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Quelle issue à la crise politique en cours ?

Elle se montre au grand jour depuis le détournement des assises nationales appelées par Bazi Salim. Elle s'aiguise au fil des jours et profile des lendemains catastrophiques pour le pays.

Du côté du pouvoir, les contradictions virent à l'antagonisme. Il y eût le Gouverneur de Dzuani; puis le Gouverneur de Gazidja et maintenant un Vice-Président qui sort du silence, affaiblissant la forteresse.

Quant à l'opposition, son espace se réduit, comme si on la pousse vers des extrêmes. Tout se passe comme à l'époque des mercenaires où les citoyens ne bénéficiaient d'aucun droit. Le premier prétexte trouvé et l'on passait des journées à la gendarmerie ou en prison. On en arrive même à empêcher une personne d'assister à l'enterrement d'un membre de sa famille. Un comble chez des "musulmans", une simple mesure administrative d'un ministère a suffi.

Le raidissement du Président accentue ce processus qui peut conduire au pire.

La caractéristique principale de cette crise est d'être principalement politicienne. Le pays est confronté à trois grandes questions fondamentales : la crise ouverte Comores – France sur la question Maoraise, la corruption à grande échelle sur la question de la citoyenneté économique et les modifications de la Constitution. Et cela dans un contexte marqué par une certitude grandissante de la perspective des ressources en pétrole et gaz.

L'enjeu mis en avant par tous les politiques du pays, c'est la conquête du pouvoir. Le ton est donné par le Président Azali lui-même qui ne maîtrise plus sa volonté de durer au pouvoir. On en est arrivé au point qu'il n'est même plus possible de nouer un débat national sur la question Maoraise. Si le Ministre des Affaires étrangères donne l'impression de poursuivre le bras de fer avec la France, tout reste dans le secret des bureaux; comme si la diplomatie n'était que secrète, comme si l'implication des citoyens dans cette lutte ne pèse pas, comme si en ne faisant pas de bruit on parviendra à faire pression sur la France jusqu'à lui faire faire ne serait-ce qu'un petit pas.

Une question décisive : la grande muette. Basculera-elle dans un camp ? Éclatera-t-elle en factions rivales ou parviendra-t-elle à préserver son unité, sa cohérence et servir de garde-fous ? Rien n'est moins sûr !

Les simples citoyens avertis nourrissent des sérieuses inquiétudes. Le pays n'est-il pas en train de suivre la voie dangereuse des pays africains dotés en ressources naturelles ? Des régions dévastées par des affrontements qui n'ont rien à voir avec les intérêts des pays. Des clans liés à des puissances étrangères qui se battent soi-disant pour "sauver leurs ethnies", pour "des droits des peuples", pour "la pureté de la religion" mais qui sont sous la coupe de puissants ordonnateurs dont l'objectif est de créer de l'instabilité pour s'accaparer à peu de frais des richesses naturelles d'un pays en lambeaux.

Et l'on se surprend à s'interroger sur le séparatisme rampant qui nous menace, sur l'imposition de l'islam sunnite de rite chaféite que certains veulent ériger en religion d'Etat, sur l'affrontement à propose d'un référendum annoncé sans le texte qui devrait l'accompagner, sur la France qui continue sa politique de pays fort face à un petit pays donnant l'impression d'ignorer la menace d'autres rapaces qui voudront participer au festin comorien.

En fait le pays est en danger. La crise politique risque d'être le déclencheur d'un incendie ravageur.

Comment ramener le calme et ouvrir des perspectives prometteuses au pays ?

La clé se trouve dans les mains de M. Azali Assoumani. Il se trouve face à l'Histoire. C'est à lui de trouver les moyens de :

• Rassembler l'Exécutif du pays (celui de l'Union et celui des îles). Il avait initié des rencontres entre lui et les Gouverneurs. Dépasser les frictions, les susceptibilités et se comporter en Hommes d'Etat. Les quatre dirigeants doivent se réunir de toute urgence et s'engager devant le pays.

• Relancer les assises en veillant à leur assurer leur indépendance et à les placer sous la direction d'une société civile que le pays approuvera. Les quatre dirigeants doivent aboutir à cette conclusion et patronner des vraies assises nationales.

Le Président Azali Assoumani est-il en mesure de se hisser à cette hauteur ? Je le crois, je l'espère pour le pays et pour lui. Le destin du pays est entre ses mains.

Idriss Mohamed (17/06/2018)

Commentaires

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