Les Responsables de la Mairie
de Moroni viennent de tenir une conférence de presse sur les
« dépôts sauvages des ordures ». Initiative courageuse,
témoignage de leurs combats désespérés pour Moroni. Reste à
savoir où situer les responsabilités des innombrables problèmes
qui submergent la capitale des Comores.
LES
DÉCHETS. Au début il y avait un projet qui gérait Séléa, un
début de solution. Mais le « projet » achevé, Séléa
est devenu un dépotoir. Jusqu’à la révolte des voisinages.
Depuis l’État et/ou le Gouvernorat de Ngazidja vont de provisoire
en provisoire. Itzundzu avait fait illusion, on a cru à une usine de
traitement des déchets mais les promesses n’ont pas été tenues,
le site devenu dépotoir croule, étouffe et les révoltes des villes
et villages environnants montent et finiront par l’emporter. On
cherchera alors un autre provisoire. Dans les pays organisés, les
déchets constituent désormais une source de richesse. Chez-nous, la
corruption gouvernant, certains se sont enrichis et continuent à
s’enrichir de déchets. L’issue viendra-t-il de la Commune, du
Gouvernorat ou de l’État ?
LA
CIRCULATION. De plus en plus difficile. L’anarchie règne et ce
n’est pas le déploiement incompétent de la police et de la
gendarmerie qui améliore sensiblement les choses. Et comment ne pas
penser à l’armée nationale créant d’immenses bouchons lors de
son footing matinal, au moment où les gens vont au travail, amènent
leurs enfants aux écoles, etc. Moroni sans transport urbain
organisé, livré aux taxis collectifs qui sélectionnent leurs
clients suivant leur trajet et les bouchons. Moroni envahi par les
vendeurs de rue qui ne respectent rien, ni emplacements ni trottoirs,
des simples gens de l’informel pris à la gorge par leurs
obligations quotidiennes de survie. Qui peut redresser une telle
situation ?
L’EXTENSION.
Moroni s’étend dans tous les sens. Constructions de bidonvilles,
maisons, villas, immeubles, de routes et rues dans l’anarchie. Qui
peut élaborer et faire respecter un plan d’urbanisation ?
NUISANCES
SONORES. Le bruit est devenu un problème de toutes les
agglomérations. Les techniques d’amplification confèrent des
puissances qui provoquent des nuisances physiques, psychologiques et
sociales. Pire encore elles se sont généralisées. A Moroni la
situation s’aggrave et devient parfois intenables. Dans certaines
rues, du coté de Volo Volo, on ne peut même plus s’entendre. La
fin du mois de ramadan est devenu un calvaire pour les familles
vivant dans certaines rues. Des voitures traversent la ville et
diffusent à tout moment de la publicité commerciale ou politique
dans un brouhaha infernal. Les mosquées, parfois même des écoles
coraniques, s’en mêlent. Quels besoins d’amplifier la lecture du
Coran à partir de trois ou quatre heures du matin, la diffusion en
grand de l’appel à la prière ne devrait-elle pas suffire ?
Pourquoi amplifier les cours, conférences, prêches, etc sans
considération du voisinage ? Qui contrôle et donne les
autorisations ?
Au
total les problèmes sont nombreux et rendent compte de l’état de
délabrement de notre pays. On a l’impression que l’État ne se
préoccupe pas du bien être des citoyens. Pour certains, seuls la
détention du pouvoir et des privilèges comptent, pour la plupart
l’essentiel est de piller par tous les moyens les biens publics, un
sport national qui gangrène même des simples associations.
Il
n’en reste pas moins que Moroni se développe et comporte un charme
indéniable. Moroni s’affirme comme une petite capitale avec ses
plus de cent mille personnes (je me hasarde peut-être!), le
bouillonnement créatif de ses habitants dans leur combat pour la
vie. Reste à lui assurer une croissance maîtrisée qui la rend de
plus en plus agréable pour les générations futures.
« L’émergence »
de notre pays se verra d’abord dans l’état de nos capitales, les
régionales aussi bien sûr. Force est de constater qu’on en est
loin !
Idriss (07/08/2019)
Commentaires
Reading trߋugh this popst reminds me of my previous room mate!
He always kept catting аbout this. I wiⅼl forwarԁ this write-up to him.
Pretty sure he wilⅼ have a good reaɗ. Thank you for sharing!