Tout le monde sait combien le droit
est piétiné dans notre pays. Cela dure depuis des années et cela
s’aggrave au fil des mois. Le blog comoresdroit qui fait autorité
en la matière le décrit avec brio (voir
http://comoresdroit.centerblog.net/2360-le-droit-en-veilleuse-dans-ce-pays).
La situation est devenue intenable. Les excès du pouvoir en place,
en particulier du Ministre de l’Intérieur, ont conduit à une vive
réaction des avocats.
L’avocat du Président Sambi
s’est signalé par son refus du non respect des procédures et des
mauvais traitements qu’on lui fait subir.
Des avocats, même les plus proches
du pouvoir, se sont solidarisés avec leur confrère et exigent que
les conditions de la défense soient respectées, réfutant du même
coup les arguties du parquet.
Face aux mauvais traitements que la
justice fait subir aux prisonniers et aux risques de décès de
certains gravement malades et privés de soin, le Bâtonnier des
avocats s’est insurgé, sonnant en quelque sorte la charge contre
les pratiques inacceptables d’un pouvoir qui se croit tout permis ;
un pouvoir qui affirme haut et fort que son train est en marche,
qu’il écrasera tout sur son passage, que rien ni personne ne
pourra l’arrêter.
Cette quasi révolte des avocats
est sans précédent dans le pays ! Il crée L’espoir. La
question est alors de savoir s’il s’agit d’un feu de paille ou
s’il s’agit d’un élan vers l’édification d’une justice
réellement indépendante et donc d’un véritable État de droit.
Tout dépend dès lors des juges,
nous enseigne le Bâtonnier. Les juges qui disent le droit et qui en
conséquence sont protégés des pressions du pouvoir. Leur
indépendance ne sera ni un cadeau ni un acquis définitif. C’est
un combat continu pour leur dignité d’homme, pour l’honorabilité
de leur noble profession, pour la défense des citoyens de leur pays.
Une immense responsabilité devant Dieu et les Hommes.
Pour consolider cet élan
prometteur, il faut poursuivre la bataille jusqu’à obtenir la
démission du Ministre de l’Intérieur qui vient d’afficher son
mépris arrogant et insolent envers la justice.
L’objet du délit ce sont ses
propos «
ce
n’est pas la loi qui peut m’amener à freiner des actions
quand je dois atteindre l’objectif que je me suis fixé. Vous
devriez comprendre qu’il m’arrive souvent de ne pas tenir compte
des avis juridiques de mon Directeur de cabinet, un juriste de
formation, surtout si ses avis vont à l’encontre de ma vision »
(Mohamed
Daoudou,Ministre
de l' intérieur, de l' information et de la décentralisation,
source Communiqué de presse du gouvernorat de Ngazidja du 03 octobre
2018.)
Il
faut qu’il sente dans sa chair la force de la loi. L’institution
qui en a le droit devrait engager une action en justice contre lui
dans les termes qui conviennent. Nous les citoyens devront apporter
notre pierre de toutes les façons possibles : réseaux sociaux,
presse nationale, voire même créer une structure spéciale pour
demander sa démission. Aux avocats de nous conseiller voire de
prendre les devants.
Idriss
(07/10/2018)
Commentaires
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