Accéder au contenu principal

D’humiliation française en humiliation française : les Comores continuent à subir passivement !

La « blague » de Macron : en tournée électorale dans un port français, ses interlocuteurs lui parle de frêle embarcation donc des kwassa-kwassas et spontanément Macron déclare : « les kwassa-kwassa pêchent peu ! Il amène du Comorien ». L'utilisation de l'article «du», pour parler d'hommes, a choqué et cela d’autant plus que l’on ne peut ne pas penser aux milliers de Comoriens morts ou disparus sur le bras de mer Anjouan-Mayotte. Un rapport du sénat français publié en 2012 avance une fourchette entre 7 000 et 10 000. Pour un pays de moins d’un million, cela représente plus de 1% de la population !! Cinq ans après ces chiffres, on imagine l’hécatombe.

Les réactions n’ont pas tardé. Les titres de la presse française soulignent que la « blague douteuse de Macron sur les Comoriens n'est pas passée », une bévue dans la communication de l’Elysée. La presse nationale française comme « Libération » ou régionale comme « Ouest France » ont consacré des articles à l’événement. Nombre de personnalités françaises se sont exprimées pour condamner les propos de Macron :
- Duflot et Morano condamnent une "blague douteuse"
- François Baroin : « C’est choquant  … Ce n’est pas parce qu’on dit que c’était pour rire qu’on n’a rien dit »
- Nicolas Dupont-Aignan « La remarque douteuse de M. Macron est choquante venant d’un président »
- le Secrétaire national du PCF « Les propos d’E. Macron sur les embarquements de misère aux Comores sont indignes. Plus que des excuses, la France a un devoir d’hospitalité »

Une organisation comorienne le Conseil représentatif des Français d’origine comorienne a « condamné avec la plus grande fermeté les déclarations racistes et déshumanisantes du président Macron. Nous demandons expressément des excuses publiques du président et qu’il prenne sa responsabilité sur la tragédie qui se déroule sous ses yeux », a demandé le président de cette association, Nassurdine Haidari.

Les médias français les plus visibles à l’étranger, France 24 et RFI amplifièrent la pression médiatique. Même Mayotte 1ère s’est mobilisée, suscitant et diffusant des réactions de Comoriens.

La pression fut telle que l'Elysée fut contraint de reconnaître "une plaisanterie pas très heureuse sur un sujet grave", "complètement regrettable et malvenue".

On attendait la réaction comorienne. Le Ministre d’Etat s’est exprimé à …MAYOTTE 1ère mais il a pris la précaution de souligner qu’il réagissait en tant que simple citoyen. Un aveu. Car le Gouvernement ne s’est pas exprimé. Cerise sur le gâteau, notre « excellente » télévision nationale a ignoré l’événement. Msa Djamal n’a pas reçu d’ordre « d’en-haut » alors motus et bouche cousue. C’est la règle primordiale de sa mission d’informer. On peut cracher sur les Comores, il ne réagira pas, ni en tant que DG d’un média national, ni en tant que citoyen jaloux de la dignité de son pays. Sans ordre d'en haut pas question qu'il bouge.

Reste un espoir ou attendons voir : Alwatwan du lundi 05/06/2017 « gudjo rihumisiza vavi yematsozi hau gudjo kaya hodigoni mwa Msa Djamal ? Certains diraient quel pays, je crois que la question devrait être : Quels dirigeants !?
Idriss (04/06/2017)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

MAORE : OFFENSIVES ANTI COMORIENNES DE LA FRANCE

Après le désastre provoqué par le cyclone Chido, tout le monde attendait de la France, la puissance occupante un plan de reconstruction de Maore. Que nenni. Trois mois après le désastre, le gouvernement français gesticule, fait du bruit sans parvenir à rétablir la situation des plus démunis. L’approvisionnement en nourriture, eau, électricité ne couvre pas tous les besoins, tant s’en faut. Au lieu de chercher des solutions provisoires pour loger les sans-abris, les autorités françaises ont interdit la vente de tôles utilisées pour la construction d’habitat de fortune sans pour autant proposer des alternatives comme les logements provisoires sous des tentes comme cela est d’usage après les catastrophes naturelles. Non, la France traite les Maorais en mendiants dans le cadre de son assistanat et tente de les enfumer en indexant les « clandestins », bouc émissaire de prédilection. Une tactique payante en vogue depuis toujours. Mais le gouvernement français est allé encore p...

3ème séminaire gouvernemental : encore une messe d’autosatisfaction

Qui pourrait contester l’opportunité de tenir un séminaire gouvernemental pour évaluer le PCE (Plan Comores Emergent) à travers ses PTA (Plan de travail Annuel) dont l’objectif affiché est de servir « l’intérêt supérieur de la Nation et la volonté commune de bâtir des Comores prospères et paisibles » (Discours du président Azali cité dans Alwatwan du 13/05/2025). La pertinence de la démarche est malheureusement anéantie par des thèses du style « … des transformations structurelles et tangibles ont déjà été engendrées au bénéfice de notre peuple » (propos de la Commissaire au plan rapportés » par la Gazette des Comores du 14/05/2025). Inévitablement la montagne accouchera d’une souris. Comme à son habitude, le pouvoir se congratule dans des messes budgétivores niant complètement une réalité abominable qui pourtant saute aux yeux de tous. Car on n’a pas besoin d’indicateurs sophistiqués pour appréhender la ruine du pays. Oui des nouvelles routes ont été goudronnées mais cela compense-t-i...

𝐔𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐬𝐬𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥'é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

L’école constitue le socle d’une société Il me semble utile de souligner avec force l’importance de l’école même si l’on peut considérer cela comme des banalités que l’on rabâche à tout bout de champs. Il s’agit d’œuvrer pour une large prise de conscience de la population comorienne.   L’école occupe une place centrale dans la construction du futur d’une société. Elle ne se limite pas à la simple transmission de savoirs : elle façonne les citoyens de demain, leur transmet des valeurs, des compétences et des outils essentiels pour s’insérer dans la vie sociale, économique et culturelle. Une éducation de qualité est l’un des leviers les plus puissants pour lutter contre la pauvreté, améliorer la santé, promouvoir l’égalité hommes-femmes, renforcer la cohésion sociale et assurer la stabilité politique. Elle favorise aussi la compréhension des enjeux politiques et sociaux, encourage la participation citoyenne et contribue à la réduction des inégalités. En somme, l’école est le socl...