Ce
que tout le monde attendait s’est produit. Azali est passé au
premier tour et la messe est entendue. Cela marque la fin d’une
période. Il est impératif de rebattre les cartes politiques pour
offrir au pays des nouvelles perspectives.
Le
président Azali au sommet de sa gloire
Il
a réalisé son vœu le plus cher : devenir un président tout
puissant, maître de tout ; détenir le pouvoir durant une
période conséquente voire, « si Dieu le veut », durant
le reste de sa vie. Son plan a été mené sans fioritures : une
marche forcée sans le moindre respect des lois du pays avec pour
seul leurre : les assises « nationales », un leurre
destiné à l’extérieur.
Il
faudra désormais faire face à un pouvoir encore plus fort, encore
plus sûr de lui et qui n’hésitera pas à tout écraser sur son
passage. Il faut donc une nouvelle organisation politique, fondée
sur un projet politique et capable de mener avec fermeté un combat
politique complexe.
Les
partis d’opposition lessivés
Lamentables.
L’opposition a brillé par son manque de vision, son absence de
projet pour le pays. Minée par des ambitions personnelles
démesurées, elle subit le plan Azali et se révéla incapable de
s’unir pour affronter le pouvoir. Un de ses ténors, le gouverneur
sortant de Ngazidja, avoua sa naïveté.
Le
président Azali a manipulé à souhait l’opposition. Il l’a
conduit à bouder les « assises nationales » et à
boycotter le référendum pour avoir les coudées franches. Azali
savait que ses dirigeants se présenteraient en rangs dispersés aux
présidentielles et qu’il n’aurait pas à affronter un front
commun susceptible de faire échec à son plan électoral. Azali
savait aussi que face à la répression et aux fraudes, cette
opposition sans consistance s’en remettrait à la Communauté
Internationale et comble du paradoxe, il se posa en défenseur de la
souveraineté comorienne.
Cette
opposition doit jeter l’éponge. Le pays a suffisamment subi. Ceux
et celles qui continueront à nourrir des illusions sur ces partis
porteront un lourd préjudice aux forces démocratiques comoriennes
Des
indépendants impuissants
Seul
Azali était présenté par un parti ou groupement de partis. Maître
Mahamoud a été adopté en cours de route par JUWA suite au rejet de
la candidature officielle de ce parti. Cette « indépendance »
s’explique au peu de crédibilité de l’opposition, à des
dispositions destinés à limiter le nombre de partis, au peu de
poids des partis face aux ambitions personnelles, etc. Pour la
plupart des nouveaux candidats. Des novices sans un véritable
background politique et qui avaient du mal à se hisser à la hauteur
des enjeux
L’unité
des 12 candidats avait du mal à convaincre. Les déclarations sur la
sécurisation des élections apparaissaient comme des simples
profession de foi. En tout cas elle a été incapable de faire face à
la machine de guerre éprouvée de la Mouvance Présidentielle rompue
à la manœuvre électorale.
La
multitude des candidats indépendants aux présidentielles pose
problème. On ne peut pas accepter que le seul discriminant soit la
capacité de payer la caution et de financer une campagne électorale.
Il faudrait revoir les critères d’une candidature à la présidence
du pays.
LE
NOUVEAU CAP
Azali
3 se distinguera-t-il d’Azali 2 ? Assisterons-nous à une
politique d’apaisement ? Verrons-nous une grâce
présidentielle que beaucoup espèrent ? Quoiqu’il en soit
Azali sort renforcé des présidentielles. Il a en plus acquis la
conviction qu’il peut tout se permettre.
Le
pays a donc besoin d’une grande organisation démocratique
susceptible de freiner les dérives autocratiques du régime et
offrir une alternative crédible au pouvoir. Pour cela il faut
tourner le dos aux vieilles pratiques politiciennes qui ont paralysé
les citoyens et jeté le pays en pâture à des vautours. Fini les
partis créés autour d’une personne. Fini les partis au président
ou « principal dirigeant » à vie. Oui aux regroupements
autour d’un projet politique cohérent et à la mise en œuvre de
pratique démocratique.
Au
final la question est de savoir si le nouveau mouvement de jeunesse
surgi à l’occasion de ces présidentielles va concrétiser
l’espoir suscité. HURY qui semble vouloir renouer avec l’idée
de révolution sera-t-il capable de relever le défi et oser prendre
une initiative d’envergure historique pour lancer ce grand
rassemblement ou faudra-t-il partir sur du nouveau.
Tous
ceux qui pensent pays devraient commencer à en débattre et ne pas
se laisser piéger par des personnalités politiques qui ont fait
leur temps et qui n’ont comme perspective que leur sort personnel.
A chacun d’apporter sa contribution. L’avenir en dépend.
Idriss
(27/03/2019)
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