Accéder au contenu principal

Les assises nationales : une opportunité pour le pays

C’est un fait sans précédent. Une rencontre nationale, initiée par une organisation de la société civile, dans laquelle seront représentés l’Etat, les partis politiques et les diverses association, une telle rencontre dans le pays, c’est du jamais vu. D’ordinaire ce sont les partis politiques, l’Etat et la « communauté internationale » qui siègent dans des situations de crise et qui décident.

les assises ne décideront de rien. Elles ne se substitueront pas aux instances du pays qui ont en charge de le conduire. D’où la vanité de ceux qui considèrent les assises comme du non-droit ! Des Comoriens se rassemblent largement pour échanger en profondeur sur la situation de leur pays, et ce serait anticonstitutionnelle ? Bien sûr que les préconisations des assises auront du poids mais c’est au final le Gouvernement, les Assemblées, etc. qui décideront de la suite à donner aux éventuelles recommandations. La souveraineté appartient au peuple et aux organes qu’il s’est doté pour le conduire. C’est une vérité de la Palice.

Les inquiétudes sur la Tournante. On prête des arrière-pensées au Chef de l’Etat. Il se serait déjà prononcé contre la Tournante. Cela peut parfaitement se comprendre. Mais toutes les parties prenantes des assises nationales auront inévitablement des arrière-pensées. On ne peut pas, on ne doit pas se focaliser sur ce qui se trouve dans la tête des gens. Les assises ne sont pas celles de l’Etat. Sa participation ne lui donne pas une voix prépondérante. Tout se décidera dans le cadre des organes qui seront définies et composées par toutes les parties prenantes. Bien évidemment des opinions différentes voire des oppositions surgiront. Mais de grâce attendons les décisions finales avant de condamner. Pour une fois qu’une force non politicienne (le Mouvement du 11 août ne vise pas le pouvoir, ce n’est pas un parti politique, même s’il peut se trouver parmi ses membres des personnes impliquées dans la vie politique) est à la base du processus, il ne faut pas partir battu. Tout doit être fait pour la réussite des assises. Ceux qui voudraient que les choses changent devraient s’impliquer de toutes leurs forces.

Le véritable objet des assises. Etablir un diagnostic d’un malade (le pays) qui n’a pas conscience de sa maladie mais qui souffre énormément. Les symptômes sont nombreux, interagissent entre eux et mettent en jeu son existence. Mais l'on ne doit pas prendre le symptôme pour la maladie. D’où venons-nous et où allons-nous ? Pourquoi hier le Comorien portait des valeurs de dignité, respectait le bien public et aujourd’hui le pillage des deniers publics est devenu un sport national valorisé, on en arrive même à voler les biens des mosquées ? Pourquoi avons-nous perdu tout sentiment patriotique, tout sentiment national, on peut même assister à des affrontements violents entre quartier ? Pourquoi hier le anda valorisait, promouvait la culture du pays, et aujourd’hui tout se délite ? Pourquoi n’arrivons nous pas à doter le pays d’un Etat capable d’assurer ses fonctions régaliennes ? Pourquoi cette montée du séparatisme qui met en danger l’existence du pays ? On ne peut pas se contenter d’explications toutes faites, à l’emporte-pièce. Il ne s’agit pas non plus d’inventer des solutions tombées du ciel mais de se livrer à un diagnostic avant d’avancer des préconisations. C’est pourquoi les thèmes proposés par le Mouvement du 11 août s’articulent autour de l’édification de l’Etat, de la consolidation de la nation, sans bien sûr oublier les questions cardinales que sont la résolution de la question de Maore, l’édification économique et sociale. Bien sûr des questions brûlantes seront soulevées mais leur examen ne sera pas simpliste, manichéen. A un moment où on doit malheureusement constater une certaine décomposition des partis politiques, ces assises représentent une chance inespérée que l’on doit à tout prix transformer l’essai.

Idriss (28/08/2017)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

MAORE : OFFENSIVES ANTI COMORIENNES DE LA FRANCE

Après le désastre provoqué par le cyclone Chido, tout le monde attendait de la France, la puissance occupante un plan de reconstruction de Maore. Que nenni. Trois mois après le désastre, le gouvernement français gesticule, fait du bruit sans parvenir à rétablir la situation des plus démunis. L’approvisionnement en nourriture, eau, électricité ne couvre pas tous les besoins, tant s’en faut. Au lieu de chercher des solutions provisoires pour loger les sans-abris, les autorités françaises ont interdit la vente de tôles utilisées pour la construction d’habitat de fortune sans pour autant proposer des alternatives comme les logements provisoires sous des tentes comme cela est d’usage après les catastrophes naturelles. Non, la France traite les Maorais en mendiants dans le cadre de son assistanat et tente de les enfumer en indexant les « clandestins », bouc émissaire de prédilection. Une tactique payante en vogue depuis toujours. Mais le gouvernement français est allé encore p...

3ème séminaire gouvernemental : encore une messe d’autosatisfaction

Qui pourrait contester l’opportunité de tenir un séminaire gouvernemental pour évaluer le PCE (Plan Comores Emergent) à travers ses PTA (Plan de travail Annuel) dont l’objectif affiché est de servir « l’intérêt supérieur de la Nation et la volonté commune de bâtir des Comores prospères et paisibles » (Discours du président Azali cité dans Alwatwan du 13/05/2025). La pertinence de la démarche est malheureusement anéantie par des thèses du style « … des transformations structurelles et tangibles ont déjà été engendrées au bénéfice de notre peuple » (propos de la Commissaire au plan rapportés » par la Gazette des Comores du 14/05/2025). Inévitablement la montagne accouchera d’une souris. Comme à son habitude, le pouvoir se congratule dans des messes budgétivores niant complètement une réalité abominable qui pourtant saute aux yeux de tous. Car on n’a pas besoin d’indicateurs sophistiqués pour appréhender la ruine du pays. Oui des nouvelles routes ont été goudronnées mais cela compense-t-i...

𝐔𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐬𝐬𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥'é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

L’école constitue le socle d’une société Il me semble utile de souligner avec force l’importance de l’école même si l’on peut considérer cela comme des banalités que l’on rabâche à tout bout de champs. Il s’agit d’œuvrer pour une large prise de conscience de la population comorienne.   L’école occupe une place centrale dans la construction du futur d’une société. Elle ne se limite pas à la simple transmission de savoirs : elle façonne les citoyens de demain, leur transmet des valeurs, des compétences et des outils essentiels pour s’insérer dans la vie sociale, économique et culturelle. Une éducation de qualité est l’un des leviers les plus puissants pour lutter contre la pauvreté, améliorer la santé, promouvoir l’égalité hommes-femmes, renforcer la cohésion sociale et assurer la stabilité politique. Elle favorise aussi la compréhension des enjeux politiques et sociaux, encourage la participation citoyenne et contribue à la réduction des inégalités. En somme, l’école est le socl...