Accéder au contenu principal

Crise à Maore : silence tonitruant des Comoriens

Depuis le 20 février, près d'un mois, Maore est en ébullition. En cause l'insécurité endémique qui sévit et qui rend la vie insupportable pour le commun des mortels.

Cible visée : les émigrés, entendez les Comoriens non Maorais. Boucs émissaires de prédilection des extrémistes maorais plus français que les français de France, ces Comoriens vivent dans la terreur, subissant les pires horreurs. Hier "décasés", maisons détruites et pillées, réduits à vivre dans la rue. Aujourd'hui Mansour Kamardine, ce plus français que les Niçois revendique-t-il, parle de guerre civile avec tout ce que cela peut signifier! La revendication est "limpide" : le 101ème département français demande à l'Etat français d'utiliser la force contre les "envahisseurs comoriens" et de sécuriser leur bout de France.

Pour les Français de base de France, qui n'ont pas d'idées précises de ce minuscule département d'outre-mer, le schéma est classique : invasion par des hordes affamés source de tous les maux. Quant à la classe politique quasi unanime, elle mise sur une solution sécuritaire (des renforts de gendarmerie pour déblayer les routes et lutter contre l'émigration sauvage). Elle voudrait imposer au gouvernement comorien d'empêcher les Comoriens de circuler entre les îles comoriennes.

Pour les Comoriens, silence absolue. Etat comme parti politique comme société civile, rien. Même les associations spécialisées de l'intérieur comme de l'extérieur, motus et bouche cousue. Serait-ce une attitude concertée !?

Comment l'Etat comorien peut-il afficher une telle indifférence aux mauvais traitements que subissent des Comoriens sur leur territoire ? Même pas une déclaration formelle ? Les médias français parlent tous les jours de Mayotte et les Comoriens zappent cet événement de premier plan. ALwatwan et la Gazette du 12/03/2018 n'évoquent pas la question qui figurait parmi les titres des éditions de France24 !

Les racines de la violence devraient être recherchées dans la violence de l'Etat français contre l'Etat comorien; dans le non-respect des principes fondateurs de l'ONU par des pays forts (en l'occurrence la France) parce qu'ils sont forts et ne risquent de subir aucune punition; dans l'érection du mur marin Mayotte/Anjouan responsable de la mort de plusieurs dizaines de milliers de personne; dans ces milliers d'enfants abandonnés parce que leurs parents ont été expulsés; par un système nommé département mais qui ne l'est pas, qui ne le sera jamais, qui sera toujours fondamentalement colonial.

Les intérêts bien compris des Comoriens et des Français voudraient un traitement intelligent de la question de l'île comorienne de Mayotte : une reconnaissance française de la vocation de Mayotte à réintégrer sa famille; un apaisement à Mayotte qui mettrait fin à la pensée unique, qui dépassionnerait les échanges. Il faudrait une négociation de toutes les parties qui ouvrirait une période de transition qui permettrait des retrouvailles entre Comoriens des quatre îles d'une part et d'autre part entre les Comores et la France, deux pays unis par des liens historiques et par les mélanges des personnes.

Idriss (12/0/2018)

Commentaires

Anonyme a dit…
Wow, incredible weblog format! How lengthy have
you ever been blogging for? you made running a blog glance easy.

The total glance of your site is fantastic, let alone the content material!

Posts les plus consultés de ce blog

MAORE : OFFENSIVES ANTI COMORIENNES DE LA FRANCE

Après le désastre provoqué par le cyclone Chido, tout le monde attendait de la France, la puissance occupante un plan de reconstruction de Maore. Que nenni. Trois mois après le désastre, le gouvernement français gesticule, fait du bruit sans parvenir à rétablir la situation des plus démunis. L’approvisionnement en nourriture, eau, électricité ne couvre pas tous les besoins, tant s’en faut. Au lieu de chercher des solutions provisoires pour loger les sans-abris, les autorités françaises ont interdit la vente de tôles utilisées pour la construction d’habitat de fortune sans pour autant proposer des alternatives comme les logements provisoires sous des tentes comme cela est d’usage après les catastrophes naturelles. Non, la France traite les Maorais en mendiants dans le cadre de son assistanat et tente de les enfumer en indexant les « clandestins », bouc émissaire de prédilection. Une tactique payante en vogue depuis toujours. Mais le gouvernement français est allé encore p...

3ème séminaire gouvernemental : encore une messe d’autosatisfaction

Qui pourrait contester l’opportunité de tenir un séminaire gouvernemental pour évaluer le PCE (Plan Comores Emergent) à travers ses PTA (Plan de travail Annuel) dont l’objectif affiché est de servir « l’intérêt supérieur de la Nation et la volonté commune de bâtir des Comores prospères et paisibles » (Discours du président Azali cité dans Alwatwan du 13/05/2025). La pertinence de la démarche est malheureusement anéantie par des thèses du style « … des transformations structurelles et tangibles ont déjà été engendrées au bénéfice de notre peuple » (propos de la Commissaire au plan rapportés » par la Gazette des Comores du 14/05/2025). Inévitablement la montagne accouchera d’une souris. Comme à son habitude, le pouvoir se congratule dans des messes budgétivores niant complètement une réalité abominable qui pourtant saute aux yeux de tous. Car on n’a pas besoin d’indicateurs sophistiqués pour appréhender la ruine du pays. Oui des nouvelles routes ont été goudronnées mais cela compense-t-i...

𝐔𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐬𝐬𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥'é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

L’école constitue le socle d’une société Il me semble utile de souligner avec force l’importance de l’école même si l’on peut considérer cela comme des banalités que l’on rabâche à tout bout de champs. Il s’agit d’œuvrer pour une large prise de conscience de la population comorienne.   L’école occupe une place centrale dans la construction du futur d’une société. Elle ne se limite pas à la simple transmission de savoirs : elle façonne les citoyens de demain, leur transmet des valeurs, des compétences et des outils essentiels pour s’insérer dans la vie sociale, économique et culturelle. Une éducation de qualité est l’un des leviers les plus puissants pour lutter contre la pauvreté, améliorer la santé, promouvoir l’égalité hommes-femmes, renforcer la cohésion sociale et assurer la stabilité politique. Elle favorise aussi la compréhension des enjeux politiques et sociaux, encourage la participation citoyenne et contribue à la réduction des inégalités. En somme, l’école est le socl...