Le pays est dans l’impasse. En
acceptant la mise en place d’une structure de dialogue inter
comorien sur initiative de l’Union Africaine, le pouvoir le
reconnaît de fait. Soutenir qu’il s’agit d’une pratique
courante dans le pays, c’est se moquer du monde. Le dialogue entre
pouvoir et opposition dans le pays est exceptionnel. Comment peut-on
soutenir que la mise en place d’un cadre ad hoc de concertation
soit chose ordinaire. Un tel cadre rappelle les négociations de
Fomboni qui ont accouché de l’Union des Comores avec la
Constitution de 2001.
La vraie question concerne le
dialogue inter comorien en cours. De quel dialogue s’agit-il si on
exclut les institutions fondamentales du pays à savoir les
Gouvernorats et l’Assemblée Fédérale ; si on exclut les
partis politiques qui n’appartiennent ni à la Mouvance ni à
l’Union de l’opposition ; si on exclut les syndicats des
travailleurs et des patrons ; si on exclut la société
civile !?.
Un tel dialogue est
incontestablement une manœuvre du pouvoir pour tromper l’opinion,
crédibiliser autant que faire se peut les prochaines
présidentielles. En y souscrivant, les « présidentiables »
de l’Union de l’Opposition témoignent de leur naïveté. Dans
les conditions actuelles, il faut être aveuglé par ses ambitions de
pouvoir pour croire pouvoir empêcher la machine Azali de l’emporter.
La sincérité du pouvoir à
dialoguer doit se prouver dans l’acceptation d’une Conférence
Nationale ouverte à tous, inclusive comme on dit aujourd’hui.
C’est le seul cadre susceptible d’examiner les questions
brûlantes de l’heure, de corriger ce qui doit l’être afin de
parvenir à un large consensus national autour des Institutions du
pays. Sans ce consensus, il ne peut y avoir de démocratie qu’en
trompe l’œil.
Les principaux acteurs politiques
de l’opposition ont le choix. Se faire rouler dans une farine
puante et légitimer le fait accompli qui confine au coup d’État
institutionnel. Obtenir la Conférence Nationale ou abandonner une
partie jouée d’avance, laisser Azali continuer seul comme ce fut
le cas lors du pseudo « référendum constitutionnel ».
Les choses seront au moins claires aux yeux de tous.
Au final comment ne pas déplorer
l’absence d’une alternative politique crédible au pouvoir et à
cette Union de l’Opposition sans consistance, incapable de tracer
la moindre perspective au pays.
Un vœu enfin : puisse le pays
se doter d’une voix susceptible de prendre le relais de SWAUTI YA
UMATI.
Idriss (20/09/2018)
Commentaires
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