Un grand Monsieur choisit de
communiquer en toute transparence sur sa vie privée dans l’objectif
de sensibiliser le pays sur les mesures préventives. Une
complexité douloureuse. Comment
comprendre que cet élan de dévouement soit si mal récompensé.
Pire Cheikh MC a passé plusieurs heures à la la gendarmerie accusé
de « troubles à l’ordre public ». Cerise sur le
gâteau, le gouvernement engage une campagne agressive dont on n’a
du mal à cerner l’objectif.
Premier
acte, c’est le coordinateur de la lutte contre le coronavirus, le
porte parole du gouvernement. Invité
au journal de la télévision nationale du 20/04/2020, il
déclenche les opérations. Il met l’accent sur la violation du
secret médical et s’attaque aux réseaux sociaux. Plus surprenant,
avec son aplomb habituel, M. Houmed Msaidié affirme sans sourciller
que le pays est suffisamment informé sur le coronavirus, que les
chefs des comités se succèdent à la télé pour clarifier toutes
les questions. Et fier de lui même, il interpelle la journaliste :
que voulez-vous savoir ? En somme il nous prend pour des « daba
la ure ». Pour lui « l’affaire » va donner lieu à
une procédure judiciaire.
On
retiendra tout de même l’annonce de l’arrivée mercredi d’un
appareil qui donnera au pays la possibilité de faire des tests. Les
machines PC3 qui coûtent aux environs d’un million cinq cent mille
francs comoriens. Nous
sommes nombreux à réclamer depuis début mars que chaque île soit
doté d’au moins un dispositif complet de test.
Deuxième
acte : une émission spéciale à la télévision rassemblant le
Directeur Général de la santé et le président du comité
scientifique. Là, l’attitude pose réellement problème. Suite à
un examen médical, un scanner, un malade est suspecté, je dis bien
et je souligne SUSPECTÉ, d’être atteint par le coronavirus. Sans
test il est difficile d’affirmer qu’il est atteint ou pas. Que
faire alors ? A mon avis le principe de précaution commanderait
à traiter le malade comme atteint donc le soigner et renforcer les
mesures barrières à l’égard de sa famille et de ses contacts. Eh
bien non. Nos sommités scientifiques ont choisi le déni avec tout
ce que cela comporte comme danger pour le malade, son entourage,
voire pour tout le pays. Le DG de la santé s’est répandu sur la
procédure de déclaration officielle d’un cas de coronavirus,
comme si c’était cela l’aspect principal du problème tandis que
le président du Comité scientifique s’est ridiculisé en ergotant
sur le type de scanner de la clinique. Face à une incendie qui se
déclenche, nos « sommités » scientifiques dissertent
sur la qualité de la personne qui devrait appeler le COSEP (les
pompiers).
Pourquoi
le gouvernement refuse-t-il d’agir comme si le coronavirus est
présent dans les 3 îles ? Sans test, on ne peut pas déclarer
au monde l’existence de cas mais on peut développer la stratégie
nationale de riposte au danger.
J’ai
été stupéfait d’apprendre que le pays ne dispose même plus de
test de la dingue qui ravage le pays depuis plusieurs mois. Comment
peut-on comprendre et accepter une telle rupture de stock ?
Mais
où sont les « partis politiques », l’opposition, etc.
L’incurie
et l’irresponsabilité de
tout bord mènent notre
pays à la catastrophe.
Idriss
(21/04/2020)
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