La
situation du pays est préoccupante. A écouter l’Union Africaine,
la Mouvance présidentielle et l’Union de l’opposition, on est en
droit de se poser des questions. Fuite en avant pour éviter les
points qui fâchent ? Recul pour mieux sauter ? Calculs
politiciens étroits ? L’impression que les principaux enjeux
sont mis de côté s’impose aux observateurs attentifs et
impartiaux.
Le
danger séparatiste s’aggrave. Il ne s’agit pas de Maore, absent
du débat mais des autres îles, en premier lieu de Dzuwani.
Le
pouvoir minimise. Salami n’est pas Dzuwani. Si rébellion il y a,
elle sera écrasée. Quant à Hassani Hamadi, il ne pourra même pas
résister. « Mbiyo za sakafuni ». En tout cas la machine
est en route et rien ne la stoppera ni ne la fera retourner en
arrière.
L’union
de l’opposition, unie sur rien, semble embourber dans les ambitions
personnelles des uns et des autres. Quand il faut amuser la gallérie,
on envoie Moustoifa qui bénéficie encore de son aura de vieux
révolutionnaire. Mais ce sont les vrais Chefs qui parlent au sortir
de Beït-Salam. Leur langue de bois laisse percer la réalité de
leurs intentions inavoués. Naïveté ou anguille sous roche, ils
saisissent au bond la planche malicieusement tendue par le Président
qui met au point sa réélection dans les meilleures conditions
possibles.
Quant
à l’Union Africaine, chacun comprend son rôle et a pu mesurer
l’habileté de son Haut Représentant. Le dialogue inter comorien
est mis sur le rail. On peut alors se congratuler de la « moisson ».
Mais comment ne pas s’interroger sur la place et le rôle des
Gouvernorats dans ce dialogue ? Zappés comme si il ne
s’agissait pas d’institutions fondamentales du pays !
Ignorés comme si ils n’étaient pas le principal obstacle à
l’application de la nouvelle Constitution ! Comment M. Lamamra
a-t-il donné la primauté à une union de l’opposition au dépend
des grands élus du pays ? S’agissait-il juste de donner le
change ? Ou bien attend-on des affrontements pour réellement
intervenir ? Ou bien considère-t-on que ce que l’opposition
désigne comme dictature d’Azali n’est rien comparé à ce qui se
passe dans nombre de pays africains ?
En
tout cas, tous ceux qui pensent seulement aux intérêts bien compris
du pays nourrissent des inquiétudes sérieuses. Comment se résoudra
le conflit entre le pouvoir central et le gouvernorat de Dzuwani ?
Est ce que cela ne sera pas l’étincelle qui mettra le feu au
pays ? D’autant que l’ami qui nous veut du bien, fourbit ses
armes pour agir en coulisse comme en 1997. L’implosion de
l’Archipel, constitue son objectif stratégique ultime pour annuler
toute revendication comorienne sur Maore.
N’y
aurait-il donc aucun espoir de sortie de crise ? Elle est en
tout état de cause très mince. Prions pour que le fameux dialogue
inter comorien débouche sur une sorte de conférence nationale qui
puisse assurer un cadre aux prochaines présidentielles, un cadre qui
puisse rassurer tout le monde. La démocratie n’est certainement
pas l’unanimité comme aime à le souligner le Chef de l’État.
Mais pour être réelle elle doit reposer sur des bases
consensuelles. Si elle ne se base que sur les desiderata d’une
partie de l’opinion (cas des assises), elle s’apparente alors à
une dictature plus ou moins dure. Et c’est de cela qu’il s’agit
quand on prend sérieusement en compte les conditions de l’adoption
de la NOUVELLE Constitution.
Idriss
(18/09/2018)
Commentaires
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