Accéder au contenu principal

Présidentiel 2019 : le finish

La campagne du premier tour finit. Une campagne pauvre et terne.

Il faut creuser pour déceler un enjeu fondamental pour le pays. Peut-être les Institutions. Et encore elles ne furent abordées que sous le prisme d’une tournante à 5 ans pour s’opposer à Azali. Une promesse aux allures démagogiques d’un passage du relais à Ndzuwani en 2021. L’idée absolument nécessaire d’un bilan fut parfois évoquée mais trop furtivement pour retenir l’attention.

Pour les politiciens du pays, l’enjeu est uniquement politicien : le pouvoir. Azali face aux 11 autres candidats. Pour les états majors les choses furent claires : tout pour se maintenir d’un coté et tout sauf Azali de l’autre. Pour les seconds couteaux, il s’agissait de choisir la meilleure carte en prévision de demain. On s’est donc rangé derrière un candidat « crédible » quand on ne pouvait pas se ranger derrière Azali. Il y a les prudents qui se rappellent de l’échec de Mamadou en 2016, de leur engagement vain à ses cotés et qui préfèrent attendre avant de se montrer.

Pour le commun des mortels, rien de bien nouveau sous le ciel. Toujours les mêmes, à quelques nuances près, qui se disputent le pouvoir, les privilèges et qui une fois au pouvoir pilleront le pays sans le moindre scrupule. Des candidats sans envergure et sans programme. Les débats entre candidats organisés par NGOSHAO furent à cet égard édifiant. Certains se sont défilés : mépris arrogant envers la jeunesse ! Aucune réaction face à la lettre ouverte du Comité Maore.

Reste le mouvement HURY, porté par la jeunesse, surgit d’on ne sait où qui suscite un vif intérêt. Son candidat le professeur Achmet et ses propositions révolutionnaires. Une promesse qui vivifie. Car la fin calamiteuse du Front Démocratique entamée depuis la moitié des années 1990 a fini par assécher les cœurs, détruire l’espoir et plonger le pays dans le désespoir. On se surprend à voir dans HURY et Achmet l’avenir du pays. Son score donnera des indications sur les sentiments réels des jeunes et de tous ceux qui veulent que cela change réellement. Puisse-t-il devenir une force politique de premier plan dans les années à venir.

Pour le pays, la question véritable et redoutée : les lendemains des élections. Le risque d’affrontements n’est pas négligeable. On le perçoit à l’importance que prend la « sécurisation des votes », à l’ampleur de la triche suspectée. Comme s’il s’agissait de la première fois que le pays vote dans des conditions épouvantables.

Les présidentiables soulignent à satiété la nécessité de préserver la paix, la sérénité mais ils ne donnent pas l’impression d’accorder leurs paroles et leurs actes en la matière et c’est peu dire.

Dieu préserve notre pays des guerres civiles insensées, sans rapport avec les intérêts réels des citoyens et qui débouchent souvent vers des dictatures de la pire des espèces.
Idriss (20/02/2019)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

MAORE : OFFENSIVES ANTI COMORIENNES DE LA FRANCE

Après le désastre provoqué par le cyclone Chido, tout le monde attendait de la France, la puissance occupante un plan de reconstruction de Maore. Que nenni. Trois mois après le désastre, le gouvernement français gesticule, fait du bruit sans parvenir à rétablir la situation des plus démunis. L’approvisionnement en nourriture, eau, électricité ne couvre pas tous les besoins, tant s’en faut. Au lieu de chercher des solutions provisoires pour loger les sans-abris, les autorités françaises ont interdit la vente de tôles utilisées pour la construction d’habitat de fortune sans pour autant proposer des alternatives comme les logements provisoires sous des tentes comme cela est d’usage après les catastrophes naturelles. Non, la France traite les Maorais en mendiants dans le cadre de son assistanat et tente de les enfumer en indexant les « clandestins », bouc émissaire de prédilection. Une tactique payante en vogue depuis toujours. Mais le gouvernement français est allé encore p...

3ème séminaire gouvernemental : encore une messe d’autosatisfaction

Qui pourrait contester l’opportunité de tenir un séminaire gouvernemental pour évaluer le PCE (Plan Comores Emergent) à travers ses PTA (Plan de travail Annuel) dont l’objectif affiché est de servir « l’intérêt supérieur de la Nation et la volonté commune de bâtir des Comores prospères et paisibles » (Discours du président Azali cité dans Alwatwan du 13/05/2025). La pertinence de la démarche est malheureusement anéantie par des thèses du style « … des transformations structurelles et tangibles ont déjà été engendrées au bénéfice de notre peuple » (propos de la Commissaire au plan rapportés » par la Gazette des Comores du 14/05/2025). Inévitablement la montagne accouchera d’une souris. Comme à son habitude, le pouvoir se congratule dans des messes budgétivores niant complètement une réalité abominable qui pourtant saute aux yeux de tous. Car on n’a pas besoin d’indicateurs sophistiqués pour appréhender la ruine du pays. Oui des nouvelles routes ont été goudronnées mais cela compense-t-i...

𝐔𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐬𝐬𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥'é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

L’école constitue le socle d’une société Il me semble utile de souligner avec force l’importance de l’école même si l’on peut considérer cela comme des banalités que l’on rabâche à tout bout de champs. Il s’agit d’œuvrer pour une large prise de conscience de la population comorienne.   L’école occupe une place centrale dans la construction du futur d’une société. Elle ne se limite pas à la simple transmission de savoirs : elle façonne les citoyens de demain, leur transmet des valeurs, des compétences et des outils essentiels pour s’insérer dans la vie sociale, économique et culturelle. Une éducation de qualité est l’un des leviers les plus puissants pour lutter contre la pauvreté, améliorer la santé, promouvoir l’égalité hommes-femmes, renforcer la cohésion sociale et assurer la stabilité politique. Elle favorise aussi la compréhension des enjeux politiques et sociaux, encourage la participation citoyenne et contribue à la réduction des inégalités. En somme, l’école est le socl...