Le mouvement
en cours dans
l’émigration comorienne
pour un
État de droit face
aux dérives dictatoriales du régime Azali met en lumière la
place et le rôle de la jeunesse et des femmes. Une promesse !
Un espoir d’un nouveau progrès. Cela
s’insère bien dans la tendance mondiale actuelle : contre les
dictateurs, pour des États respectueux de lois garantissant les
droits des citoyens et la gestion des biens publics, pour l’égalité
effective des sexes. Et des
régimes que l’on croyait indéboulonnables, qui se croyaient au
fait de leur puissance, tombent comme des fétus de paille.
Quand
la jeunesse s’éveille, les pouvoirs autocratiques tremblent. Leur
fin approche. Il en va ainsi
aussi dans
notre pays. L’Histoire est
édifiante en la matière.
C’est
la jeunesse qui est
partie à l’assaut de l’édifice coloniale et qui l’a fait
tombé. Partie de Zanzibar
elle créa le Mouvement de libération Nationale des Comores
(MOLINACO), s’implanta dans le pays par le biais du Parti
Socialiste des Comores (PASOCO).
L’indépendance fut
acquise. Une indépendance
« mbombo » mais indépendance quand même. Car
elle a changé beaucoup de choses dans la vie du Comorien.
C’est
aussi la jeunesse qui s’est
battue pour l’indépendance, l’intégrité territoriale et la
démocratie. C’est elle
qui finalement provoqua la fin des régimes des mercenaires. Ses
armes furent en France l’Association des Étudiants et Stagiaires
Comoriens (ASEC) et aux Comores le mouvement culturel (MSOMO WA
NYUMENI). Ces deux
associations convergèrent
pour créer le Front Démocratique. Elle
fit courageusement face aux
mercenaires et contribua à
la reconnaissance de la liberté de créer des partis et des
syndicats, à la liberté d’expression. Les
acquis sont minces puisque le FD sombra trop rapidement. Il n’en
reste pas moins que le mouvement patriotique connut son expérience
la plus avancée. Un capital essentiel pour les continuateurs.
C’est
la
jeunesse d’aujourd’hui
qui porte le mouvement de
protestation contre les dérives dictatoriales du régime en place.
Ce mouvement plus visible à
l’étranger ne se fraie pas moins un chemin au pays même. C’est
aussi ce mouvement en retour qui éveille les jeunes et les pousse à
embrasser pleinement l’esprit de servir le peuple,
leur insuffle l’enthousiasme
révolutionnaire nécessaire à un combat âpre et de longue haleine.
La
jeunesse d’aujourd’hui est entrain de reprendre le flambeau et de
le porter encore plus haut. Ses taches historiques : la création
d’un État de droit, le respect strict des droits fondamentaux de
l’homme, la résolution judicieuse de la question de l’île
comorienne de Mayotte, l’égalité homme -femme, la fin de la
pauvreté.
Le
défi est immense. Non seulement il faut faire face à un pouvoir qui
semble déterminé à tout écraser sur son passage sans état d’âme
ni considération des droits des citoyens ni respect de la liberté
de parole. Mais aussi il faut intégrer la dimension pétrole. Les
rapaces du monde entier voudront s’emparer d’une part du gâteau.
Aucune manœuvre ne nous sera épargnée, en particulier le séparatisme. Isolé chaque île pour en faire une
proie facile. Le pire en
perspective. On ne peut pas,
on ne doit pas
perdre de vue que les régions les plus riches du continent sont
ravagées
par des guerres fratricides sans fin, des
guerres insensées qui durent depuis
des dizaines d’années.
La
jeunesse du pays est riche en ressources humaines. Elle a tout pour
réussir et faire progresser le processus historique. Puisse-t-elle
s’approprier la riche expérience révolutionnaire du pays et des autres peuples du monde. En se maintenant dans une voie pacifique, en refusant les provocations et en ne se laissant pas dévier de son objectif immédiat : le rejet de la parodie des élections du 24 mars 2019, elle témoigne d'un haut esprit de maturité qui est de bonne augure.
Tous
nos vœux et tous nos espoirs l’accompagnent
Idriss
(23/04/2019)
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