut octroyer une autre licence.
Puis les employés de Comores Telecom trouveront toujours un job chez le nouveau opérateur.

Pour ce qui concerne la convention bien entendu il n y avait aucune raison de privilégier telma au niveau fiscal. c'est un gros manque à gagner pour l'état et qui n'a aucune justification. Les Telecom c'est un secteur d'activité très lucratif. On aura des opérateurs à la pelle si on veut même un 3ème. Pour un secteur sinistré comme le tourisme oui, nous avons intérêt à "baisser la culotte" pour attirer les gros tour opérators et grands groupes hôteliers.
Merci pour ces remarques intéressantes qui appellent les observations suivantes :

- Dans la convention d'établissement, Telma a obtenu que durant au moins trois ans, aucune licence ne sera attribuée à un opérateur quelconque.

- Dans certains pays africains, si mes informations sont exactes dans les 2 congo notamment, les opérateurs historiques ont disparu.

En tout cas dans la situation actuelle, tout le monde ira chez Telma (qualité, prix, etc.) Sans un minimum de clients, comment subsistera Comores télécoms ? Enfin pensez- vous que Telma pourra recruter les 4000 et quelques agents de CT, un des facteurs qui plombent CT

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