Nombre
de commentaires portent sur le caractère autocratique du régime et
l'impossibilité de tenir des élections équitables, transparentes,
etc. Ils ouvrent avec fracas des portes ouvertes ! Car tout le monde
en est conscient. C'est une donnée de base incontournable.
La
question est de savoir quelle
attitude adopter dans la situation concrète de l’heure
?
-
utiliser les législatives
pour s'adresser aux citoyens, leur insuffler du courage, de
l'optimisme et dessiner des perspectives
-
battre en retraite pour ne pas recevoir un autre coup et attendre le
bon Dieu
-
se replier hors du pays et miser sur la communauté internationale
-
se lancer dans des aventures
putschistes
Mon
choix est clair, c'est mon droit de l'exprimer. Il ne s'agit pas de
donner des leçons mais d'une opinion versée dans un débat
nécessaire. Au diable les insultes de ceux qui sont au chaud devant
leurs claviers. La
démocratie c’est aussi et peut-être surtout la confrontation
libre des opinions. Je
ne m'adresse qu'à ceux qui s'interrogent sérieusement sur la voie à
suivre pour sortir le pays du gouffre dans lequel il est enfoncé
depuis la colonisation jusqu'à aujourd'hui.
La
situation du pays est complexe. Depuis bien des années, la pensée
politique comorienne s'est appauvrie. Les politiques de premier plan
et leurs partis ont abandonné le terrain politique pour se
concentrer sur le politicien. Le camp patriotique a quasiment disparu
depuis la fin des années 1990. Aucune force ne porte les aspirations
du peuple à la liberté et au progrès social.
Notre
peuple voit se succéder au pouvoir les mêmes depuis bien longtemps
sans que sa situation économique et sociale s'améliore. Au
contraire, l'espoir s'amenuise. Les parents d'aujourd'hui ont du mal
à croire que leurs enfants vivront mieux qu'eux. D'où peut surgir
un mouvement de masse susceptible de conduire à des véritables
changements ?
Comment
faire pour initier
une nouvelle dynamique
?
Tout
repose sur le peuple. Sur son éveil, sur sa capacité de
mobilisation. Il
faut lui insuffler un nouvel espoir. Il ne viendra pas de cette
opposition ravagée par des ambitions personnelles démesurées,
cette opposition incapable de s’unir autour d’une vision
politique commune susceptible de fonder une action commune
d’envergure.
A
l’occasion des dernières présidentielles, j’ai pris
l’initiative de rencontrer Mamadou, Dossar et Razida sur la
nécessité de présenter un candidat de rassemblement aux
présidentielles, comme seule alternative pour battre Azali dans les
urnes. Mamadou avait
bien reconnu qu’avec un candidat de front uni, nous étions capable
de sécuriser nous même les bureaux de vote, de créer des
conditions qui mettraient Armiya, Djaza dans des beaux draps, mais il
redoutait les ambitions des uns et des autres comme obstacle
infranchissable. Quant à Dossar et Razida ils croyaient à un
illusoire deuxième tour et excluaient toute unité au premier tour.
Le résultat on l’a vu. Au lieu de tirer la leçon et envoyer des
candidats unitaires dans les différentes circonscriptions,
l’opposition opte pour la capitulation pour ne pas recevoir de
deuxième coup. La fuite en avant de trop.
La
présente période électorale offre la possibilité de s’adresser
aux masses. Chacun sait qu’aujourd’hui il n’y a aucun respect
des droits des personnes, élever la voix conduit en prison, on peut
être détenu sans délais, il est impossible de tenir un
rassemblement quelconque, etc. Nous avons l’opportunité de le
faire pendant un mois ou plus. Ne doit-on pas alors tenter d’initier
une dynamique nouvelle susceptible de rebâtir les cartes et ouvrir
la voie au renversement de cette situation qui perdure depuis 1975 ? Car
il ne s’agit pas de faire tomber Azali pour le remplacer par
quelqu’un du même acabit, qui peut être fera pire que lui !
C’est
cela le vrai enjeux des législatives.
Que
les jeunes se lancent hardiment au combat comme la jeunesse
comorienne a su le faire aux divers périodes, notamment à partir de
février-mars 1968.
Idriss
(25/10/2019)
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