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Gouvernance du monde : loi humaine ou loi de la jungle

Après les deux grandes guerres au début du XIX° siècle, face à la barbarie humaine, la Communauté Internationale a voulu inaugurer une ère de paix entre les peuples en offrant un cadre de résolution pacifique des conflits. Ainsi naquit l'Organisation des Nations Unies et sa Charte fondamentale.

Malheureusement les piliers de l'ONU furent viciés dès l'origine. Les grands pays victorieux de la 2° guerre mondiale s'octroyèrent des pouvoirs exorbitants sans aucun contrôle. Membres permanents du Conseil de Sécurité (CS) disposant d'un droit de véto. Les décisions du CS sont obligatoires tandis que celle de l'Assemblée Générale (AG), au sein duquel tous les pays sont représentés et disposent de la même voix, ne le sont pas. Les résolutions de l'AG de l'ONU ne bénéficient que d'une autorité morale. Les membres du CS n'en tiennent compte que quand ils le veulent. Un système érigeant un pouvoir suprême sans recours. Tant qu'il y avait les blocs de la terreur, il y avait une sorte de régulation. Mais l'implosion de l'URSS a changé la donne. Rien ne se dresse plus contre l'Occident. Ces dernières années Poutine sort la tête sans parvenir à enrayer la machine infernale. Quant à Chine, elle ne participe aux grands combats internationaux qu'en fonction de ses intérêts

Les soixante-dix ans passés témoignent si besoin était que seul l'Occident vit en paix. Aucune guerre dans un pays occidental depuis 1948. Episodiquement des extrémistes troublent l'ordre public et fauchent des vies humaines. Extrémisme de groupes dit d'extrême gauche ou droite; extrémisme dit islamique particulièrement sanguinaire. Ailleurs c'est la guerre qui domine et ravage. On a même assisté à des génocides. L'ordre nouveau produit par l'ONU, c'est un ordre au service de l'Occident et cela ne peut plus durer. Les abus sont nombreux. Un écrivain talentueux, Amine Maalouf l'a décrit avec brio dans son livre "le dérèglement du monde".

L'oppression prend souvent des allures insupportables et conduit les plus impulsifs à des extrémités dommageables.

Comment accepter que certains pays puissent détenir l'arme nucléaire et pas d'autres. Au lieu d'aller vers une dénucléarisation générale, les Occidentaux ont imposé ce qu'ils appellent la non propagation de l'arme nucléaire. Mais ils aident certains comme Israël à s'en doter et sortent leurs griffes pour empêcher l'Iran qui cherche à s'engouffrer dans cette voie pour assurer sa défense et ne plus être une proie facile.

Comment accepter que depuis plus de dix ans, les Palestiniens sont prisonniers sur leurs terres. Gaza est une gigantesque prison à ciel ouvert. Tout est conditionné par Israël : ce qui entre et ce qui sort; la possibilité de voyager, d'avoir du courant électrique, de l'eau, etc. Et quand un gazaoui excédé griffe un Israélien, la puissante armée israélienne bombarde Gaza et les médias occidentaux lance une campagne médiatique sur la riposte israélienne contre les terroristes palestiniens.

Comment accepter que des dirigeants africains soient condamnés pour crime contre l'Humanité et pas les criminels occidentaux. Comment oublier la grosse manipulation américaine sur les terribles armes chimiques de Saddam Hussein qui ont servi à "légitimer" l'invasion de l'Irak, l'assassinat de son président et la déstabilisation de ce pays qui dure. Et le président Bush n'a jamais été inquiété. Il ne viendrait pas à l'idée de la Procureure de la Cour Pénale Internationale de s'auto saisir.

Comment accepter l'invasion de la Lybie. Suivant son bon vouloir, le président français a accueilli en grandes pompes Kadhafi un jour et un autre il est parti "au secours du peuple libyen" sous le joug d'un dictateur. Elle envahit la Lybie, allant même jusqu'à faire assassiner son hôte de la veille. La déstabilisation de la Lybie dure toujours.

Comment accepter qu'on dénie à la Syrie le droit de défendre son intégrité territoriale. Bachar a résisté au "printemps arabe", il est alors devenu infréquentable, lui qui avait été décoré par la France se serait transformé subitement en dictateur contre son propre peuple ! Quel dirigeant accepterait qu'une partie de son territoire soit occupé par des rebelles ? En soutenant bec et ongle la rébellion à laquelle on attribue faussement toutes les qualités, les pays occidentaux prolongent le calvaire des syriens.

Et on semble s'acheminer, sous la houlette de Trump, le président non voyou de la première démocratie occidentale, à déstabiliser l'Iran.

Et que dire du petit Archipel des Comores qui ploie sous la férule de la France :
- la loi française est placée au-dessus de la loi internationale
- les dizaines de milliers de morts du visa Balladur n'émeuvent personne, la CPI les ignore alors que chaque année, l'Etat français publie les chiffres des personnes déplacées par la force au sein du territoire comorien, un crime contre l'Humanité
- L'Histoire est récrite. Les indicateurs tangibles de la nation et de l'identité comorienne (langue, culture, religion, etc.) forgés par des centaines voire des milliers d'années sont rayés par un trait de plume.
- la position pro française de la majorité des habitants de Mayotte est mise en épingle comme si la volonté de la population d'une région peut primer sur la volonté de la nation. Les exemples dans le monde sont légion, y compris en France avec le cas de la Corse.
- la dénonciation d'un colonialisme d'une ile sur les autres n'est qu'une forme du séparatisme comorien. La différence vient du fait, que le séparatisme Maorais est brutal et qu'il a réussi à l'emporter provisoirement avec l'appui de la France.

Face aux Comores, la France est puissante à tout point de vue. Mais sur la question de l'île comorienne de Mayotte, elle est faible. Il suffit d'un peu de fermeté comorienne pour s'en rendre compte. Son chantage sur le visa en témoigne, elle est lamentable, elle se discrédite aux yeux du monde.

Si Azali et Soeuf tiennent elle aura le choix entre d'une part assumer un génocide à Mayotte ou d'autre part se résoudre à accepter les lois et usages du monde, en somme négocier une solution digne, honorable pour toutes les parties. Dans tous les cas il faudra en sortir par le haut.

Malgré les problèmes brûlants internes, les Comores sont unis derrière le Chef de l'Etat et son ministre talentueux des affaires étrangères. Il serait opportun dans cette perspective d'organiser une grande manifestation populaire à Moroni pour rejeter le chantage de Macron au visa.

Idriss (11/05/2018)

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