Les législatives sont
annoncées pour janvier 2020, dans trois mois. Et pourtant la
« classe » politique comorienne reste silencieuse. Même
l’émigration en lutte active contre le régime depuis près de 6
mois, ne s’exprime pas en la matière. C’est que le politicien
domine. La question porte sur qui accédera au pouvoir non sur ce
qu’il se propose de faire. Personne n’attend un débat projet
contre projet. L’émergence du pouvoir n’en est pas un. C’est
juste un slogan comme l’ont été en leur temps : REHEMANI,
ZENYUMBA ZAMASATSA, etc. Les spéculations portent sur
« l’opposition » ira ou n’ira pas ? La tendance
principale serait le boycott au regard des « élections »
(référendum, présidentielles et gouvernorats). La triche à grande
échelle et l’usage de la force sont les arguments qui fondent
cette position. Mais certains « chefs » considèrent néanmoins que ce serait faire le jeu d’Azali qui ne demande pas
mieux. Sans obstacle devant lui, le président organisera des
législatives qui auront l’apparence de la transparence et de
l’équité, la majorité reviendra à son parti et quelques sièges
seront attribués aux autres membres de la Mouvance Présidentielle.
Et c’est parti pour au moins dix ans de règne d’Azali. Croire à
un changement du cours des choses en 2021, c’est se nourrir
d’illusions infantiles.
Pour
les simples citoyens, la problématique concerne le pays. YE DJAU
HATA NDI ? Ne peut-on pas créer des perspectives au pays ?
Le
« pessimisme de la raison » conduit à examiner les
immenses difficultés qui se présentent mais « l’optimisme
du cœur » doit nous insuffler du courage, de la confiance en
la capacité des peuples à changer leurs destinées comme on a pu le
constater dans l’histoire même du pays et comme on peut le voir
dans d’autres pays (Soudan, Algérie, …) malgré des fortunes
diverses.
Un
des obstacles de taille se rapporte à l’idéologie.
Si
le XX° siècle fut celui des idéologies : capitalisme,
socialisme, anarchisme, maoïsme, non-violence, etc. le XXI° semble
avoir retourné la situation. L’idéologie paraît ringard, on lui
préfère le pragmatisme. Lorsqu’on pousse l’analyse, on
s’aperçoit qu’en réalité une idéologie domine. Elle cherche à
se cacher pour asseoir son monopole. Elle avance cachée pour éviter
qu’une autre idéologie puisse surgir et lui disputer la première
place. Le capitalisme l’a emporté. Cette victoire s’apprécie à
l’implosion de l’ex URSS et à l’émergence d’une « économie
socialiste de marché » en République Populaire de Chine, un
capitalisme brouillé par une enveloppe aux couleurs du socialisme.
De
plus le capitalisme du XXI° siècle est propulsé par le numérique
qui lui donne une puissance considérable. Les transactions
commerciales couvrent toute la planète et sont exécutées à une
vitesse électronique, un simple clic d’une souris ou d’un index
et des marges énormes sont engrangées par les plus riches. Des
fortunes considérables dans des mains de moins en moins nombreuses
et une pauvreté grandissante de l’autre coté. La pauvreté n’est
plus l’apanage du Sud, même l’opulent occident est frappé :
les « gilets jaunes » en ont fourni un témoignage
glaçant.
Pour
faire passer la pilule au monde, l’idéologie capitaliste crée des
concepts, modèle les mentalités pour empêcher l’esprit critique
du peuple. Ainsi en est-on arrivé à considérer la bonne
gouvernance, le respect des lois (lesquelles, celles des dominés ou
celles des dominants), … comme les voies royales vers la prospérité
des plus pauvres, des opprimés. La lutte des pauvres ne doit donc
pas être politique mais moralisante. La jeunesse est invitée à
s’indigner pas à se révolter.
Pour
appuyer cette réflexion, il convient de prendre l’exemple de la
lutte pour préserver la planète. On demande aux pollueurs, les
grands capitalistes de l’industrie pétrolières et chimiques, de
diminuer leurs taux de pollution. On a même imaginé une bourse de
la pollution à l’image de la bourse des actions. Ceux qui
cherchent à mettre en cause le mode de production capitaliste,
malgré toutes les précautions qu’ils prennent font choux blanc.
La situation s’aggrave, les modèles les plus pessimistes prévoient
des véritables catastrophes : des îles et des bords de mer qui
vont disparaître, des températures tropicales dans les zones
tempérées, etc. Et pourtant même les climatologues ne mettent pas
sérieusement en cause le capitalisme. Les plus éclairés critiquent
des « modes de consommation ». L’idéologie capitaliste
est tellement bien distillée qu’il est difficile d’en sortir.
Notre
pays bien évidemment subit de plein fouet cette situation. La
tendance chez les jeunes c’est de s’éloigner de la politique, le
terrain des manœuvres les plus dégoûtantes, le lieu des fausses
illusions comme l’atteste les expériences passées, en particulier
celle du FD. Et pourtant c’est par là qu’il faut commencer.
S’engager politiquement. Penser les Comores, faire un bilan sérieux
des 45 ans d’indépendance, élaborer un programme audacieux mais
réaliste et rassembler pour le réaliser.
Mon
vœu est que la jeunesse comorienne s’y mette !
Idriss
(04/10/2019)
Commentaires
I'll bookmark your blog and test once more right here frequently.
I'm slightly certain I'll be informed plenty
of new stuff right right here! Good luck for the following!
I am going to recommend this blog!