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Dzuwani : un crime inexpugnable contre le pays


Que s’est-il passé à Nduwani dans la nuit du 14 au 15/10/2018 ? Qu’est ce qui a déclenché le départ de ce qu’il faut bien appeler une tentative de soulèvement. Car il faut bien le reconnaître, le sentiment de révolte est général dans le pays et cela dure depuis la dissolution cavalière de la Cour Constitutionnelle. Il a donc bien fallu un événement déclencheur. Ou bien s’agit-il d’un complot.
La décision du Président Azali de s’emparer définitivement du pouvoir pour le restant de sa vie a changé la donne dans le pays. Il y a bien évidemment l’autoritarisme, le piétinement des lois, l’usage abusif de la force publique, la multiplication des arrestations, etc. Mais on doit aussi noter des faits étranges. Ils s’accumulent occasionnant des emprisonnements d’opposants au régime, des prisonniers politiques qu’on cherche à cacher sous des chefs d’accusation fantaisiste.
Il y eut l’attentat contre le VP Moustadroine. Une bizarrerie époustouflante. Une voiture non blindée attaquée à la kalachnikov sans pratiquement aucune égratignure des occupants de la voiture. Des dirigeants Juwa furent accusés sans preuves et ils croupissent depuis en prison en attente d’une hypothétique procès.
Il y eut les clous à l’aérogare de Fomboni. Un attentat contre le Président ! Invraisemblable au regard des éléments de preuve fournis. Comment a-t-on découvert ces clous ? Cette méthode pour éliminer le Président paraît pour le moins suspecte. En tout cas des emprisonnements des opposants désignés sont opérés, grossissant le nombre des prisonniers politiques.
Il y eut l’amputation d’une main ! Comment comprendre que des gens organisés et raisonnables décidés à troubler le référendum se seraient contentés d’une action isolée dans un bureau éloigné du centre de Moroni ? Comment ne pas là aussi émettre des sérieux doutes sur les accusations fantaisistes du Ministre de l’Intérieur ? L’horreur d’un tel acte sans précédent dans le pays et la révolte qu’elle inspirait fut utilisé pour décapiter Juwa. Les membres de sa direction croupissent dans les geôles du régime, grossissant encore le nombre des prisonniers politiques.
N’assiste-t-on pas à une pareille entourloupette aujourd’hui : une provocation à Ndzuwani pour éliminer un empêcheur de dormir en paix en la personne du vaillant Dr Salami ?
En tout cas il est difficile de croire à une véritable insurrection contre le pouvoir. Aucune condition n’est réunie pour un tel soulèvement. Les cagoulés de Dzuwani seraient-il des fous furieux, dénués de tout jugement, décidés à se faire tuer et à entraîner du même coup des dégâts inestimables à la population et à l’île ? Qui plus est dans son style qui le distingue, Kiki a identifié certains insurgés : des membres du Gouvernorat de Dzuwani, le Dr des impôts (actuellement en Inde) et le DAF (actuellement en prison). Ne s’agit-il pas de se fournir un prétexte permettant de boucler le Gouverneur de Dzuwani qui résiste avec esprit de suite à la volonté présidentielle ?
En tout cas, d’après les dernières informations, l’armée effectue une sale besogne A Dzuwani. On compte déjà un mort, Malide mbaraka de Milimbeni, mort par balle ; les lacrymogènes en pleine ville de Mutsamudu et les tirs occasionnent des dégâts considérables, des maisons sont en feux, la peur s’installe.
Il faut aussi tenir compte de l’impact idéologique et politique d’une riposte disproportionnée qui risque encore d’accentuer les divisions. Des blessures resteront gravées dans les mémoires, augurant des futurs mauvais jours.
Tout cela parce qu’un homme nourrit des ambitions démesurées et semble décider à utiliser tous les moyens pour arriver à ses fins ? Reste à savoir si les partisans d’Azali suivront leur séide jusqu’aux pires extrémités ! Reste à savoir si les partis politiques se hisseront enfin au niveau de leurs responsabilités face au pays ! Reste à savoir si le pessimisme et l’absence de perspectives maintiendront les citoyens dans le défaitisme
L’enjeu paraît en tout cas très clair : Azali parviendra-t-il à détruire la stabilité retrouvée du pays ? À ramener le pays à l’époque des mercenaires et des larbins et finalement comme ça se dessine à mettre notre pays à feux et à sang ?
Idriss (16/10/2018)

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