Élections fondamentales s’il en
est, les législatives donnent une image concentrée de la réalité
du pays. Et force est de reconnaître que les législatives 2020 se
révéleront
caricaturales. Elles ne régleront rien. Le pays n’avancera pas
d’un pouce. Pire encore, on peut s’attendre à une aggravation de
la situation. Les trois pouvoirs, l’exécutif, le législatif et le
judiciaire seront dans les mains d’un seul homme dont le respect
des lois est légendaire !
Le pouvoir continuera donc comme il
le fait depuis la dissolution de la Cour Constitutionnelle, à se
prévaloir « d’élections » bidons
pour se légitimer et agir à sa guise. Le président Azali
continuera à prêcher la réconciliation, l’unité, la paix tout
en aiguisant les contradictions sociales et politiques par son
piétinement
arrogant des lois pour notamment mettre
hors-jeu
ses principaux opposants. L’émergence et sa conférence
continueront à être chanté sur tous les tons, des avancées
pourront être constatées mais le pays continuera globalement à
faire du sur-place.
L’opposition ou ce qui en fait
office abandonnera de plus en plus le terrain au pouvoir, se
contentant de quelques déclarations ou conférence de presse. On
risque d’assister à de retournements de veste spectaculaires car
ceux dont le métier politique est de vivre sur les deniers publiques
ne peuvent pas passer longtemps
loin des lambris du pouvoir. Combien de temps pourront tenir les
exilés ?
L’échec du mouvement patriotique
et social pèse lourd. Sur le plan politique mais aussi au niveau des
syndicats et des associations dites de la société civile, peu
de voix s’élèvent contre les excès du régime. Des personnalités
politiques (Sambi, Salami, Idi Boina, Saleh,…) sont détenues des
mois durant sans faire des
vagues alors que le déni de
justice est frappant. Le
pouvoir a quasiment capitulé sur la question de Maore sans la
moindre protestation. Les
journalistes se retrouvent seuls lorsqu’un des leurs est frappé.
Etc.
Les
jeux ne sont pourtant pas faits. Car les contradictions politiques et
sociales sont à un point de rupture. La mobilisation stupéfiante de
la diaspora comorienne durant plusieurs mois et qui se poursuit
constitue un élément tangible fort qui rend compte de l’instabilité
de la situation du pays.
Et puis comment ignorer le
phénomène Agwa. Son audace, son courage et sa fermeté séduisent.
Jusqu’où ira-t-il avec son mouvement de jeunesse ? On dit que
la « nature a horreur du vide ». L’absence depuis le
début du XXI° siècle d’une force politique capable de porter les
aspirations du pays ne peut durer éternellement. Ce vide sera comblé
d’une façon ou d’une autre. Pour le bonheur ou le malheur du
pays !
C’est
aux jeunes éléments les plus dynamiques du camp du patriotisme et
du social de relever le défi. Et c’est cela mon vœu de bonne et
heureuse année 2020 à tous.
Idriss (24/12/2019)
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