Il
se confirme que AGWA vient d’être arrêté ce Samedi 09/02/2019.
AGWA, un journaliste qui ne laisse personne indifférente, mieux ou
pire qui suscite de la polémique.
Certains
lui dénient son caractère de journaliste professionnel parce qu’il
n’aurait pas de « titre universitaire ». Comme si les
autodidactes ne pouvaient pas accéder à des hauts niveaux dans
l’exercice de leur métier ! Comme si le professionnalisme
répondrait à un canon que celui de vivre d’une activité dont on
a fait son métier. Comme si les milliers d’auditeurs qui le
suivent quotidiennement comptaient pour du beurre !
Certains
lui reprochent ses excès et ses prises de position politique. Le
journalisme politique existe. Il est permis de penser que le
journalisme « objectif » est un leurre. Même lorsque
l’on respecte les faits, il y a la manière de les décrire, il y a
les choix des événements à rapporter, il y a la place que l’on
accorde aux différents articles, etc. Des éléments qui traduisent
des partis pris conscients ou non. Quant aux faits, qui peut se poser
en juge pour déterminer ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas.
Les campagnes des médias dits indépendants et/ou objectifs sont
éclairants en la matière.
Pour
l’opinion comorienne, AGWA s’est imposé sur la scène médiatique
comorienne comme une voix influente, une voix libre qui ose dénoncer
les dérives d’en haut et d’à coté, une voix courageuse dans
une ambiance délétère marquée par le pessimisme, le louvoiement
opportuniste, la prévarication, . Et pour cela AGWA dérange.
Pour
le pouvoir il faut lui fermer la gueule. Après avoir quasiment
muselé l’opposition, caporalisé les médias nationaux, il n’est
pas question de laisser un trublion perturber la fête. Souvent sous
les projectiles, il disparaît puis réapparaît et la vie reprend
son cours. Cette fois-ci il n’y a pas échappé. Ce n’est pas la
première fois qu’il se retrouve dans les geôles du pouvoir. Qui a
oublié le scandale de la fermeture de BARAKA FM et la confiscation
de son matériel. Mais aujourd’hui l’affaire risque de connaître
un tour plus dangereux. Dans cette campagne présidentielle, avec le
président Azali au centre des festivités, la voix audacieuse de
AGWA ne peut pas avoir droit au chapitre.
Voilà
le véritable enjeu. La liberté d’expression. Et puis son courage,
cet exemple subversif alors que tout le monde baisse la tête !
Quoi que l’on puisse penser d’AGWA, on doit défendre son droit à
la parole. Il peut, comme tout citoyen, être arrêté, entendu et
gardé à vue dans le respect de la loi. Il ne doit pas être
emprisonné sans un procès équitable.
Pour
AGWA, LA LOI, RIEN QUE LA LOI.
Idriss
(10/02/2019)
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